La direction de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a approuvé samedi 8 mai le lancement de pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens, pour relancer le processus de paix, a indiqué un dirigeant du mouvement Fatah, Jibril Rajoub. «La direction palestinienne a approuvé les pourparlers de proximité», a déclaré Jibril Rajoub à la presse à l'issue d'une réunion du comité exécutif de l'OLP à Ramallah, en Cisjordanie. Les pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens, dits «de proximité», ont commencé, a annoncé dimanche le principal négociateur palestinien Saëb Erakat. «Nous pouvons dire aujourd'hui que les pourparlers de proximité ont commencé», a affirmé M. Erakat à l'issue d'un entretien à Ramallah (Cisjordanie) entre le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et l'émissaire américain George Mitchell, qui doit jouer les médiateurs entre les deux parties. Les pourparlers doivent en principe durer quatre mois et couvrir notamment les questions liées aux frontières, une revendication palestinienne, et à la sécurité d'Israël, comme le réclame l'Etat hébreu. Mais le processus, avant même d'être enclenché, suscite un grand scepticisme, sinon de l'hostilité, des deux côtés. Dans le même registre et lors d'une Réunion à Ramallah, le comité exécutif de l'OLP a décidé «d'approuver la participation à des discussions indirectes, et ce à la majorité des présents», a déclaré un des conseillers du président palestinien Mahmoud Abbas, Yasser Abed Rabbo. Cette décision vise à «donner une chance sérieuse au processus de paix» et «s'appuie sur les garanties et les assurances qu'elle (la direction palestinienne) a reçues par rapport aux activités de colonisation (juive), leur danger et la nécessité d'y mettre fin», a ajouté Yasser Abed Rabbo. «Les Etats-Unis vont adopter une position politique ferme à l'encontre de toute provocation pouvant avoir un impact sur le processus de paix et les négociations», a-t-il assuré. A Gaza, un porte-parole du mouvement islamiste Hamas, qui conteste l'OLP, Fawzi Barhoum, a dénoncé le feu vert donné à la reprise des contacts avec Israël. «En prenant cette décision, l'OLP a perdu toute légitimité pour le peuple palestinien», a-t-il dit à la presse. «Cette décision constitue un nouvel encouragement pour l'occupant (Israël) et ses projets de colonisation. Elle ne fait que servir les intérêts de l'occupation et des Américains», a-t-il regretté en accusant l'Autorité palestinienne «d'avoir touché de l'argent américain». Côté israélien, un porte-parole du Likoud, le parti du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le député Ofir Akunis, a prédit que les Palestiniens «vont traîner les pieds dans ces discussions». «Le monde doit comprendre que l'heure est venue pour des négociations directes et courageuses, comme le propose Israël, ce que les Palestiniens refusent», a déploré Ofir Akunis à la radio militaire. Le principal parti d'opposition, le Kadima (centriste), a estimé par la voix de son député Gideon Ezra que «George Mitchell va faire des navettes pour rien, car aucun des partenaires ne dispose d'une direction forte capable de mener à un accord». «Netanyahu n'a pas le moyen de prendre des initiatives avec sa majorité», a souligné ce député, en faisant allusion aux partis ultra-nationalistes et religieux qui composent la coalition de Benjamin Netanyahu. Cette décision, qui était attendue, survient quelques heures avant une nouvelle rencontre prévue entre le président palestinien Mahmoud Abbas et l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell. George Mitchell est dans la région depuis le début de la semaine pour préparer le lancement «formel» des négociations indirectes, dites de «proximité», entre les deux camps sous l'égide des Etats-Unis. Selon un haut responsable palestinien, le médiateur américain pourrait, après d'ultimes navettes ce week-end avec les Israéliens et les Palestiniens, annoncer formellement le lancement des discussions indirectes avant de quitter la région. Le processus, avant même d'être enclenché, suscite toutefois un grand scepticisme, voire de l'indifférence, chez Palestiniens et Israéliens. Des divergences fondamentales persistent sur les dossiers-clés: tracé des frontières du futur Etat palestinien, statut de Jérusalem, avenir des colonies juives de Cisjordanie et droit au retour des réfugiés palestiniens. Costa Rica Laura Chinchilla devient présidente Photo : laura Elle a été investie samedi, après avoir été confortablement élue le 7 février, devenant la première femme à exercer la présidence. Laura