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Le Maroc des régions : Al-Hoceima : la perle méditerranéene
Publié dans Albayane le 23 - 08 - 2010

Le mois sacré du Ramadan est toujours l'occasion pour toutes les publications, indépendamment de leur périodicité, de se mettre au goût de cette période propice au recueillement et à la spiritualité. La lecture est généralement l'activité la plus prisée.
Dans ce sens, nous avons choisi de faire un voyage à travers l'histoire des régions du Royaume en dressant le profil à travers le temps d'un certain nombre de villes marocaines. L'histoire du Maroc qui remonte à plus de douze siècles se révèle être l'une des plus riches et des plus fécondes que l'humanité ait connues. Nous commencerons durant ce mois sacré par le circuit des villes impériales en évoquant certaines de leurs particularités historiques, architecturales et urbanistiques. Il en sera ainsi des principales étapes qui ont marqué l'itinéraire à travers le temps des villes des seize régions du royaume.
Al Hoceima (en Rifain Biya) est située dans le Rif, chaîne montagneuse peu élevée qui s'étend de Tetouan jusqu'à la frontière algérienne et les tribus rifaines des Ayt Iznassen et Ikebdanane. Elle est la traversée principale entre l'Est et l'Ouest du Royaume du Maroc.
Au Moyen Age, la région fut presque totalement coupée du Maroc. Un petit royaume du Nekor, dont la capitale porte le même nom, y vit le jour. Il fut fondé au milieu du IXème siècle par Saïd Ibn Idris Ibn Salih Ibn Mansour.
Avant son occupation par l'Espagne, la zone d'Al Hoceima était connue sous le nom de
« Taghzout » qui signifie terres agricoles fertiles. En 1926, le roi d'Espagne Alfonso XIII, lors d'une visite effectuée dans la région, lui donna le nom « Villa Sanjurjo » à la mémoire du général espagnol Sanjurjo. La ville conserve cette appellation jusqu'à 1936, date à laquelle on l'a baptisa « Al Khozama », plante abondante dans la région. A l'indépendance, la ville acquiert le nom qu'on lui connaît actuellement.
En outre de la cité médiévale de Nekor, la région d'Al Hoceima abrite d'importants sites archéologiques. En témoignent notamment le site de Sidi Driss, à l'est d'Al Hoceima, d'époque phénicienne, et la ville médiévale de Bades, à quelques trentaines de kilomètres de l'embouchure de l'oued Kerker, fondée au VIIIème siècle. Appelée Velez par les Espagnols, Bades a été détruite par plusieurs séismes et ne figure plus sur la carte.
Entre autres sites médiévaux, on peut évoquer la cité d'Adouz, à l'ouest d'Al Hoceima. Celle-ci compte parmi les plus anciens sites du Rif et a conservé une architecture traditionnelle propre à la région. Parmi les monuments, on peut évoquer une ancienne Zawiya fondée par le Cheikh Ali Abou Hassoun Al Adouzi, dont les disciples affluaient de toutes les régions du Rif.
Il est par ailleurs intéressant d'évoquer la forteresse de Torres al-Kalaa construite par les Portugais, avant 1508-1509, sur la côte méditerranéenne. Elle est sise dans le village, qui porte le nom de Torres, situé à l'embouchure de l'oued Béni Boufrah. A cela viennent s'ajouter le village de Mastassa, qui abrite une mosquée d'une architecture maroco-andalouse datant du XVIème siècle, et la Kasbah de Snada qui fut construite sous le règne du Sultan Moulay Ismail.
L'histoire de la région du Rif remonte à l'ère préhistorique. L'Iberomaurusien, qui serait cousin du Cro-Magnon ayant existé en Europe dans le Paléolithique supérieur, y a vécu depuis plus de 20 000 ans. Les archéologues ont découvert des fossiles témoignant de cette présence iberomaurusienne dans la Grotte d'Amar plus connue chez les habitants de la région par Ifri Namar.
Sur le littoral rifain, de nombreux sites archéologiques appartenant à différentes époques historiques ont été recensés.
Certains avaient déjà été abordés dans la littérature arabe, comme Bades et Ghassassa, réputés par leur prospérité commerciale au Moyen-âge. Plus récemment, un autre site d'une grande richesse archéologique a été découvert ; celui de Boussifour.
Une union spirituelle reliait ces trois lieux (Bades, Boussifour et Ghassassa) avant l'arrivée des Arabes, lesquels s'en seraient inspirés pour bâtir le Royaume de Nekor.
