Feu Larbi Doghmi est l'une des grandes figures du cinéma marocain. Dans le théâtre comme dans le cinéma, il a fait preuve de grand talent artistique. Un clin d'œil sur un parcours des plus impressionnants. Né à Rabat en 1931, Larbi Doghmi reçoit une éducation religieuse stricte avant de recevoir un enseignement moderne au sein de l'école Mohammedia où il fait ses études primaires. Il poursuit ensuite des études secondaires au lycée Mohammed V de Rabat et travaille parallèlement comme enseignant de la langue arabe. Il s'intéresse au théâtre et débute comme amateur dans la troupe théâtrale Al Mâamora en 1948, avant d'intégrer une école de théâtre placée sous tutelle du ministère de la Jeunesse et régie par André Voisin, Charles Le Nick, Pierre Richy et Abdellah Chekroun. Il s'illustre également au sein de la Troupe Nationale de Théâtre fondée en 1953, aux côtés de Ahmed Tayeb Laalej et Mohammed Afifi. A cette époque, il joue dans les grandes pièces classiques de Shakespeare, Beaumarchais et Molière. Deux ans plus tard, Larbi Doghmi rejoint Paris pour suivre une formation sur le jeu cinématographique et l'art du mime, en compagnie de Hamid Benmasoud (Amidou). De retour au Maroc, il joue en 1955 dans le long métrage « Le médecin malgré lui », réalisé par Henry-Jacques, d'après la pièce de Molière, et co-produit par les Studios Souissi de Rabat et les Studios de Paris. Il apparaît ensuite dans plusieurs courts métrages, dont « Albert », « Les soucis d'Idriss », «La poule» et « Le trésor du sage ». Après l'indépendance, Larbi Doghmi s'implique activement dans le rayonnement du théâtre marocain en enseignant de 1956 à 1958 l'art de la rhétorique et de l'éloquence à l'Institut des Recherches Théâtrales. Sa carrière connaît alors une effervescence artistique et il enchaîne pièces de théâtre, films marocains et étrangers, séries télévisées et radiophoniques ainsi que les doublages sonores de films indiens en dialecte marocains. Acteur hors pair, hanté par le théâtre et avant-gardiste, il est également apprécié par de grands cinéastes, à l'image de John Huston qui le dirige dans « L'homme qui voulut être roi » (1975). En 1982, « L'étalon noir » réalisé par Caroll Ballard, lui vaut également une renommée internationale. En 1986, Larbi Doghmi donne la réplique à Sharon Stone dans « Allan Quatermain et la cité de l'or perdu » de Gary Nelson. Il est également à l'affiche des films marocains « Brahim Yach ? » de Nabil Lahlou (1982), un rôle salué par la critique et le public, « Le coiffeur du quartier des pauvres » de Mohammed Reggab (1982) et « Caftan d'amour » de Moumen Smihi (1988). En 1990, il fait sa dernière apparition dans le long métrage « Les cavaliers de la gloire » de Souheil Ben Barka. Larbi Doghmi est décédé le 28 octobre 1994. Sa mort fut ressentie comme une énorme perte, celle d'une figure rayonnante dans l'histoire du théâtre et du cinéma marocains. Filmographie sélective 196-8 QUAND MURISSENT LES DATTES ? De Larbi Bennani & Abdelaziz Ramdani 1975- THE MAN WHO WOULD BE KING (L'homme qui voulut être roi) de John Huston 1976- SOLEIL DES HYENES (The Hyena's Sun) de Ridha Behi 1979- THE BLACK STALLION (L'étalon noir) de Caroll Ballard 1980- NOCES DE SANG de Souhail Ben Barka 1982- THE BLACK STALLION RETURNS (Le retour de l'étalon noir) de Robert Dalva BRAHIM YACH ? (Brahim qui ?) de Nabyl Lahlou 1986- ALLAN QUATERMAIN AND THE LOST CITY OF GOLD (Allan Quatermain et la cité de l'or perdu) de Gary Nelson 1988- QUFTAN AL-HUBB (Caftan d'amour) de Moumen Smihi 1991- LE VENT DE LA TOUSSAINT de Gilles Bréhat