Ils ont 45 ans ou plus. Ils sont blancs et bien instruits. Ils sont en colère. Et - parait-il - ils aiment le thé! Ces nouveaux électeurs américains, qui se situent à la droite de la droite traditionnelle : à savoir celle du parti républicain, sont les sympathisants du «tea party movement». Littéralement le mouvement du parti du thé! Et s'ils sont en colère, c'est pour deux raisons principales. La première est qu'ils n'ont aucune confiance dans l'administration de Barak Obama. Pour eux, le premier président noir des Etats Unis «ne partage pas les valeurs de la majorité des Américains et ne comprend rien aux problèmes auxquels font face des gens comme eux.» La deuxième raison de leur colère est leur déception. Les “tea partiers” comme on les appelle ici, sont déçus par les politiciens du parti républicain, dont ils sont largement issus... Ces buveurs de thé d'un genre nouveau ont été au centre de la campagne électorale pour les élections dites de mi-mandat. Une campagne marquée par des dépenses faramineuses; ainsi que par l'utilisation d'un langage politique assez acerbe, qui n'a d'égal nulle part ailleurs… Et pour cause, de ce côté-ci de l'atlantique, les candidats ont la possibilité de s'approprier des spots publicitaires dénigrant leurs adversaires. Ils n'ont, certes, pas le droit de financer de tels spots. Mais, ils peuvent les reprendre à leur compte, du moment qu'il est clairement établi qu'ils ont été financés par une autre partie, une association ou un groupe de citoyens “indépendants”. L'autre caractéristique qui marque les “mid-terms” version 2010, est que ces élections risquent de sonner le glas du blanc-seing reçu par le président Barak Obama au lendemain de son élection historique à la Maison Blanche. Les derniers sondages sont quasi-unanimes. Les démocrates vont sans doute perdre la majorité à la Chambre des représentants. Et ils ne garderaient qu'un léger avantage au sénat. Ceci a poussé le président Obama – dont la popularité demeure assez élevée par ailleurs – à sortir l'artillerie lourde pour essayer de sauver ceux qui peuvent encore l'être, parmi les candidats de son parti. On a ainsi vu la première dame Michelle Obama, l'ancien président Bill Clinton et d'autres ténors démocrates, partir en campagne dans les quatre coins du pays. Leur message est on ne peut plus simple: la situation difficile des ménages américains est le résultat de la crise économique que vit le pays depuis un peu plus de deux années. Or, il y a plus de deux ans, ce sont les républicains qui étaient aux commandes et donc, les slogans de la campagne présidentielle – notamment le fameux “Yes We Can” – demeurent plus que jamais d'actualité!