Les étudiants des facultés de médecine privées n'auront pas accès au concours d'internat ; un grand soulagement pour ceux du public. Cet acte peut sembler discriminatoire, mais la capacité des internats est déjà atteinte. Les étudiants en pharmacie bénéficieront d'indemnités de fonction pendant la cinquième année de formation. La crise des étudiants en médecine verra-t-elle enfin le bout du tunnel? Alors que le spectre d'une année blanche poignait à l'horizon, un arrangement semble renverser la vapeur. Une réunion tenue mercredi entre les ministères de l'Education et de la Santé, les représentant des étudiants en médecine et le Syndicat national de l'enseignement supérieur aurait désamorcé la situation. Toutes les revendications des étudiants en médecine ou presque ont été prises en compte. Les départements de tutelle se sont engagés sur pas moins de 15 points essentiels qui non seulement devraient convaincre les mécontents de regagner leurs classes, mais devraient réformer en profondeur la formation dans son ensemble. Les structures et moyens dont disposent les CHU en matière de médecine interne et d'accueil des futurs médecins sont aussi concernés. Le premier point d'achoppement et l'un des principaux déclics des mouvements de protestation a trait à l'éventualité que les étudiants des facultés de médecine privées puissent participer au concours d'internat organisé par les facultés de médecine et de pharmacie publiques. Le statut juridique actuel du concours ne le leur permet pas, et les étudiants grévistes s'y accrochent. Les facultés privées n'ont qu'à offrir les mêmes structures d'internat pour leurs étudiants. En effet, vu la capacité limitée en médecine interne et le peu de moyens existants, le maintien de l'interdiction du concours aux étudiants du privé s'est avéré un choix judicieux dans le contexte actuel. Contacté par les Inspirations ECO, Dr Badreddine Dassouli, président du Syndicat national des médecins du secteur libéral, estime qu'à la base il ne doit pas y avoir de faculté de médecine privée au Maroc. En d'autres termes, elles peuvent être payantes, mais sous la tutelle de l'Etat. Il ajoute à ce propos que priver les étudiants en médecine des facultés privées de l'internat est discriminatoire. En effet, il n'y a pas d'autre structure pour les accueillir. Les facultés privées n'en proposent pas non plus. Selon Dassouli, les études en médecine dans le privé coûtent jusqu'à 1 MDH. Un engagement financier colossal qui, en définitive, bute sur le mur du concours d'accès à l'internat. Quant aux conditions de formation et de stage au sein des CHU, le ministère de la Santé a promis de prendre le dossier à bras le corps. Des mesures seront ainsi prises pour réhabiliter, élargir, améliorer et encadrer les espaces dédiés à la formation hospitalière, y compris les centres de Tanger et d'Agadir. Il s'est également engagé à mettre en place les centres dentaires qui en dépendent à la disposition des facultés de médecine dentaire de Rabat et Casablanca. Dans le domaine dentaire, la logistique sera renforcée via l'acquisition du matériel et des équipements nécessaires aux travaux pratiques et stages hospitaliers. Concernant le concours des médecins, des pharmaciens et des médecins dentistes résidents, les parties ont convenu de poursuivre le dialogue. En effet, l'attente d'une réforme du 3e cycle, assortie de l'objectif d'augmenter le nombre des postes à pourvoir, est grande. Un processus qui devrait intégrer toutes les parties prenantes, principalement les enseignants chercheurs et les étudiants. À préciser, par ailleurs, que l'examen national de qualification est, quant à lui, organisé en trois sessions chaque année par les facultés de médecine et de pharmacie qui s'en chargent directement. Ceci, à partir de la 7e année pour le diplôme de docteur en médecine et la 6e année pour les diplômes en pharmacie et en médecine dentaire. Cet examen permet d'évaluer les étudiants titulaires d'un diplôme de médecine à l'étranger ayant soumis une demande d'équivalence. Autre point essentiel, la révision des cahiers des normes pédagogiques nationales (CNPN) concernant le diplôme de docteur en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire. Le ministère de tutelle s'engage formellement à les mettre à jour et à toujours les améliorer suivant une approche participative mettant sur ce front les enseignants chercheurs et les étudiants. Le ministère de l'Education apportera aussi sa pierre à l'édifice. À l'instar des autres diplômes, notamment ceux de docteur en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire, il fera bénéficier les étudiants en pharmacie d'indemnités de fonction pendant la cinquième année de formation. Et comme cela a été longuement préparé, les étudiants en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire profiteront du système de couverture médicale obligatoire. Décision a été prise enfin de réviser la circulaire 48/2017 relative à la gestion des stages pour les étudiants en médecine chargés des fonctions de médecin interne (septième année).