A l'approche de l'expiration du délai accordé par les Marocains de Melillia aux autorités espagnoles pour répondre à leurs revendications, la tension reste très vive dans plusieurs quartiers de la ville occupée, où de nouveaux affrontements ont eu lieu dimanche soir. Déjà échaudés dans le passé par des promesses non tenues de la part de politiciens de la place, les Marocains de Melillia demeurent dubitatifs sur la bonne intension des autorités espagnoles de répondre à leurs revendications sociales légitimes. Les nouveaux incidents survenus dimanche soir non loin du quartier «la Canada», au cours desquels des jeunes ont incendié des véhicules en stationnement sur les avenues «Reina Regente» et «Polvorin» traduit ce sentiment de manque de confiance et augure de nouveaux incidents et affrontements dans les jours qui viennent. Entretemps, la délégation du gouvernement central et «le gouvernement local» continuent à se rejeter la balle et la responsabilité des dernières violences et ce, au mépris des revendications des manifestants. Selon Azeddine Lamrini, journaliste, la réunion qui rassemblera, jeudi prochain, «le président du gouvernement local de Melillia», Juan José Imbroda et le délégué du gouvernement central dans le préside occupé, Gregorio Escobar ne sera qu'une nouvelle fuite en avant, témoignant de l'incapacité des autorités espagnoles d'apporter des réponses aux réclamations des Marocains de Melillia. Au cours de cette réunion, rapporte la presse locale, Escobar transmettra à Imbroda la liste des revendications des habitants des quartiers secoués depuis la semaine dernière par des violences entre police espagnole et des jeunes en colère contre leur exclusion du programme local d'embauche. Selon la même source, Escobar tentera d'expliquer à Imbroda que 90 pc des revendications relèvent des compétences du gouvernement local, pour fuir sa responsabilité quant aux actes de violences survenus ces derniers jours à Melillia occupée. Dimanche, de nouveaux affrontements entre la police espagnole et les jeunes Marocains de Melillia ont eu lieu non loin du quartier «la Canada», théâtre depuis la semaine dernière de mouvements de protestation de jeunes en colère contre leur exclusion du programme local d'embauche. La police espagnole est intervenue en grand nombre pour disperser les manifestants, issus des quartiers périphériques, protestant contre la détérioration de leurs conditions de vie, avait indiqué une source bien informée, faisant état du déploiement d'un important dispositif de sécurité aux entrées des quartiers gagnés par les troubles. Un Black-out total est imposé sur ces évènements par les autorités espagnoles au moment où les médias locaux recourent toujours à la désinformation à ce sujet. Le même jour, la police espagnole a interdit la journaliste marocaine Fatima Zahra Jdili de «Med Radio» d'accéder à la ville de Melillia occupée, et lui a signifié qu'elle était «persona non grata» dans les deux villes occupées de Sebta et Melillia. En dénonçant ce «comportement répressif» dans un communiqué, publié dimanche, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a indiqué que l'interdiction d'accès à cette journaliste s'inscrit dans le cadre des tentatives de désinformation et de black-out sur les événements sociaux à Melillia occupée et se trouve aux antipodes des slogans dont se gargarise le gouvernement espagnol, tels le respect des droits de l'Homme, de la liberté de la presse et de la démocratie. Le SNPM a appelé les organisations internationales de défense de la liberté de la presse à exercer des pressions sur les autorités espagnoles pour les amener à reconnaître le droit des journalistes marocains à accomplir leur mission dans les villes occupées de Sebta et Melillia. La situation sociale dans ces quartiers dits «marginaux», habités par des Marocains, demeure explosive d'autant plus que la réunion entre les représentants des habitants et le délégué du gouvernement central, Gregorio Escobar, tenue vendredi, n'a abouti à aucun résultat tangible et «aucune mesure concrète» n'a été prise pour répondre aux revendications sociales des habitants. Plusieurs familles n'ont aucune source de revenu et la majorité des habitants sont au chômage. Leur exclusion d'un programme d'embauche de plus de 1.300 personnes a été la goutte qui a fait déborder le vase.