Mesdames et messieurs, Nous les Marocains sommes consternés du manque de professionnalisme, du non respect des valeurs déontologiques, et du manque d'objectivité et de neutralité qui caractérisent votre couverture du Maroc et de l'affaire du Sahara. Nous ne demandons de la presse espagnole ni de défendre nos causes ni de les comprendre ; nous lui demandons d'être tout simplement juste, équitable, objective et neutre. La couverture par les médias espagnols de l'affaire du Sahara a été tout sauf professionnelle et objective ; au contraire, la plupart des journalistes espagnols n'ont jamais caché leur prise de position flagrante en faveur des thèses du Polisario et de l'Algérie, chose qui nuit à leur profession et à leur capacité d'informer l'opinion publique espagnole d'une façon objective et équilibrée. Il nous paraît étrange que des journalistes issus d'une démocratie comme l'Espagne, qui vit un pluralisme politique prononcé et qui œuvre pour que toutes les voix soient écoutées, prennent des positions de militants politiques et non de journalistes respectant la sacralité des faits et l'impartialité du commentaire. Que des journalistes espagnols aient des positions et des opinions négatives à l'égard du Maroc ne nous dérange aucunement, mais lorsque cette attitude se répercute négativement sur leur couverture des évènements qui concernent le Maroc et la région, ceci entame sérieusement leur fiabilité et leur crédibilité en tant que sources d'informations. Les exemples de la dérive non professionnelle des médias espagnols ne manquent pas. Citons-en quelques uns. Alors que l'affaire AminatouHaidar a eu droit à une couverture presque quotidienne de la quasi-totalité des médias espagnols, l'affaire de Mustapha Selma Oueld Sidi Mouloud kidnappé, torturé et incarcéré par le Polisario juste parce qu'il a osé exprimer un soutien à la proposition marocaine pour une autonomie au Sahara n'a eu aucun droit de cité sur les pages et les ondes des médias espagnols. Nous sommes choqués par ce traitement discriminatoire et partial qui obéit à des calculs émanant d'une prise de position foncièrement et viscéralement anti-marocaine. Les médias espagnols n'épargnent aucun effort dans la couverture de tout événement mettant en cause la responsabilité de la partie marocaine mais adoptent un silence très parlant quand il s'agit de dénoncer des abus commis par le Polisario ou la partie algérienne. Le fait qu'une population sahraouie soit séquestrée depuis des décennies dans les camps de Tindouf, que ses droits à la liberté de mouvement et d'expression, à un emploi et à des conditions de vie décentes, à l'affirmation de son identité, tels qu'ils sont stipulés dans la Convention de Genève de 1951 et le Protocole de 1967 soient bafoués, malgré les appels du Haut Commissariat aux Réfugiés et d'organisations internationales telles que HumanRights Watch, Amnesty International, US Refugee and Immigrants Committee, France Liberté…ne semble guère déranger les journalistes espagnols ni mériter une couverture même passagère de leur part. Les médias espagnols s'érigent de ce fait en porte paroles infatigables de la position du Polisario et de l'Algérie. Les derniers évènements de Laâyoune ont été une autre occasion pour que le monde voie de ses propres yeux le manque flagrant de professionnalisme des journalistes espagnols. En fait, leur partialité inconditionnelle a atteint cette fois-ci les limites du mensonge pur et simple. De l'utilisation par l'EFE d'une photo d'enfants blessés de Gaza comme si elle provenait de Laâyoune, à l'insertion par Antenna 3 d'une photo prise par un journaliste marocain à Casablanca en Janvier 2010 comme si elle était prise lors des affrontements récents dans le camp de fortune érigé dans la banlieue de Laâyoune, à la falsification de l'identité de trois journalistes pour qu'ils aient un accès illégal au Sahara ….ces évènements et bien d'autres démontrent une dérive mensongère et mythomane indigne de médias d'un pays démocratique, indigne de médias qui se respectent et qui respectent les règles élémentaires de la déontologie de leur métier. Nous respectons les lignes éditoriales des journaux et médias espagnols mais nous leur demandons tout simplement d'être responsables et de ne pas s'engager dans des actes de mensonge et de fabrication d'événements. Le peuple espagnol, qui a milité et s'est beaucoup sacrifié pour arriver là où il est aujourd'hui, mérite d'être bien informé et d'une façon objective sur ce qui se passe au-delà de ses frontières. Le non professionnalisme des médias espagnols dans leur couverture des affaires du Sahara prive l'opinion publique espagnole d'une bonne partie de la vérité. L'Histoire retiendra que quand il s'agit du Maroc et du Sahara, les journalistes espagnols puisent dans un référentiel de préjugés et d'idées reçues qui est tout sauf juste et impartial. Nous sommes convaincus qu'i existe des intellectuels et journalistes espagnols qui sont contre cette tendance mensongère et non déontologique de certains médias espagnols. Nous les invitons à nous rejoindre afin que la lumière soit faite et d'une façon objective sur tous les évènements sans complaisance, ni partialité. Les forces obscurantistes de la désinformation ne peuvent être battues que par la mobilisation de tous les esprits libres des deux rives de la Méditerranée. Œuvrons ensemble pour une presse espagnole plus objective, plus juste, impartiale et professionnelle. *Professeur Universitaire au Maroc et aux USA