Le quotidien est ainsi fait, c'est une évidence d'affirmer que personne n'y retrouve complétement ce qu'il veut. A tous les niveaux, autant les intérêtsne sont pas les mêmes, autant les points de vue différent. Il s'ensuit dans la société une dynamique pour l'acquisition des biens et des services nécessaires aux personnes humaines selon le sens et le but que se donne chacun à sa vie. C'est la lutte des classes qui prend des aspects divers selon les rapports de force et le degré de mobilisation des forces vives dans la société. Dans une société comme la nôtre, cela se traduit par des mouvements sociaux de solidarité comme cela a été lors du séisme destructeur du Haouz ou de revendications tel celui mené, depuis des mois, par les étudiants en médecine contre une réforme qu'ils estiment réductrice pour leur formations et l'acquisition des compétences nécessaires afin de pouvoir « donner des soins à l'indigent et à quiconque le demandera. ». Ce mouvement concerne l'ensemble des Facultés de médecine du royaume et a le soutien effectif des parents et des familles des premiers intéressés. Cette situation perdure malgré « la rupture » des vacances estivales et « une année noire » dans la vie de cette jeunesse enthousiaste et mobilisée, convaincue de la légitimité de son action. Ni études, ni examens, ni dialogue constructif pour espérer reprendre sa vie normale d'étudiants et préparer l'avenir. Suite à un rassemblement pour crier leur désespoir et leur détermination, les étudiants ont été malmenés, bastonnés, giflés et emprisonnés pour certains. A cette répression qui rappelle des temps que l'on croyait révolus, la réponse, à travers les réseaux sociaux, est cinglante. Les doléances des étudiants sont présentées clairement et l'accolade d'un père à son fils est plus que poignante. Les enseignants réagissent et l'opinion publique s'émeut de cette situation et du blocage ministériel. Du côté gouvernemental, un communiqué fait part de l'action du Médiateur du royaume pour « préserver le temps pédagogique » alors que les enseignants expriment leurs ressentiments sur ces mesures à la va vite qui ne semblent pas répondre aux normes académiques ; et, dans un avant-dernier point dudit communiqué, le ministère de tutelle annonce « Apporter les explications complémentaires nécessaires sur la nouvelle organisation pédagogique de la formation médicale en tenant des réunions élargies des commissions pédagogiques émanant des conseils de Facultés avec une large participation des étudiants, ainsi qu'en répondant à leurs questions et en écoutant leurs propositions concernant les mesures procédurales et leur application de manière à garantir la qualité de la formation, à faciliter les démarches administratives et à tenir compte des prérogatives confiées aux enseignants chercheurs et aux structures organisationnelles des Facultés et des Universités. ». Une sortie de la crise serait-elle par cela envisagée ? S'agit-il d'un retour à la case départ, celle qui aurait due être prise dans le cadre des institutions universitaires ? Ou, s'agit-il d'un autre procédé de cette pratique exercée par les responsables gouvernementaux basée sur la sentence « même si elle vole, elle reste une chèvre » suivie jusqu'à présent? Fallait-il toute cette souffrance pour en arriver là ?La nature de ce gouvernement serait-elle comme celle du cumin ; il faut « le frotter pour qu'il dégage son odeur » ? Qui est comptable de la perte du temps et de l'argent public avec cette gouvernance de « la chèvre qui vole » ?Ou est-il simplement ailleurs, loin des préoccupations de la société et de ses aspirations légitimes à s'affranchir des entraves, voulues par certains, contre le renforcement de son capital humain.