Dans le cadre du mois sacré de Ramadan, nous poursuivons la publication du livre d'Alla Abdou-Rahman Al-Sheha, intitulé « Muhammad le Messager ». En voici la 20ème partie. L'amour du Prophète nécessite l'amour de ceux que le Prophète a aimés comme les gens de sa maison et ses Compagnons – qu'Allah soit satisfait d'eux. Il nécessite également le fait de détester ceux qu'il a détestés, de s'allier à ceux qu'il prenait pour alliés et de vouer l'inimitié à ceux à qui il vouait l'inimitié, parce que le Prophète n'aime que pour Allah et ne déteste que pour Allah. 14- L'invitation à sa religion et l'effort pour la propager parmi les gens, la faire parvenir à celui à qui elle n'est pas parvenue, faire revivre sa tradition avec la sagesse et la bonne exhortation ; cela en enseignant l'ignorant, en faisant le rappel à l'insouciant et en aidant celui qui suit ses enseignements. On aura ainsi mis en pratique cette parole d'Allah : (Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon). Le verset précédent est appuyé par cette autre parole du Prophète : «Transmettez de moi ne serait-ce qu'un verset». 15- Le fait de le défendre, lui et sa tradition, en refusant tout ce qu'on lui attribue personnellement alors qu'il en est innocent, en exposant les réalités à celui qui ne les connaît pas. De même que la défense de sa tradition [Sunna] et du message en répliquant aux préjugés que les ennemis haineux de l'Islam lui collent et suscitent autour de lui. Le fait de s'accrocher à sa Sunna, le Prophète dit dans un hadith : « Prenez ma Sunna et la Sunna de mes califes bien guidés après moi. Accrochez-vous y à l'aide de vos molaires et défiez-vous des choses nouvelles [en matière de religion], car toute nouveauté est innovation et toute innovation est égarement ». Conclusion Nous conclurons peut être cette étude avec ces mots du poète français Lamartine parlant de la grandeur de Sidna Mohammed : « Jamais par le passé, l'homme ne s'est donné de gré ou de force ce genre de mission noble. Cette mission était au dessus de la force humaine. A travers elle, il mettait fin aux égarements qui s'étaient érigés en barrière entre l'homme et le Créateur. Grâce à elle, il mettait l'homme en relation avec Dieu et vice-versa. Grâce à elle, il redonnait à l'idée de la divinité son bon sens et sa sainteté au milieu de l'anarchie des divinités païennes, hideuses que le peuple adorait à cette époque. Jamais auparavant un homme n'avait entrepris une œuvre surhumaine avec ce genre de moyens maigres. Cela parce qu'il avait totalement confiance en lui-même dans la conception et l'application de sa mission noble. Il n'était aidé que par une poignée d'hommes ayant foi en lui dans ce coin inconnu du désert illimité. En fin, jamais un homme n'a pu réaliser ce genre de révolution gigantesque et perpétuelle dans le monde entier. Parce que moins de deux siècles après l'avènement de l'Islam, il dominait avec la foi et les armes toute la péninsule arabique, puis conquérait au nom d'Allah le pays des Persans, le Khurasan, la région comprise entre l'Euphrate et le Tigre, l'Inde Occidentale, la Syrie, l'Abyssinie, toute l'Afrique du Nord, un grand nombre d'îles de la mer méditerranée, l'Espagne et une partie de la France. Si nous prenons en considération la grandeur de l'objectif, la petitesse des moyens et le succès ahurissant, trois critères de l'héroïsme humain, qui peut oser comparer n'importe quel grand homme de l'Histoire contemporaine à Sidna Mohammed ? Ces grands n'ont créé que des armes, des lois ou des empires. Ils n'ont créé que des structures matérielles qui dans la plupart de cas se sont ruinées devant leurs yeux. Cependant cet homme n'a pas seulement remué les armées, les lois, les législations, les empires, les peuples et les royaumes. Mais il a remué en outre des millions de personnes habitant plus du tiers du monde peuplé à cette époque. Bien plus, il a remué les seigneurs, les lieux saints, les religions, les idées, les croyances et les esprits à la lumière du livre dont chacun de ses versets devient une loi qui organise le comportement d'une communauté spirituelle dans laquelle ont fusionné des peuples entiers de toutes les races, couleurs et langues. Il a laissé une particularité indélébile à la communauté musulmane, c'est-à-dire la haine du polythéisme et l'adoration d'un Dieu unique que les regards ne cernent pas. C'est ainsi que ceux qui ont eu foi en Sidna Mohammed se sont distingués par le strict respect de leur position contre les fausses divinités et le polythéisme qui pollue le ciel. L'entrée du tiers de la population mondiale dans sa religion a été son miracle, peut être pas exactement celui de l'homme, mais plutôt celui de la raison. L'idée d'une seule divinité à laquelle il a appelé les gens au milieu des légendes et des fables consolidées dans les esprits par les pratiques des devins et des serviteurs d'idoles est en elle-même un miracle. Il a pu, dès qu'il l'a prononcée détruire tous les lieux de culte païens et attiser le feu sur le tiers du monde. Sa vie, ses réflexions sur le monde, sa révolution héroïque contre les fables et les égarements dans son pays, sa bravoure contre la colère des idolâtres, la force de son endurance face aux préjudices durant quinze années à la Mecque, sa patience face à l'injustice et au mépris des gens si bien qu'il était sur le point de devenir leur victime, sa persistance dans la propagation de son message, sa guerre contre la perversion morale et les coutumes païennes, sa foi profonde au succès, sa sérénité face aux malheurs, sa modestie face à la victoire, son aspiration qui était consacrée à une seule idée et non la recherche du prestige et du pouvoir, sa constance dans la prière, ses conversations confidentielles avec Allah, sa mort et sa victoire éclatante après la mort… tout cela témoigne que nous ne sommes pas devant les horizons d'un imposteur. Nous nous retrouvons plutôt devant une foi solide et une conviction inébranlable. Le fait de l'embrasser lui a donné la force pour établir la religion. Il a alors bâti sa croyance sur deux principes essentiels à savoir qu'Allah est un et unique et qu'Il est abstrait. Avec le premier principe, nous connaissons qui est Allah et le second lie la connaissance à l'invisible. Philosophe, orateur, législateur, guerrier, conquérant, penseur, messager, fondateur d'une religion rationnelle et d'une adoration sans idole ni représentation, leader de vingt empires terrestres et d'un empire spirituel illimité, tel est Sidna Mohammed. Si nous considérons tous les critères qui font la grandeur de l'homme, quel homme fut plus grand que Sidna Mohammed ! » (Fin)