L'Association marocaine de l'industrie pharmaceutique (AMIP) a célébré, vendredi dernier à Casablanca, son trentième anniversaire en organisant la première édition des «Morocco Pharma Days». Cet événement qui a réuni les professionnels du secteur a permis d'explorer de futurs partenariats Sud-Sud en matière de fabrication des médicaments et de transfert de savoir-faire. Cette rencontre a aussi été l'occasion de dresser le bilan du secteur pharmaceutique. Ce secteur qui regroupe 46 établissements industriels et emploie plus de 40.000 personnes a vu ses investissements augmenter en franchissant la barre des 700 millions DH par an depuis 2013 contre une moyenne annuelle de l'ordre de 350 millions DH entre 1998 et 2010. Ce qui a permis aux entreprises du secteur de se doter des derniers équipements et technologies pour assurer une production aux normes internationales. Selon les chiffres communiqués par l'AMIP, les laboratoires nationaux produisent en moyenne 424 millions de boîtes par an qui couvrent 65% du besoin annuel en matière de médicaments. En 2015, 424,8 millions d'unités-boîtes ont été fabriquées, hors export, dont 324,8 millions commercialisées à travers le marché pharmaceutique privé (ventes en pharmacies). Lors de cette rencontre, l'AMIP a mis en exergue la promotion du médicament générique dont les retombées ont été importantes au niveau des économies réalisées pour la prise en charge de certaines pathologies lourdes ou chroniques. A titre d'exemple, en 2015, le médicament générique a permis de traiter une personne souffrant d'hypertension artérielle sur six, alors qu'en 1999, ce taux de prise en charge n'était que de 1 sur 32. Dans le marché pharmaceutique, les génériques représentent un peu plus du tiers en volume et en valeur. Ils représentent un véritable levier pour le marché pharmaceutique. L'AMIP appelle dans ce cadre au renforcement des politiques publiques de soutien du médicament générique, principal garant de la réussite du projet de généralisation de l'Assurance-maladie obligatoire (AMO). Il faut aussi relever que le secteur pharmaceutique national a réalisé en 2014 un chiffre d'affaires de 13,7 milliards DH avec une valeur ajoutée de 4,6 milliards DH réalisée à plus de 70% par des opérateurs marocains. L'essentiel de ce chiffre d'affaires est réalisé sur le marché privé avec 8,9 milliards contre 2,5 milliards DH pour le public. En matière de contribution fiscale, le secteur s'est acquitté de 416,56 millionsDH en 2014. 86% de ce chiffre ont été versés par les opérateurs nationaux, représentés au niveau de l'AMIP. Pour ce qui est des échanges internationaux, le Maroc exporte en moyenne 10% des médicaments fabriqués localement. 92% de ces exportations sont destinées aux pays africains et 5% aux pays arabes et membres du Conseil de coopération du Golfe. Rappelons que la consommation privée de médicaments au Maroc, en 2015, était de près de 415 dirhams par habitant et par an. Les médicaments de l'appareil digestif, du métabolisme, des anti-infectieux, du système nerveux central et de l'appareil cardio-vasculaire sont prépondérants en termes de consommation.