Lorsque les musulmans débarquèrent dans la région, ils lui donnèrent le nom de Nafza et ses habitants les Ryafas. Ils ont bâti la première cité musulmane au Maghreb : le royaume de Nekor. Soulignons, par ailleurs, que les habitants de Nafza (Tamazgha) furent les premières tribus Amazighes qui se convertirent à l'Islam.
Tarek Ibnou Ziad est lui-même originaire de cette région, au même titre que la plupart des guerriers qui l'avaient suivi dans sa conquête.
Certaines sources rapportent que le fondateur de la dynastie omeyyade, Abderrahman Eddakhil, fuyant la persécution des Abbassides, s'est réfugié à Nafza (Rif), terre originaire de sa mère, avant de se rendre en Andalousie. Il a fait de la cité d'El Mazemma son point de départ vers la ville espagnole Almuñecar.
La Bataille d'Anoual : Une épopée glorieuse
dans l'histoire du Maroc
La bataille d'Anoual opposa les forces d'occupation espagnole aux combattants rifains, sous la conduite d'Abdelkrim Al Khattabi, dans la région du Rif en juillet 1921. La victoire des résistants rifains sur une armée espagnole régulière et, de surcroît moderne, est devenue un fort symbole de la lutte anticoloniale.
Au début de 1921, les Beni Ouriaghel, une tribu rifaine de la région d'Al Hoceïma, déclenche les hostilités contre les troupes espagnoles. À sa tête, Mohamed ben Abdelkrim Al Khattabi, fils d'un cadi du clan Ait Youssef Ouaâli.
Le général Manuel Fernández Silvestre, qui commande les forces espagnoles dans la région, continue d'avancer vers le cœur du Rif. Abdelkrim lui fait alors porter une alerte que le général choisit d'ignorer. Ce dernier s'est lourdement trompé sur le compte de ses adversaires. Il pensait avoir affaire à une bande de brigands et non à des combattants déterminés qui ont rejeté le traité de 1912, lequel traité offrait le Nord du Maroc à l'Espagne et le reste du pays à la France.
Le 1er juin 1921, les hommes de Villar se trouvent assiégés par un millier de combattants rifains et sont massacrés. Une poignée d'entre eux parviennent à s'échapper, abandonnant leur artillerie au profit des combattants d'Abdelkrim.
Le 21 juillet 1921, à Anoual, les combattants rifains poussent les soldats espagnols à battre en retraite. Au bout de trois semaines de combats acharnés, l'armée espagnole est écrasée (le général Fernández Silvestre fut tué à Anoual).
Les guerriers d'Abdelkrim récupèrent à l'issue de la bataille un véritable trésor de guerre (canons, mitrailleuses et fusils). Ce butin, renforcé par les rançons versées par le gouvernement espagnol pour la libération de 1.500 prisonniers, permet à Abdelkrim de poursuivre la guerre.
La bataille d'Anoual donna l'occasion à l'Espagne et à la France de former une coalition militaire en vue d'engager une guerre qui dura près de cinq ans avant de contraindre en 1925 le leader rifain à la reddition. Le peuple marocain a commémoré, cette année, le 87ème anniversaire de la bataille d'Anoual en hommage à la bravoure et à l'héroïsme avec lesquels les résistants marocains ont fait face aux visées colonialistes.
Al Hoceima-Taza-Taounate
La région de Taza-Al Hoceima-Taounate est limitée au Nord par la Méditerranée ; à l'Ouest par les provinces de Chefchaouen et Sidi Kacem ; au Sud par la Wilaya de Fès et la province de Boulemane ; à l'Est par la Wilaya d'Oujda et la province de Nador.
1. Al-Hoceima
Al Hoceima (en Rifain Biya) est située dans le Rif, chaîne montagneuse peu élevée qui s'étend de Tetouan jusqu'à la frontière algérienne et les tribus rifaines des Ayt Iznassen et Ikebdanane. Elle est la traversée principale entre l'Est et l'Ouest du Royaume du Maroc.
Au Moyen Age, la région fut presque totalement coupée du Maroc. Un petit royaume du Nekor, dont la capitale porte le même nom, y vit le jour. Il fut fondé au milieu du IXe siècle par Saïd Ibn Idris Ibn Salih Ibn Mansour.
Avant son occupation par l'Espagne, la zone d'Al Hoceima était connue sous le nom de « Taghzout » qui signifie terres agricoles fertiles. En 1926, le roi d'Espagne Alfonso XIII, lors d'une visite effectuée dans la région, lui donna le nom « Villa Sanjurjo » à la mémoire du général espagnol Sanjurjo. La ville conserve cette appellation jusqu'à 1936, date à laquelle on l'a baptisa « Al Khozama », plante abondante dans la région. A l'indépendance, la ville acquiert le nom qu'on lui connaît actuellement.