Chinchilla est devenue samedi 8 mai samedi la première femme à exercer la présidence au Costa Rica. Elle avait été élue avec une très large majorité le 7 février à la succession d'Oscar Arias, prix Nobel de la Paix en 1987 pour avoir contribué à la pacification de l'Amérique centrale. «Mon gouvernement vous représentera toutes et tous», a promis cette mère de famille de 51 ans, vêtue d'un costume blanc, peu après avoir reçu le drapeau présidentiel des mains du président de l'Assemblée législative, Luis Gerardo Villanueva. «Nous travaillerons pour un Costa Rica plus prospère et compétitif», a-t-elle ajouté devant quelque 5.800 Costariciens, les présidents d'Amérique centrale, de Colombie, d'Equateur du Mexique de Géorgie ou encore le prince héritier d'Espagne, Felipe, venus assister à la cérémonie. Elle est devenue samedi la troisième femme d'Amérique centrale à devenir présidente, après Violeta Chamorro au Nicaragua et Mireya Moscoso au Panama. L'ancienne ministre et vice-présidente d'Oscar Arias est une social-démocrate, conservatrice sur le plan de mœurs, et résolue à gouverner au centre, face à une situation économique difficile et une absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale. Parmi ses promesses de campagne, figurent la réduction de la pauvreté et de l'insécurité croissante dans ce pays souvent considéré comme un havre de paix dans une région rongée par la violence. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération marocain , Taib Fassi Fihri, est arrivé, vendredi soir à San José, pour représenter SM le Roi Mohammed VI aux cérémonies d'investiture de Mme Laura Chinchilla, présidente élue du Costa Rica. M. Fassi Fihri est accompagné de l'ambassadeur du Maroc au Mexique et en Amérique centrale, M. Mahmoud Rmiki, lors de ces cérémonies officielles qui se déroulent vendredi et samedi. Indonésie Séisme de magnitude 7,4 Photo : séisme Un seisme de magnitude 7,4, selon les estimations de l'Institut géologique américain, a secoué dimanche 9 mai, dans l'après-midi, le nord de Sumatra dans l'ouest de l'Indonésie. Des maisons ont été endommagées et le courant a été coupé, selon les autorités locales qui ne font pas état de victimes. L'épicentre de la secousse tellurique survenue à 61km de profondeur a été localisé à 217km au sud-est de Banda Aceh par l'Institut géologique américain. L'Indonésie et le Centre de surveillance Pacifique des tsunamis (PTWC) ont émis une alerte au tsunami. Le PTWC ne prévoit pas de raz-de-marée de grande ampleur, «mais il existe la possibilité qu'un tsunami touche localement les côtes, dans un rayon ne dépassant pas une centaine de kilomètres de l'épicentre du séisme». Le pays est située sur une ligne de failles, dans une des régions les plus sismiques du monde. Un tremblement de terre a fait plus de 1 000 morts en 2009 à Sumatra. Le 26 décembre 2004, un puissant séisme sous-marin au large de l'Indonésie provoquait un tsunami aux conséquences dévastatrices. La catastrophe a fait quelque 230 000 morts dans 14 pays d'Asie et d'Afrique. Le Centre de surveillance Pacifique des tsunamis et les autorités ont émis une alerte au raz-de-marée. Elections Scrutin régional test pour Merkel Photo : merkel Quelque 13,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes en Rhénanie du nord. Cette élection pourrait avoir des conséquences pour la chancelière après l'adoption du très impopulaire plan d'aide à la Grèce. Les opérations de vote en Rhénanie du nord - Westphalie, un Land à l'ouest du pays qui compte notamment les villes de Cologne, Bonn ou Düsseldorf ainsi que la vieille région industrielle de la Ruhr, ont débuté dimanche 9 mai à 8h locale (6h GMT) et doivent s'achever à 18h. Ce scrutin pourrait avoir des conséquences pour Angela Merkel après l'adoption du très impopulaire plan d'aide à la Grèce. Quelque 13,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes, et si la coalition conservateurs-libéraux que dirige Angela Merkel depuis octobre à Berlin perdait cet Etat, elle n'aurait plus la majorité au Bundesrat, la chambre haute du Parlement qui représente les Länder. Elle serait alors contrainte de rechercher des compromis avec l'opposition sociale-démocrate, pour faire passer ses grandes décisions politiques. Les premières estimations sorties des urnes des chaînes de télévision devraient être connues dès la fin du scrutin mais l'arithmétique électorale est telle que l'avenir du Bundesrat pourrait n'être connu que beaucoup plus tard. Pédophilie Benoît XVI accepte la démission d'un évêque Photo : pape Le pape Benoît XVI a accepté samedi 8 mai la démission