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Insistant sur la responsabilité directe d'Alger, dans une conférence de presse conjointe de Fassi Fihri et Taieb Cherqaoui :Les événements de Laâyoune : un mode opératoire en cours dans le Sahel
Les ministres des Affaires étrangères et de la coopération Taieb Fassi Fihri et de l'Intérieur Molay Taieb Cherkaoui ont tenu lundi après midi à Rabat, une conférence de presse, en présence d'un parterre de journalistes nationaux et de la presse internationale accréditée au Maroc, consacrée aux récents événements survenus dans le camp Gdim Izik dans la banlieue de Laâyoune. Taieb Fassi Fihri a été clair et direct dans sa qualification de la responsabilité de ces événements.a affirmé que ces événements sont le résultat de l'implication directe de l'Etat algérien. Il s'agit selon lui d'une stratégie élaborée et savamment concertée entre l'Algérie et le Polisario. Pour le patron de la diplomatie marocaine, cette stratégie du chaos est en fait «une fuite en avant des Algériens et du Polisario de leurs responsabilités quand aux négociations de Manhasset» faisant prévaloir la soi-disant question des droits de l'homme. Poursuivant son rappel du film des événements, Fassi Fihri a fait remarquer que cette stratégie a connu une véritable escalade avec les événements de Laâyoune. « Aujourd'hui nous disposons d'éléments nécessaires pour tirer les conclusions » a notamment souligné le ministre, insistant sur le fait que « les événements du campement Gdim Izik, font partie d'une tactique de diversion pour susciter des problèmes et donner plein écho de cette opération du campement aux négociations de Manhasset». L'affaire du camp est une opération montée de toutes pièces et marquée par l'acharnement à travers un acte programmé pour focaliser l'attention des observateurs sur autres choses que les pourparlers sous les auspices de l'ONU. L'analyse de ces événements laisse voir, sans ambages, que le parallèle est évident entre le mode opératoire du terrorisme en cours dans le Sahel avec ce qui s'est passé à Laâyoune. Le ministre de l'intérieur Moulay Taieb Cheqaoui s'est attaché à donner avec précision la chronologie des événements Le 10 octobre 2010 des citoyens nécessiteux dressent des tentes en vue d'exprimer leurs revendications purement sociales. Elles sont de trois types : le logement, l'emploi des jeunes et la carte de la promotion nationale. Devant une telle situation, nous avions deux choix, affirme le ministre de l'intérieur : interdire le campement ou le tolérer en tant qu'expression de revendications sociales. «En tant qu'Etat de droit, nous avons opté pour ce second choix et le dialogue était le seul moyen envisagé pour gérer cette situation». A partir de ce choix, des négociations ont été engagées avec la soi-disant coordination de ce campement et des réunions presque quotidiennes ont été tenues, dans un premier temps, avec le Wali et les autorités locales ; une deuxième réunion avec trois gouverneurs de l'Administration centrale qui ont fait le relais dans les négociations avec les résidents du campement. Le dialogue, seul moyen de gérer la situation A l'issue de ces négociations, la décision a été prise d'ouvrir des bureaux pour inscrire ces populations éligibles aux aides de l'Etat. Un appel a été lancé, par la suite aux Chioukhs sahraouis afin d'assurer l'évacuation de ce campement des personnes qui ont bénéficié de ces mesures. Il a été décidé par la suite la création d'une commission tripartite, comprenant des Chioukhs, élus et acteurs de la société civile, en plus des représentants des autorités locales, toujours dans l'optique du dialogue et de la concertation. Nonobstant ces efforts, le ministre de l'intérieur a déclaré en substance « nous avons assisté à des dérapages et des actes de violence commis par des milices munies d'armes blanches, qui interdisaient l'accès aux membres de la commission sous prétexte que les membres de la coordination étaient absents du campement ». Cette commission de négociation a dû attendre durant trois heures sans succès et sans pouvoir accéder au camp. A ce titre, il faudrait noter qu'à chaque fois que le dialogue avançait, la coordination faisait preuve de recul et de remise en cause sur les points autour desquels un accord a eu lieu, a fait remarquer Taieb Cherqaoui. D'après le ministre de l'intérieur, les milices ont inauguré une nouvelle étape dans leur stratégie en recourant à la provocation directe des forces de l'ordre qui ont, malgré tout, conservé leur sang froid. Parallèlement, les autorités locales ont reçu des plaintes formulées par des journalistes étrangers, notamment de «Jeune Afrique» qui ont subi des interrogatoires, en bonne et due forme de la part des membres de la milice. A partir de ce moment là, le campement a basculé sous le contrôle de ces miliciens. Le ministre de l'intérieur est ensuite revenu sur l'identification des résidents du camp. Il y a trois catégories de personnes dans ces campements, a-t-il affirmé : les personnes nécessiteuses, un groupe de trafiquants/ repris de justice et des opportunistes «séparatistes de l'intérieur». Ladite coordination n'a fait montre d'aucune volonté d'aboutir. A ce moment, la décision a été prise d'intervenir pacifiquement. Malheureusement, les milices ont fait usage d'armes blanches, de bombes incendiaires, de bombonnes de gaz et des voitures 4/4 avec lesquelles ils fonçaient dans le tas, directement sur les membres des forces de l'ordre. Le ministre a donné ensuite un bilan des victimes : 9 membres de la force publique dont un sapeur pompier soulignant qu'il n'y a eu aucun décès parmi les civils ni dans le campement ni dans la ville de Laâyoune. Première conclusion, il s'est avéré que les forces de l'ordre étaient face à des milices bien entrainées dans la ville de Laâyoune. Les journalistes ont pu suivre un film projeté à cette occasion relatant ces événement et qui a montré comment un milicien tout simplement et froidement égorgé un membre des forces auxiliaires. Un procédé qui rappelle les pratiques terroristes en cours dans le Sahel. Concernant les arrestations le bilan des arrestations le ministre a donné le bilan officiel : 77 arrestations dont 6 personnes traduites devant le tribunal militaire et 33 autres déférées devant la chambre criminelle de la cour d'appel de Laâyoune. Le reste a été relaxé, n'ayant pas commis d'actes de violence majeure. Un autre groupe formé de 36 personnes, dont 33 des repris de justice notoires, seront déférés incessamment devant la cour, a précisé le ministre.