En outre de la cité médiévale de Nekor, la région d'Al Hoceima abrite d'importants sites archéologiques. En témoignent notamment le site de Sidi Driss, à l'est d'Al Hoceima, d'époque phénicienne, et la ville médiévale de Bades, à quelques trentaines de kilomètres de l'embouchure de l'oued Kerker, fondée au VIIIe siècle. Appelée Velez par les Espagnols, Bades a été détruite par plusieurs séismes et ne figure plus sur la carte.
Entre autres sites médiévaux, on peut évoquer la cité d'Adouz, à l'ouest d'Al Hoceima. Celle-ci compte parmi les plus anciens du Rif et a conservé une architecture traditionnelle propre à la région. Parmi les monuments, on peut évoquer une ancienne zawiya fondée par le Cheikh Ali Abou Hassoun Al Adouzi, dont les disciples affluaient de toutes les régions du Rif.
Il est par ailleurs intéressant d'évoquer la forteresse de Torres al-Kalaa construite par les Portugais, avant 1508-1509, sur la côte méditerranéenne. Elle est sise dans le village, qui porte le nom de Torres, situé à l'embouchure de l'oued Béni Boufrah. En témoigne également le village de Mastassa qui abrite une mosquée d'une architecture marocco-andalouse, datant du XVIe siècle et à la Kasbah de Snada, construite sous le règne du sultan de Moulay Ismail.
L'histoire de la région du Rif remonte à l'ère préhistorique. L'Iberomaurusien, qui serait cousin du Cro-Magnon ayant existé en Europe dans le paléolithique supérieur, y a vécu depuis plus de 20 000 ans. Les archéologues ont découvert des fossiles témoignant de cette présence iberomaurusienne dans la Grotte d'Amar plus connue chez les habitants de la région par Ifri Namar.
Sur le littoral rifain, de nombreux sites archéologiques appartenant à différentes époques historiques ont été recensés. Certains avaient déjà été abordés dans la littérature arabe, comme Bades et Ghassassa, réputés par leur prospérité commerciale au Moyen-âge. Plus récemment, un autre site d'une grande richesse archéologique a été découvert : Boussifour. Une union spirituelle reliait ces trois lieux (Bades, Boussifour et Ghassassa) avant l'arrivée des Arabes, lesquels s'en seraient inspirés pour bâtir le Royaume de Nekor.
Les musulmans, lorsqu'ils débarquèrent dans la région, lui donnèrent le nom de Nafza et ses habitants les Ryafas. Ils ont bâti la première cité musulmane au Maghreb : le royaume de Nekor. Soulignons que les habitants de Nafza (Tamazgha) furent les premières tribus Amazighs qui se convertirent à l'Islam. Tarek Ibnou Ziad est lui-même originaire de cette région, au même titre que la plupart des guerriers qui l'avaient suivi dans sa conquête. Certaines sources rapportent que le fondateur de la dynastie Omeyyade, Abderrahman Eddhakhil, fuyant la persécution des Abbassides, s'est réfugié à Nafza (Rif), terre originaire de sa mère, avant de se rendre en Andalousie. Il a fait de la côte de la cité d'El Mazma son point de départ vers la ville espagnole Almuñecar.
L'ère contemporaine fut témoin de la victoire des Rifains contre les forces d'occupation espagnole. C'est à Anoual, entre Melilla et Al Hoceima, que le général Sylvestre a essuyé une cuisante défaite par les résistants marocains. Le peuple marocain célèbre, aujourd'hui, le 84e anniversaire de la bataille d'Anoual, qui rappelle l'éclatante victoire, le 22 juillet 1921, des combattants de la région du Rif, sous la conduite du chef charismatique Mohamed Abdelkrim Al Khattabi, issu de la tribu Bni Waryegh.
2. TAOUNATE
La province de Taounate, créée en vertu du dahir N° 1.77.376 du 8 octobre 1977, est située dans la partie septentrionale du royaume au sein de la région économique centre-nord. Elle est limitée par provinces d'Al Hoceima et Chefchaouen au Nord ; la Wilaya de Fès au Sud ; la province de Taza à l'Est ; la province de Sidi Kacem à l'Ouest.
