Nabil El Bousaadi Après sa victoire aux législatives de Novembre dernier, Geert Wilders, le leader du « Parti pour la Liberté », (PVV), cette formation de l'extrême-droite néerlandaise farouchement anti-islam et anti-immigration qui avait remporté 37 des 150 sièges de la Seconde Chambre du Parlement, a annoncé, ce jeudi 16 mai, être parvenu à conclure un accord de principe avec les libéraux du « Parti populaire pour la liberté et la démocratie », (VVD), de Mark Rutte qui fut Premier ministre pendant les 13 dernières années, mais aussi avec le « Mouvement agriculteur-citoyen », (BBB), droite populiste, souvent aligné sur les positions de l'extrême droite et, avec la formation de centre droit du « Nouveau Contrat social » (NSC), un nouveau parti anti-corruption fondé par un ancien chrétien-démocrate. Considérant qu'il s'agit-là d'un « jour historique », le leader du PVV a assuré, lors d'une conférence de presse donnée le jour-même, que « le soleil va briller à nouveau sur les Pays-Bas » car l'accord conclu entre les quatre formations politiques précitées stipule expressément que « des dispositions concrètes seront prises pour aller vers des règles les plus strictes jamais adoptées en matière d'asile, et un paquet de mesures le plus large jamais pris pour contrôler les migrations ». En signalant, par ailleurs, qu'une nouvelle « loi d'urgence concernant les demandeurs d'asile sera mise en place » après l'abrogation de « la récente loi sur la répartition des demandeurs d'asile entre les communes néerlandaises », le dirigeant du PVV a tenu à préciser que cette loi « sera la plus stricte de l'histoire du pays ». Mais si ces mesures qui constituent le programme du futur gouvernement tel qu'il figure dans l'accord de coalition de 26 pages qui a été validé, plus tôt dans la journée de jeudi, après des tractations très difficiles qui ont duré six mois doit être approuvé par les députés des quatre formations politiques de cette nouvelle coalition, il y a lieu de signaler, toutefois, que des élus du parti libéral VVD et du NSC n'ont pas caché leur hostilité à l'idée même d'une collaboration avec l'extrême-droite même si les dirigeants de leurs partis sont d'un autre avis du fait même de la victoire très nette remportée par le PVV de Geert Wilders. Or, s'il est d'ores et déjà acquis que Geert Wilders ne sera pas le prochain Premier ministre et que c'est Ronald Plasterk, l'ancien ministre de l'Education et de l'Intérieur qui, après avoir joué un rôle clé dans les négociations ayant présidé à la formation de cette coalition, serait pressenti pour diriger la prochaine équipe gouvernementale, il semblerait, toutefois, que certains faits, particulièrement malencontreux, soient venus « contrecarrer » cette promotion. L'intéressé serait, en effet, accusé d'avoir usé de faux en décrivant de « micro-entreprise » la firme pharmaceutique qu'il avait vendu, en 2022, à CureVac, pour 32 millions d'euros, en rendant tardivement le rapport annuel y afférent et en mentionnant des membres du conseil d'administration qui n'avaient pas encore pris leurs fonctions. Aussi, en estimant que « si un ministre-président doit être nommé, il doit être intègre » et que « dans cette affaire qui sent mauvais, l'intégrité de M. Plasterk est compromise », Maître Sarola, l'avocat qui s'est intéressé à ce dossier a assuré vouloir intenter, à titre individuel, une action en justice à l'encontre de Ronald Plasterk. Mais qui va donc diriger la prochaine coalition gouvernementale néerlandaise en l'absence de Geert Wilders et de Ronald Plasterk ? Attendons pour voir... Nabil EL BOUSAADI