3 000 médicaments ont vu leurs prix baisser de 20 à 80% et 1 000 dispositifs de 63% . Le chiffre d'affaires du marché privé du médicament a atteint 8,91 milliards de DH en 2015 contre 8,82 milliards en 2014. On a assisté ces dernières années à des baisses des prix de médicaments grâce aux guerres concurrentielles que se livrent les fabricants, à l'introduction des nouveaux génériques mais surtout suite à la série de baisses impulsée depuis l'arrivée de Houcine El Ouardi à la tête du ministère de la santé en 2011. C'est dans ce cadre que l'arrêté du ministre de la santé modifiant et complétant l'arrêté n°787-14 du 7 avril 2014 a été publié le 17 novembre 2016. Ce texte énumère une liste de nouveaux médicaments ayant obtenu leur autorisation de mise sur le marché (AMM) ainsi qu'une liste de 14 autres dont le prix a connu une baisse. Il s'agit essentiellement de médicaments d'oncologie, dont la liste complète est détaillée dans la nouvelle publication du Bulletin officiel. Ainsi un médicament indiqué dans le traitement du cancer du sein a diminué de 5 000 DH, de même qu'un autre utilisé dans le traitement du poumon, dont le prix dépassait les 20 000 DH. Outre cette baisse, il a été procédé à la fixation de prix de quelques nouveaux médicaments génériques que des patients peuvent utiliser pour remplacer les médicaments princeps jugés trop coûteux. Il s'agit ainsi de la réduction de près de 3 000 médicaments et de 1 000 dispositifs médicaux. Si les premiers ont vu leur prix baisser de 20 % à 80%, les seconds, eux, ont affiché une diminution de 63%. De plus, 288 000 étudiants ont bénéficié de la couverture sanitaire de base. Mieux, le ministère de la santé œuvre à encourager la production locale des médicaments contre les maladies chroniques et coûteuses, la production de 10 médicaments destinés au traitement des cancers et la promulgation de 20 textes de loi encadrant la politique des médicaments au Maroc et notamment les décrets relatifs aux modalités de fixation des prix des médicaments qui concernent la révision des prix couvrant l'ensemble des classes thérapeutiques. Dans ces conditions, ce secteur a réalisé un chiffre d'affaires de 13,7 milliards de DH en 2015, pour une valeur ajoutée de 4,4 milliards de DH. La contribution fiscale du secteur a quant à elle, atteint 416,5 MDH. L'industrie pharmaceutique représente 1,5% du PIB national et 5,2% du secteur industriel. C'est une industrie qui rassemble 46 établissements industriels, emploie plus de 40000 personnes dont 10 000 emplois directs et crée une valeur ajoutée de l'ordre de 4,6 milliards de DH. Une évolution exponentielle grâce à d'importants investissements dépassant le seuil de 700 MDH par an depuis 2013 contre une moyenne annuelle de l'ordre de 350 MDH entre 1998 et 2010. Ceci a permis aux entreprises du secteur de se doter des derniers équipements et technologies afin de satisfaire à la fois le marché marocain et les exigences de qualité dictées aussi bien par l'administration que par les maisons mères ou par les donneurs de licences. Il existe aujourd'hui plus de 5000 spécialités pharmaceutiques qui couvrent presque toutes les classes thérapeutiques. D'ailleurs selon l'Association marocaine de l'industrie pharmaceutique (AMIP), 424 millions de boîtes par an sont produites par les laboratoires nationaux, couvrant ainsi 65% du besoin annuel en matière de médicaments au lieu de 85% durant les dernières années. La lenteur et le manque de la délivrance des AMM, qui ont atteint 11 mois avec la nouvelle procédure d'octroi des AMM, ainsi que la baisse des prix du médicament expliquent cette dépréciation. En 2015, 324,8 millions d'unités-boîtes ont été commercialisées à travers les ventes en officines, considérées comme le marché pharmaceutique privé. 317,2 millions d'unités-boîtes ont été produites en 2014, soit une augmentation de seulement 2,4% par rapport à l'année passée, loin des évolutions à deux chiffres qui ont marqué les 20 dernières années. En valeur, le chiffre d'affaires du marché privé du médicament a atteint 8,91 milliards de DH en 2015 contre 8,82 milliards en 2014. En cause, la réduction des prix de plus de 2 500 médicaments, qui n'a finalement pas eu l'effet escompté sur les ventes prévues à la hausse. Les unités vendues ont connu une augmentation de 2,4% en une année, mais restent largement inférieures aux attentes du marché. Selon l'AMIP, le prix des médicaments représente toujours un obstacle pour le faible pouvoir d'achat de certains ménages. D'ailleurs, le prix au Maroc est généralement plus élevé par rapport à certains pays voisins et à économie similaire. De plus, avec notre système de couverture sociale caractérisé par la lenteur des délais de traitement et des remboursements, plusieurs patients finissent par renoncer aux soins. De ce fait, la consommation de médicaments reste encore limitée. Une évolution peu significative est enregistrée selon les données de l'AMIP ; la consommation moyenne de médicaments par tête d'habitant en 2015 a été de 415 DH contre 413 DH en 2013. Le Marocain consomme seulement 9,3 boîtes par an. Ce qui reste faible comparé à la France à titre d'exemple qui consomme 48 boîtes par habitant par an. Le décollage des ventes dans ce secteur ne peut se faire que grâce à des actions de communication, à la mise en place d'une politique d'encouragement et de contrôle des pouvoirs publics et enfin d'une forte implication des prescripteurs. D'ailleurs, l'amélioration du niveau de santé constitue une des composantes essentielles de la politique de développement social visée par le gouvernement qui cherche à assurer à la population l'égalité et l'équité dans l'accès aux soins. Parmi les mesures prises pour encourager le secteur, la convention nationale qui régit le mode du tiers payant pour les médicaments destinés au traitement des affections de longue durée (ALD), notamment l'oncologie, l'insuffisance rénale, la polyarthrite rhumatoïde, l'hépatite et les maladies cardiovasculaires. En effet, le principe consiste à garantir aux assurés des deux caisses CNOPS et CNSS l'accès aux médicaments coûteux en ne réglant aux officines que le ticket modérateur restant à leur charge. Pour bénéficier du tiers payant, l'assuré doit avoir les droits ouverts à l'AMO et être déclaré porteur d'une Affection longue durée (ALD) ou d'une Affection lourde et coûteuse (ALC) auprès de l'organisme auprès duquel il est immatriculé. Néanmoins certaines pratiques illégales persistent au niveau de certaines cliniques qui peuvent demander une partie en noir ou un chèque de garantie (non au nom du patient) en contrepartie de certains médicaments ou soins en attendant le remboursement.