La forteresse d'Amergo, qui fut construite par les Almoravides au XIème siècle, compte parmi les sites historiques les plus importants de la ville. Rappelons à cet égard l'importance des écrits français sur ce patrimoine, dont ceux de Levy Provincale et Henri la Terrasse qui ont fait remarquer que la kasbah a toujours été un site attractif eu égard à sa position stratégique sur la plaine de Ouergha et sur les zones mitoyennes. La kasbah d'Amergo fut. La kasbah a d'abord servi d'habitation sous Ali Ben Youssef Ben Tachfine. Elle a été classée monument historique le 10/12/1930 par le Dahir du 18 Rajab 1339.
Autre monument important : la Zaouia de Moulay Abi Ach-Chita. Son habitat est dispersé à travers plus de 1600 villages et son économie est basée sur l'agriculture et l'élevage qui font travailler la majorité de la population rurale.
La province de Taounate est divisée en deux parties distinctes. La partie Nord, à relief montagneux, couvre environ 40% de la superficie totale de la province. Ses altitudes atteignent 1800 m. Elle est traversée par six grandes rivières constituant les principaux affluents de l'Oued Ouergha. Quant à la partie Sud, à relief vallonnée, elle couvre une superficie d'environ 3300 km². Les altitudes varient de 1000m au jbel Zeddour à 150 m le long de l'oued Inaouen.
En l'an 1558 JC, sous le règne du troisième sultan Saadien, Abdallah el-Ghalib Billah (1557-1574), la région des Hyaynas habitée dans le temps par les Senhajas a connu une grande bataille entre le Maroc et les Ottomans venant d'Algérie. La bataille a eu lieu à Oud Leben à côté de Tissa et s'est soldée par la victoire historique des Marocains. Les Ottomans ont attaqué, une nouvelle fois, le Maroc du temps de Moulay Ismail. Mais, ils ont essuyé une autre défaite. Cette bataille d'Oued Leben a connu la participation des tribus environnantes à côté du Makhzen et plus particulièrement celle des puissantes tribus Senhajas.
Après cette bataille, le sultan Abdallah el-Ghalib s'est rallié avec le chef spirituel des Ghomaras, Sidi Allal El-Hadj El-Baqqal, pour combattre les invasions ottomanes et s'est résolu à encourager la tarîqa Chadilia au détriment de la tarîqa Qadiria prônée par les Ottomans.
La Province de Taounate dispose d'atouts majeurs susceptibles de promouvoir l'éco-tourisme. Il s'agit principalement de sites naturels tels que la source de Bouadel et le barrage Dris 1er, classés SIBE du domaine continental, zones humides, ainsi que la forêt de l'Oudka, classée aussi SIBE du domaine continental, zones terrestres. La province dispose également de grandes possibilités cynégétiques offertes par le relief et la forêt, notamment pour le sanglier et le perdreau. Par ailleurs, elle fait partie des trois sous-bassins des oueds Ouergha. Les apports des oueds Inaouen et Ouergha sont retenus respectivement dans le barrage Idriss 1er et celui d'Al Wahda. Ce dernier est considéré comme un écosystème d'une incroyable richesse, ayant pour principales fonctions : l'irrigation, le laminage et l'énergie. A noter enfin les cinq lacs collinaires de la province servant principalement à l'abreuvement des animaux.
3. Taza
« Taza est une grande ville qui n'est pas moins noble que forte et qui vit dans l'abondance sur un sol fertile. Elle a été fondée par les anciens Africains à environ 5 milles de l'Atlas. Elle est située à environ 50 milles de Fez ; 130 de l'Océan et 7 de la Méditerranée par le désert de Garet ». Telle est la description qu'en a faite Léon L'Africain (Description de l'Afrique, p. 302).
Taza s'est construit une identité par accumulation successive des strates de civilisations qui se sont succédé au Maroc au fur et à mesure des conquêtes.
Taza, en tant que cité préhistorique, est représentée par la Gotte de Kifan Bel Ghomari. La découverte de silex et sépultures taillées dans le roc attestent que cette civilisation avait pour caractéristique les travaux dans les rochers.
A l'époque berbère, Taza constitue un simple oppidum. Elle devient ensuite une véritable forteresse lorsque les rois, à l'apogée de leur puissance, affrontèrent Rome. Au contact avec la civilisation romaine, les Berbères ont ramené leurs idées et leurs méthodes. De cette époque, datent en effet les fragments de remparts, dont fait partie la Tour Sarrasine (Borj El Melouloub). Les Berbères importèrent également de Rome les techniques de la poterie.
La conquête arabe se fit en deux étapes : au VIIIème siècle puis au XIème, qui correspond à une période de destruction avec l'invasion des Beni Hilal et des Beni Soleïm, nomades originaires du Hedjaz qui envahirent et pillèrent l'Arabie, l'Egypte et l'Ifrikya et qui furent qualifiées par Ibn Khaldoun d' « avides conquérants ». Se succèdent alors les Almoravides puis les Almohades.
