Khalid Darfaf Le réseau marocain pour la défense du droit à la santé et le droit à la vie (RMDDSV) a appelé à une refonte totale de l'arsenal juridique portant sur le secteur des médicaments, apprend-on dans un rapport rendu public mardi 19 novembre 2024. Pour ce faire, le RMDDSV a invité le législateur à procéder à la révision du décret relatif aux conditions et aux modalités de fixation du prix public de vente des médicaments fabriqués localement ou importés en vue de protéger les intérêts des patients et, par conséquent, préserver la santé financière des caisses de sécurité sociale. La même source a également appelé à « l'accélération de la promulgation de la loi n°22-10 et des décrets d'application relatifs à l'Agence marocaine du médicament et des produits de santé, qui dispose de larges attributions et chargée de l'élaboration de la politique des médicaments, tout en veillant à sa mise en œuvre, son , son suivi et son évaluation », lit-on en substance dans le rapport. Abondant dans le même ordre d'idées, le RMDDSV a souligné que la souveraineté sanitaire et médicamenteuse exige un nouvel arsenal juridique fixant les prix des médicaments et des matériaux médicaux pour que ces derniers ne soient pas à la merci des lobbys et fabricants. Le but escompté est celui de lutter contre l'enrichissement illégal et faire en sorte que les prix des médicaments soient à la portée des patients, a indiqué le rapport. Lutter contre les monopoles Qui plus est, le RMDDSV a plaidé pour l'encouragement de l'industrie pharmaceutique nationale, la révision du système fiscal à commencer par le renforcement du contrôle fiscal sur les médicaments importés tout en luttant contre les monopoles. Autre point non moins important, celui de la supervision des prix des médicaments par le biais des normes préétablies et le contrôle des prix tous les deux ans, a poursuivi la même source. Argument à l'appui, le rapport a rappelé l'étude établi par le CNOPS, indiquant que la marge bénéficiaire des laboratoires pharmaceutiques demeure parmi les élevées dans les pays de l'Afrique du nord et les pays méditerranéens. Une situation qui profite uniquement aux laboratoires multinationales et constitue un facteur de blocage pour la réalisation du chantier de la couverture sanitaire universelle, a précisé le rapport. Il faut dire, toujours selon Le RMDDSV, que le secteur de l'industrie pharmaceutique au Maroc compte actuellement 54 laboratoires dont 15 contrôlent 70 % des parts de marché. Ce qui débouche sur une forte concentration du marché. D'ailleurs, le rapport met l'accent sur le fait que certains opérateurs de l'industrie pharmaceutique au Maroc occupent une position presque dominante, consolidant ainsi leur influence sur le marché.