Une autre dérive de Madrid. Nos voisins ibériques, jouant souvent le rôle du maitre, voire de donneurs de leçons en matière des droits de l'Homme, viennent de bafouer ces mêmes droits . L'abandon de huit immigrés subsahariens au large des côtes marocaines par la Guardia Civil a suscité des réactions des plus critiques de la part de Rabat. Un communiqué du ministère des affaires étrangères a qualifié une telle action « d'aberrante et inhumaine ». Le communiqué a en outre souligné le regret du gouvernement marocain devant « ce comportement inhumain » s'inscrivant «en totale contradiction avec le respect de la dignité humaine », tout en appelant son homologue espagnol de se conformer à la raison, et « éviter de tels agissements qui ne servent en rien les intérêts des deux pays». Notons, que cet incident a suscité dans plusieurs villes du royaume des réactions en signe de protestation contre ces pratiques ignobles de la garde civile espagnole. Ainsi, la ville de Nador a été dimanche le théâtre d'une grande manifestation, organisée devant le Consulat général d'Espagne. Des banderoles ont été brandies traduisant le ras-le bol des participants. «Où sont nos droits », « Non au racisme », « Oui au respect des droits de l'Homme », étaient parmi les slogans scandés par les manifestants. Dans la même journée, un sit-in a été également organisé dans la ville de Rabat, par un collectif de plus de 57 associations de diverses régions du royaume. Les manifestants ont appelé le gouvernement de Luis Zapatero « à revoir son approche vis-à-vis de la question de l'immigration. » Que cesse le racisme ! Tel est le mot d'ordre des manifestants, en dénonçant vertement les «les procèdés barbares de la Garde civile». Par ailleurs, Driss Herzenni, président du (CCDH) a indiqué samedi que « les agissements provocateurs de la police espagnole à l'égard des citoyens marocains et africains sont contraires aux conventions et traités internationaux. » Et d'ajouter que s'il y aurait une reproduction de ces actes dans l'avenir, il faudra dans ce cas « s'adresser aux instances internationales qui peuvent obliger l'Espagne à respecter les conventions et traités internationaux”, a-t-il conclu. Même son de cloche de la part de Amina Bouayach. La présidente de l'OMDH a lancé un appel aux associations et ONG espagnoles pour faire face à ces pratiques provocatrices. Dans cette optique, elle leur a demandé « d'appeler leur gouvernement à respecter les lois en vigueur et les conventions internationales relatives à la protection de l'intégrité physique des personnes et au respect du droit à la vie» Rappelons qu'il y a quelques jours, le gouvernement marocain a protesté contre des actes de violences perpétrés par la police espagnole contre cinq Marocains résidant en Belgique, lors de leur passage à Mellila.