Taza, pourtant l'une des plus anciennes villes du Maroc, avait été fondée au Xe siècle par les Berbères Meknassa. En 1902, Jilali Driss Azzarhouni dit Bou Hmara el-Roghi, qui était revenu sous une fausse identité au Maroc après l'exil en Algérie pour se proclamer Chérif de Taza, sera capturé en 1909 puis exécuté sur la place publique à Fès sur ordre du sultan Moulay Hafid.
Taza s'est développée autour du couvent fortifié bâti par les Berbères au Xème siècle. Sa position militaro-stratégique entre le Rif et l'Atlas lui a valu la convoitise des peuples venus de l'est, désireux de conquérir le Maroc.
En 1074, le sultan almoravide Youssef Ibn Tachfin prend la ville. Taza demeure sous son autorité jusqu'en 1132.
Avec l'arrivée au pouvoir du sultan almohade, Abd al-Moumen, la ville est provisoirement déclarée capitale du Maroc. Ce ne fut qu'au XIIe siècle, du fait des Almohades, que Taza devint la grande place d'armes du Maroc Oriental. La ville remplaça quelque temps comme base d'opérations Tinmel trop lointain et devint ainsi le second ribat des Almohades. Abd el Moumen la fortifia et la dota d'une grande mosquée. Les textes anciens ne donnent aucune précision sur cette mosquée almohade agrandie au 13ème siècle sous les Mérinides.
Dans sa lutte contre les Banu-Mérines des Zénètes, qui fonderont plus tard la dynastie des Mérinides, le sultan almohade fait ériger une muraille autour de la médina. Les puissants remparts seront renforcés au XIVème siècle par les Mérinides, puis au XVIème siècle par les Saadiens. Les Mérinides n'étaient qu'une confédération de nomades imposant leur domination aux sédentaires. Après la prise de Fès en 1250, ils commencèrent à organiser un makhzen et feront figure de grande dynastie après la prise de Marrakech en 1269. Taza fut à la fois leur place d'armes et leur fort d'arrêt contre les ennemis de l'Est. Taza dut subir, comme toutes les autres villes du Maroc, l'anarchie qui marqua les derniers temps de la dynastie mérinide. La ville comptait près de cinq mille habitants dont de nombreux juifs. Malgré sa faible population, elle restait la place forte qui couvrait la capitale du royaume wattassite et avait en général pour gouverneur un des fils du souverain.
Au XVIIème siècle, Moulay Rachid s'empare de Taza, devenant ainsi le premier sultan de la dynastie alaouite. Moulay Ismaïl qui bâtit tant de forteresses ne semble pas s'être beaucoup investi pour la ville qui lui avait résisté. Taza perdit ainsi de son importance militaire.
Un des sultans alaouites, Sidi Mohammed Ibn Abdallah (1759-1790), en revanche, ne manqua pas de s'intéresser à cette cité antique ; il restaura la mosquée et la médersa de Taza.
En 1914, Taza est placée sous protectorat français conformément au traité signé le 30 mars 1912. Elle demeure sous son influence jusqu'à l'indépendance.
A proximité de Taza, on retrouve de nombreux sites de grande importance :
§ Le Parc National de Tazekka : créé en 1950 sur une superficie initiale de 680 hectares. Il visait à protéger les ressources naturelles existantes au sommet du Jbel Tazekka, particulièrement la futaie de cèdres (Cedrus atlantica). Bab-Boudir, centre classé par les affaires culturelles en tant que patrimoine culturel bâti, fait partie du Parc de Tazekka.
§ Le gouffre de Friouato : exploré par l'éminent spéléologue, Norbert Casteret, et situé dans le Djebel Messaoud au Nord-Ouest de la Daya Chikker, à quelques kilomètres des grottes de Chikker. Un tunnel oblique permettant d'accéder au gouffre à mi-profondeur a été aménagé sur le flanc de la montagne.
§ Jbel Bouiblane : C'est sans aucun doute la région la plus enneigée du Maroc en durée et en quantité de neige.
§ Ras-El-Ma (Ras-El-Oued) : caractérisé par la présence de reliefs montagneux (1100 m d'altitude), d'une source d'eau, d'un oued, de cascades, de forêts et de grottes. Il fait partie des sites touristiques comme Sidi Majbeur, Bab-Boudir, Maghraoua, Bab Azhar et Bouiblane.


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