Le projet de la régionalisation avancée stipule de mettre fin aux anciennes pratiques et améliorer l'efficacité de l'action publique. Il sera voué au développement intégré et durable des secteurs économiques, socioculturels et environnementaux. Après Casablanca et Fès, Oujda a abrité, jeudi, la troisième rencontre d'exposition du rapport sur la régionalisation avancée et le nouveau découpage régional. Une opportunité pour débattre avec les différentes élites des régions de l'Oriental et de Taza-Al Hoceima-Taounate le contenu, la vision et la philosophie du rapport réalisé par la Commission consultative de la régionalisation (CCR) tout en explicitant les différents articles de la nouvelle Constitution en corrélation avec le concept de la régionalisation avancée. Des propositions et articles qui portent sur la déconcentration administrative, l'articulation des compétences locales, le rôle des régions dans leur développement intégré et la démocratie locale. La rencontre qui a duré plus de cinq heures s'est déroulée en deux temps : une introduction générale et quatre exposés thématiques se rapportant aux aspects politiques de la régionalisation avancée, à la démocratie locale et régionalisation avancée, au développement économique et la contribution de la régionalisation avancée à son optimisation ainsi qu'à la bonne gouvernance locale et le découpage régional. La deuxième partie a été consacrée à un débat ouvert auquel 34 participants ont présenté leurs différentes préoccupations et remarques sur le contenu, notamment celui du découpage qui n'a pas fait l'unanimité sur le plan local. D'ailleurs les habitants de Figuig ont vivement critiqué ce découpage qui n'a pas pris en considération leurs doléances, ont-ils précisé. Dans son intervention introductive, Omar Azziman, président de la CCR, a articulé sa communication autour de deux axes. Le premier sur les grandes lignes de la régionalisation avancée : philosophie, démarche et contenu en adéquation avec les attentes d'un Maroc engagé dans un processus de démocratisation progressif et graduel mais surtout conduit par un pilotage de haut niveau. Le deuxième sur les modalités de mise en œuvre de cette régionalisation avancée pour assurer la crédibilité, le succès et l'approfondissement continu. Aspiration qui passe impérativement par une forte participation de la population aux différentes échéances électorales. Cette dernière est tributaire de dispositifs et de processus électoraux imprégnés d'honnêteté, de transparence afin de faciliter l'émergence d'une nouvelle élite locale et régionale hautement qualifiée et dévouée à l'intérêt général. M. Azziman a souhaité que le prochain Parlement enrichisse le rapport de la CCR tout en se focalisant davantage sur les douze articles de la Constitution se rapportant à la nouvelle conception territoriale. Une approche qui sera corroborée par un Fonds de mise à niveau régionale pour appuyer les régions qui ont le plus besoin de solidarité nationale. «Ces différents chantiers renseignent sur l'ampleur des attentes pour mettre fin aux anciennes pratiques et lancer des chantiers réels de développement», a souligné M. Azziman. De fait, le rapport sur la régionalisation avancée s'articule autour de huit propositions: 1- une régionalisation d'essence démocratique; 2- des compétences étendues et mieux articulées; 3- une régionalisation vouée au développement intégré; 4- une gouvernance performante; 5- une régulation étatique modernisée et assouplie; 6- une contribution au chantier de la décentralisation; 7- des mesures constitutionnelles, législatives et d'accompagnement; 8- de nouvelles régions à caractère institutionnel et fonctionnel. Concernant le volet démocratique, la première proposition contenue dans le rapport sur la régionalisation avancée précise que l'objectif est de renforcer la représentativité et la légitimité démocratique des conseils régionaux, promouvoir l'équité genre en matière d'accès des femmes aux fonctions électives et de gestion en région et à organiser la participation des citoyens, de la société civile et du secteur privé au débat public sur la bonne conduite de ces affaires régionales. Signalons par ailleurs que cette troisième rencontre sur la régionalisation s'est déroulée en présence de plus de mille élus, représentants de formations politiques et syndicales, de Chambres professionnelles, et de la société civile ainsi que de Abdelfettah El Houmam et Mohamed El Hafi, respectivement walis des régions de l'Oriental et Taza-Al Hoceima-Taounate.