La chambre des représentants entame ce jeudi, les discussions sur la déclaration-bilan exposé lundi soir par le Premier ministre Abbés el Fassi. Celui-ci a récidivé mardi soir devant la Chambre des conseillers qui envisage de réagir demain vendredi. Bien accueilli par les partis de la majorité, le discours-bilan a insisté sur les réalisations entamées à mis-mandat. Sur le registre politique, il a abordé les principaux acquis réalisés et les réformes envisagées aux fins de préparation des échéances 2012. Ainsi et outre la défense de l'intégrité territoriale et la souveraineté nationale du pays, El Fassi a insisté sur la nécessité de continuer le renforcement de l'option démocratique. A ce propos, le gouvernement s'engage à «renforcer l'option démocratique, de consolider l'édifice institutionnel et d'instaurer l'Etat de droit et de la loi, de garantir les droits de l'homme et préserver les libertés publiques, de réhabiliter l'action politique» ainsi que «de poursuivre les grands chantiers et les politiques sectorielles intégrées et de consacrer l'orientation sociale dans les politiques publiques afin de bâtir une société soudée et solidaire permettant de bâtir une citoyenneté pleine et une vie digne». Conformément à cette conviction, l'exécutif a retenu la gouvernance politique comme manière d'encadrement de l'action gouvernementale en adoptant «une stratégie ambitieuse» visant à restructurer les fonctions et structures de l'Etat, eu égard à ses nouveaux rôles, à renforcer la décentralisation en consolidant la démocratie locale, et aussi à retenir l'option régionale comme option économique dans les politiques publiques. Aussi la réforme du système de déconcentration administrative a été initiée pour accompagner les mutations du développement local, et se préparer au chantier de la régionalisation élargie. Dans ce même chapitre, et dans le cadre des préparatifs des échéances électorales de 2009, le gouvernement avait alors, procédé à des réformes visant le renforcement de la décentralisation et la consolidation de la démocratie locale, à travers la refonte de la charte communale et l'amélioration de la participation des femmes dans les conseils communaux. De même, les statuts des chambres d'agriculture et d'artisanat ont-ils connu une réforme, en attendant celle qui devrait toucher les statuts des chambres de commerce, d'industrie et de commerce. Au niveau de la régionalisation, une gouvernance spatiale dans la gestion de projets sectoriels par le biais de programmes contractuels avec les régions a-t-elle été entamée. Concernant la mise en œuvre des institutions constitutionnelles, l'accent est mis sur la promulgation de loi organique relative au Conseil économique et social (CES). Le Premier ministre a aussi promis qu'il procédera au moment opportun, à des «consultations avec les partenaires politiques dans le but d'élaborer des réformes politiques constructives visant la rationalisation du champ politique et partisan, moralisation des opérations électorales, la correction et évaluation de leurs règles afin d'instaurer une gouvernance politique et immuniser les acquis et réhabiliter la chose politique pour que le Maroc soit le premier vainqueur des échéances de 2012». Selon le premier ministre, le pays est également en passe d'entamer de «grands chantiers structurels» de nature à bâtir les rapports de l'Etat au reste d'unités territoriales sur la base de complémentarité des fonctions et d'une gestion de proximité, et en premier lieu le chantier de la régionalisation élargie. Dans la foulée, le gouvernement prépare un projet relatif à la déconcentration administrative qui permettra de «reformuler les rapports de l'administration centrale avec les administrations déconcentrées en reconsidérant le cadre institutionnel, organisationnel et fonctionnel de l'administration afin d'appuyer et créer une complémentarité avec la régionalisation élargie et répondre aux exigences du développement local». Avec cette réforme, soutient le premier ministre, l'efficience de l'administration déconcentrée sera renforcée de nouveaux pôles fonctionnels spécialisés et le niveau de cohérence de l'action de l'Etat sur le plan territorial sera rehaussé, en plus de la gouvernance territoriale, invitée elle, d'être améliorée. De même, de nombreuses réformes sont sur le pipe, à l'instar du projet d'amendement de la loi organique des finances et le reste des textes juridiques et réglementaires y afférents et le projet relatif au redéploiement des fonctionnaires. Au niveau de la défense de l'intégrité territoriale et de la souveraineté nationale, le premier ministre a appelé le gouvernement, parlement, partis politiques, syndicats et société civile et toutes les composantes du peuple marocain «à faire preuve de davantage de vigilance et d'intensifier les efforts de la diplomatie officielle et populaire afin de démentir les allégations archaïques des ennemis de l'unité territoriale du Maroc». Concernant les villes occupées de Ceuta et Melilia, le Premier ministre a appelé l'Espagne au «dialogue» afin de mettre fin à l'occupation des deux villes, ainsi que les présides avoisinantes, «conformément à une vision d'avenir qui prend en compte les intérêts des deux pays et les réalités stratégiques et géo-politiques nouvelles, et les relations de bon voisinage et de partenariat stratégique».