de l'évêque d'Augsbourg, en Allemagne, Walter Mixa, accusé d'avoir abusé d'enfants dans un orphelinat catholique il y a plus de 20 ans. Benoît XVI avait lui-même nommé l'évêque à ce poste en 2005, a annoncé le Vatican. Il était au courant des soupçons d'abus sexuel à l'encontre de l'évêque d'Augsbourg (sud de l'Allemagne) Walter Mixa, avant sa demande de démission, affirme samedi l'hebdomadaire allemand Focus. Au cours d'une audience au Vatican, l'évêque auxiliaire d'Augsbourg, Anton Losinger, a informé le pape allemand des nouveaux soupçons qui pèsent sur Mgr Mixa en présence du président de la conférence épiscopale allemande, l'archevêque de Fribourg Robert Zollitsch et l'archevêque de Munich Reinhard Marx, selon Focus. Ces deux archevêques auraient pour cette raison conseillé à Mgr Mixa de «mettre en veilleuse ses fonctions», poursuit le magazine. Vers un regain de violence en Thaïlande ? Abhisit Vejjajiva tente d'accélérer la dispersion des «chemises rouges» à Bangkok alors que de nouvelles violences menacent son plan de sortie de crise. Le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva a demandé aux «chemises rouges» antigouvernementales une décision immédiate quant à la date de dispersion de leur mouvement. La tension est remontée d'un cran depuis les violences survenues dans la nuit du vendredi 7 mai au samedi 8 mai, qui ont tué deux policiers et fait douze blessés. Le Premier ministre s'impatiente et souhaite accélérer la fin des manifestations afin que les nouvelles violences ne compromettent pas le plan de sortie de crise. «Si vous êtes sincères et voulez vous joindre au plan de réconciliation, n'attendez pas», a dit Abhisit Vejjajiva lors d'une émission télévisée hebdomadaire, ajoutant: «Il doit y avoir une réponse claire d'ici demain (lundi) afin que la coopération (...) puisse progresser». La feuille de route, présentée la semaine dernière, comprend notamment une dissolution de la chambre basse du Parlement pendant la deuxième quinzaine de septembre, et des élections législatives anticipées le 14 novembre prochain. Les «rouges» l'ont acceptée, mais refusent de quitter les lieux immédiatement, espérant obtenir des garanties. «Nous avons besoin de quelques jours de plus pour définir nos propres propositions», avait indiqué samedi Nattawut Saikuar, un des principaux leaders «rouges». Mais le chef du gouvernement semble pressé d'en finir. Il assure disposer d'un «plan de rechange» dont il n'a pas précisé la teneur si les «chemises rouges» refusent de quitter le centre touristique et commerçant de la capitale. Le royaume a cru pendant plusieurs jours la semaine dernière à une issue favorable mais les dernières violences, qui n'ont été ni attribuées ni revendiquées, ont fait l'effet d'une douche froide. Le bilan de la crise, la plus grave en Thaïlande depuis 1992, s'élève maintenant à 29 morts et près de 1.000 blessés. «Les terroristes et des gens vivant à l'étranger veulent perturber le plan de réconciliation», a accusé le Premier ministre, dans une possible allusion à l'ancien Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, icône de beaucoup de manifestants. «Les écoles vont rouvrir, les parents sont inquiets pour la sécurité de leurs enfants», a-t-il ajouté en référence à la rentrée scolaire dans une semaine. «Les terroristes pourraient mener des attaques contre les manifestants, voire les leaders». Toutes les formations parlementaires importantes ont accepté le plan Abhisit, y compris l'opposition et les alliés de Thaksin au Parlement. Mais les grands mouvements de la société civile continuent d'argumenter. Les «chemises jaunes» royalistes, théoriquement favorables à Abhisit Vejjajiva et profondément anti-Thaksin, ont exigé l'annulation des élections anticipées et dénoncé la faiblesse du Premier ministre. Dimanche 9 mai, ce dernier a tenté de les rassurer en écartant l'hypothèse d'une amnistie des responsables «rouges». «Le gouvernement ne fera pas de compromis avec les terroristes. J'affirme qu'il n'y a pas d'amnistie dans le plan de réconciliation. Ceux qui ont violé la loi feront l'objet d'une action légale», a-t-il martelé. Samedi, les ambassadeurs des pays de l'Union européenne à Bangkok ont «condamné» les récentes violences, préconisant «une solution pacifique» pour «ramener la Thaïlande sur la voie de la réconciliation nationale, de la prospérité et de la stabilité». L'émissaire américain Kurt Campbell, adjoint de la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton pour l'Asie de l'est et le Pacifique, a pour sa part invité les «deux parties à appeler à la retenue».