En réponse à la résolution par laquelle, en s'appuyant sur les témoignages d'une cinquantaine d'Etats, l'Assemblée générale des Nations-Unies avait demandé, le 31 décembre 2022, à la Cour Internationale de Justice, un « avis consultatif » sur les «conséquences juridiques découlant des politiques et des pratiques d'Israël dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est», la CIJ, qui est la plus haute juridiction de l'ONU et qui s'est déclarée compétente en la matière, a rendu, ce vendredi 19 Juillet, un arrêt jugeant «illégale», l'occupation, par l'Etat hébreu, depuis 1967, des territoires palestiniens, sommant l'occupant d'y mettre fin «le plus rapidement possible» et condamnant, sans aucune équivoque, la politique discriminatoire appliquée, par ce dernier, à l'encontre des Palestiniens. Ainsi, après avoir considéré que «l'utilisation abusive persistante de sa position en tant que puissance occupante à laquelle Israël se livre en annexant le Territoire palestinien occupé et en imposant un contrôle permanent sur celui-ci, ainsi qu'en privant, de manière continue, le peuple palestinien de son droit à l'autodétermination, viole des principes du droit international et rend illicite la présence d'Israël dans le Territoire palestinien occupé», la CIJ a jugé que les politiques et pratiques d'Israël dans ces territoires, définis comme «une seule unité territoriale comprenant la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza», ne sont pas conformes à la loi internationale. Pour rappel, pendant la guerre dite des Six-jours de Juin 1967, l'Etat hébreu était parvenu à « arracher » la Cisjordanie et Jérusalem-Est à la Jordanie, la bande de Gaza et le Sinaï à l'Egypte et le plateau du Golan à la Syrie et à s'emparer, ainsi, d'une superficie «additionnelle» totale de près de 70.000 kilomètres carrés qu'il avait commencé à occuper progressivement mais «illégalement» selon l'arrêt rendu, ce vendredi, par la CIJ. Mais si, en saluant cette «décision historique», le ministre délégué aux Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Varsen Aghabekian, a estimé qu'il s'agit-là d'un «grand jour pour la Palestine » du moment que la plus haute juridiction des Nations-Unies « a présenté une analyse très détaillée de ce qui se passe à travers l'occupation et la colonisation prolongée par Israël du territoire palestinien, en violation du droit international» et que, pour le Hamas, cet avis met la communauté internationale au-devant de la nécessité «d'agir immédiatement pour mettre fin à l'occupation», notamment à l'aune du génocide en cours dans la bande de Gaza, il était donc prévisible que nous allions entendre un autre son de cloche du côté israélien. Aussi, dans une déclaration faite sur «X», Benyamin Netanyahu, qui considère que «le peuple juif n'est pas conquérant dans son propre pays, ni dans le pays de (ses) ancêtres en Judée et en Samarie», estime qu'« aucune fausse décision de La Haye ne déformera cette vérité historique » et qu'à ce titre, «la légalité de la colonisation israélienne» sur l'ensemble du territoire de l'Etat hébreu «ne peut pas être contestée». C'est à ce titre qu'en considérant que «la création d'un Etat palestinien au cœur de la terre d'Israël constituera un danger existentiel pour l'Etat d'Israël et ses citoyens, va perpétuer le conflit israélo-palestinien et déstabiliser la région», la Knesset a adopté, dans la nuit de mercredi à jeudi, une résolution s'opposant fermement «à la création d'un Etat palestinien à l'ouest du Jourdain» c'est-à-dire en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza, aujourd'hui dévastée par la guerre qu'y mène Israël en riposte à l'attaque lancée, le 7 Octobre dernier, par le mouvement de la résistance palestinienne Hamas, sur le sud du territoire israélien. Sachant, enfin, qu'Israël, qui a toujours bafoué les résolutions de l'ONU ne va pas, comme par enchantement, se plier, cette fois-ci, aux «injonctions» d'un « avis » qui, de surcroît, n'est pas contraignant et accepter d'évacuer les colonies où sont, désormais, installés 650.000 juifs, il n'y a plus qu'à espérer que cet arrêt de la Cour Internationale de Justice puisse accroître la pression juridique internationale croissante sur Israël face au massacre en cours dans la bande de Gaza et permettre l'instauration d'un cessez-le-feu durable mais attendons pour voir... Nabil El Bousaadi