Avec son projet de TGV, le Maroc s'est montré “précurseur” et pourrait devenir un “Centre d'excellence de la grande vitesse” pour la région méditerranéenne, a souligné, jeudi à Paris, Mme Thi-Mai Tran, directrice générale de la filiale marocaine du groupe français ALSTOM, leader mondial de la grande vitesse ferroviaire. Lors d'une conférence sur les retombées économiques et sociales de ce projet, qui reliera dans une première étape Casablanca à Tanger, Mme Tran a souligné qu'ALSTOM est “fier de contribuer aux côtés de l'ONCF au développement du Maroc” à travers cette réalisation perçue comme “un accélérateur du développement régional”. Mme Tran, qui animait cette conférence avec le directeur général de l'Office national des chemins de fer (ONCF), Rabie Khlie, a particulièrement mis l'accent sur l'impact positif du projet aussi bien sur le plan de la promotion du tissu industriel local que celui de la création de l'emploi. Lors de cette rencontre, organisée dans le cadre de la participation marocaine à la 40ème édition du Salon mondial de la sous-traitance industrielle “MIDEST”, la DG d'ALSTOM-Maroc a souligné qu'”en un an, ALSTOM a déjà créé une centaine d'emplois dans le cadre de ce projet au Maroc et prévoit d'en créer autant chaque année”. Elle a également mis l'accent sur les opportunités d'investissement liées à ce projet, notamment dans le domaine de la sous-traitance (câblage électronique, habillages intérieurs des trains, tôlerie fine & mécano-soudure, fonderie et usinage). Le DG de l'ONCF, Rabie Khlie a considéré que le recours du Maroc à la technologie de la grande vitesse est “un prolongement naturel de la politique des grands chantiers et un choix logique en phase avec le développement du Royaume”, citant les différentes réalisations notamment en matière d'infrastructure (routes, autoroutes, aéroports, ports etc.). Le projet de TGV marocain est de nature à renforcer le partenariat entre les opérateurs économiques locaux et étrangers et de garantir le transfert du savoir-faire, aussi bien en matière industrielle que d'ingénierie, notant à cet égard que différentes études et opérations de suivi des travaux sont effectuées dans le cadre de partenariats entre des bureaux d'études marocains et français. Les travaux pour le premier tronçon Casablanca-Tanger ont démarré en juin dernier, alors que sa mise en service est prévue fin 2015, a rappelé M. Khlie. 25 milliards de DH pour la sous-traitance La présentation de ce projet s'inscrit dans le cadre des efforts de communication visant à imprimer un plus grand impact à la participation du Maroc au MIDEST 2010 (2-5 novembre). Organisée par Maroc Export, en collaboration avec la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (FIMME), et la Bourse nationale de sous-traitance et de partenariat (BNSTP), la participation du Maroc à cette édition a pour objectif de présenter et valoriser le savoir-faire marocain dans le domaine de la sous-traitance industrielle. Quinze entreprises marocaines spécialisées dans la sous-traitance industrielle partent à travers ce rendez-vous professionnel à la rencontre de nouveaux donneurs d'ordre parmi les 40.000 professionnels qui visitent le salon chaque année. Ils ambitionnent ainsi de nouer des relations d'affaires, mais surtout d'accéder à de nouveaux débouchés à l'export grâce aux vastes possibilités de rencontres sur cette plate-forme où 78 % des visiteurs professionnels recherchent de nouveaux partenaires. Selon la FIMME, la sous-traitance marocaine génère un volume de l'ordre d'environ 25 milliards de DH par an. Ce chiffre demeure approximatif, vu la difficulté de faire la différence entre ce qui entre dans la fabrication et ce qui a trait à la sous-traitance. Le secteur des industries de la métallurgie, de la mécanique et de l'électromécanique (IMME) génère un chiffre d'affaires de l'ordre de 44 milliards de DH, tandis que celui de l'industrie électronique et électrique (IEE) est de près de 21 milliards de DH, selon la même source.