L'Algérie a convoqué l'ambassadeur de France, Stéphane Romatet, pour exprimer son mécontentement face à la gestion des biens immobiliers français sur son sol. Cette démarche s'inscrit dans une série d'actions qui révèlent les profondes divergences entre Paris et Alger, alors que certaines personnalités politiques françaises reprochent à l'Algérie de bénéficier indûment de la générosité de la France. L'Algérie a de nouveau convoqué, dimanche 16 mars, l'ambassadeur de France, Stéphane Romatet afin d'exprimer son mécontentement concernant les biens immobiliers occupés par l'Etat français sur son sol, exacerbant ainsi les frictions entre les deux pays. Cette démarche intervient après que des voix politiques en France, notamment celle de Bruno Retailleau, ont critiqué l'Algérie, l'accusant de profiter indûment de la générosité française tout en ne respectant pas les termes des accords bilatéraux. L'Agence de presse algérienne a fait écho à ces accusations, les qualifiant de «fausses» et «dénuées de fondement», et suggérant que la France serait la véritable bénéficiaire des avantages accordés. Pourtant, il semble que l'Algérie fasse preuve d'une grande insistance sur des enjeux principalement symboliques, tels que la gestion des propriétés françaises sur son territoire qui, selon elle, seraient exploitées à des conditions exceptionnellement favorables. Parmi ces biens, l'ambassade de France à Alger se distingue par une superficie de 14 hectares, ainsi que la résidence de l'ambassadeur, le domaine des "Oliviers", qui s'étend sur quatre hectares, tous deux loués à des prix dérisoires, notamment depuis 1962, date de l'indépendance de l'Algérie. L'Algérie semble ignorer que ces concessions immobilières font partie des accords qui, dans l'ensemble, ont permis à la France de maintenir une présence diplomatique forte dans un pays qui bénéficie largement des liens historiques avec l'ancienne puissance coloniale. La France, en revanche, soutient que ces avantages sont le reflet de relations complexes et de compromis issus d'un passé difficile et que l'Algérie a pourtant signé de nombreux conventions qui lui ont permis d'accéder à des privilèges significatifs dans des domaines clés. L'accord de 1968, qui a permis à l'Algérie d'établir un régime migratoire avantageux pour ses citoyens et l'accord de 1994, qui a facilité l'accès des entreprises algériennes aux marchés européens, en sont des exemples. Paradoxalement, l'Algérie continue de dénoncer ces accords alors même qu'elle profite des avantages qu'ils lui ont octroyés.