Les génériques ont amélioré le traitement des ALD, comme l'hypertension et le diabète. Les laboratoires locaux exhortent l'Etat à mieux encourager leur usage. Les écosystèmes pharmaceutiques visent à garantir la disponibilité du médicament et son accessibilité financière. Ce qui doit passer, selon les laboratoires, par la mise en place d'une politique nationale du médicament basée sur l'indépendance de l'industrie locale et la promotion des génériques. Aujourd'hui, selon l'Association marocaine de l'industrie pharmaceutique (AMIP), la production locale couvre 65% des besoins en médicaments au lieu de 85% durant les dernières années. «La lenteur de la délivrance des AMM et la baisse des prix du médicament justifient cette baisse car les laboratoires importent de plus en plus de produits que l'on peut malheureusement fabriquer localement», déplore un industriel. Les importations atteignent, selon les derniers chiffres de l'association, 6 milliards de DH, princeps et génériques compris. Pour réduire cette dépendance et élargir l'accès aux soins, les professionnels jugent nécessaire d'encourager la production des génériques qui ne représentent que 30% du marché local. L'usage du générique permet de réaliser d'importantes économies La consommation reste donc faible au Maroc : 408 DH par habitant et par an, soit 9 unités par habitant. L'amélioration de ces indicateurs se fera essentiellement par la promotion du générique. Coûtant moins cher mais ayant la même biodisponibilité, la même efficacité et la même sécurité, cette famille de médicaments a permis au ministère de la santé de réaliser d'importantes économies et de maîtriser la dépense publique de santé. Tout comme elle a permis, selon l'AMIP, d'améliorer la prise en charge des pathologies chroniques et principalement l'hypertension artérielle et le diabète. Ainsi, selon les chiffres du Haut commissariat au plan, le volume annuel des antihypertenseurs s'est multiplié par 3,4 par an entre 2007 et 2012. Il est ainsi passé de 49,6 à 169,7 millions de doses. Aujourd'hui, 1 patient sur 6 est traité par un générique contre 1 sur 32 en 1999. Aujourd'hui, le nombre global de patients traités atteint 7 millions de personnes et cela grâce au générique. Pour le diabète, autre ALD nécessitant un traitement coûteux, le générique a également permis une meilleure prise en charge. Le volume annuel des antidiabétiques est multiplié par 2,3 chaque année, passant de 29,6 à 52,5 millions de doses. Le gain réalisé atteint actuellement 94,5 MDH. Malgré cet apport indéniable, la consommation de génériques reste encore limitée. Son décollage ne peut se faire, estime-t-on dans la profession, que grâce à des actions de communication, à la mise en place d'une politique d'encouragement des pouvoirs publics et enfin d'une forte implication des prescripteurs.