Pressions américaines sur Israël, critiques officielles de l'Union européenne contre la colonisation croissante de Jérusalem-est, le temps se gâte pour l'Etat hébreu. Officiellement, les relations sont au beau fixe entre Washington et l'Etat hébreu. Sourires, embrassades entre responsables, la récente visite en Israël d'Hillary Clinton a été un succès. Derrière le rideau, la réalité est toute autre. La nouvelle secrétaire d'Etat américaine ne s'est pas contentée de petites phrases pour faire passer son message : Washington veut la création d'un Etat palestinien indépendant, viable et démocratique. Sa première critique a visé directement Benyamin Netanyahou, le prochain Premier ministre. Celui-ci refuse la création d'un Etat palestinien et prétend que le développement économique de la Cisjordanie peut s'y substituer. «Sans solution politique, une paix économique n'a aucune chance de réussir», a clairement déclaré Hillary Clinton. Deuxième critique : Gaza. Il faut ouvrir tous les points de passage entre Israël et la bande de Gaza a demandé avec insistance Hillary Clinton au ministre de la Défense, Ehud Barak. Israël s'y refuse tant que Gilad Shalit, le jeune soldat israélien, enlevé en 2007 à la frontière de Gaza par un commando du Hamas, ne sera pas libéré. Le Hamas entend, lui, obtenir la libération de prisonniers palestiniens en échange de Shalit. La quadrature du cercle. Troisième critique : la politique israélienne vis-à-vis de Jérusalem-est. Israël y démolit jour après jour des maisons. «Ces démolitions n'aident pas le processus de paix et sont une violation de l'esprit de la «feuille de route», a répété Clinton à Ramallah et Jérusalem. Un commentaire qui irrite violemment les Israéliens. «Je rejette ces critiques. Elles sont sans substance. Peut-être est-ce dû au fait qu'il y a une nouvelle administration américaine ?», a répliqué la maire de Jérusalem. En clair : Madame Clinton ne comprend rien. On a frôlé l'incident diplomatique. «C'est une insulte envers la secrétaire d'Etat», a vivement protesté l'ambassade américaine. Parallèlement, des membres du gouvernement américain déposaient quatre plaintes en Israël contre la construction de milliers de nouveaux logements dans les colonies israéliennes de Cisjordanie. Ambiance. Cerise sur le gâteau pour l'Etat juif : les critiques américaines se doublent d'un rapport de l'Union européenne de décembre 2008, dévastateur pour Israël. Analysant la politique de l'Etat hébreu à Jérusalem-est, les Européens estiment, pour la première fois, que celle-ci ne se justifie pas par la sécurité de l'Etat juif. «Les nouvelles colonies, la construction du Mur, les démolitions de maisons, les fermetures des institutions palestiniennes ( ) sont illégales du point de vue de la loi internationale», précisent les Européens. A Jérusalem-est, cette ville palestinienne, résident aujourd'hui 190.000 colons juifs. 280.00 autres colons vivent en Cisjordanie. Et Israël a lancé des appels d'offre pour 5.500 nouveaux logements dans la ville éternelle en affirmant que «le développement de la ville se poursuivra pour le plus grand bien de la population». L'Etat hébreu ne précise pas de quelle population il s'agit Le bras de fer est entamé avec les Etats-Unis.