Situation compliquée que celle dans laquelle se trouve l'extrême-droite néerlandaise, représentée par le Parti de la Liberté (PVV), de Geert Wilders, désormais incapable de constituer une majorité gouvernementale après que le «Nouveau Contrat Social» (NCS), de Pieter Omtzigt, un parti-clé dans les pourparlers afférents à la formation d'une coalition gouvernementale et situé au centre-droit de l'échiquier politique national, ait décidé de lui faire faux bond en quittant la table des négociations, officiellement à cause d'un différend sur les finances publiques car même si une réduction de quelques 17 milliards d'euros de dépenses apparaissait comme nécessaire, en promettant, toutefois, des réductions d'impôts mais aucune réduction majeure des dépenses, Geert Wilders a mis hors de lui Pieter Omtzigt, qui reste très prudent en matière budgétaire et qui «ne veut, en aucun cas, faire des promesses aux Néerlandais dont il sait d'avance qu'elles sont vides de sens et qu'elles ne pourront pas être tenues pendant le prochain mandat ministériel». Il s'agit là d'un coup dur pour le Parti de la Liberté (PVV) car, contrairement à ce qui se passe au Royaume-Uni, le chef du parti victorieux ne prend pas automatiquement les rênes du pays dès lors que, dans le système politique très fragmenté des Pays-Bas, à la sortie des urnes, aucun parti n'est généralement assez fort pour pouvoir gouverner seul ; ce qui nécessite des tractations qui peuvent durer plusieurs mois. Ainsi, le climatosceptique PVV qui, après être arrivé en tête des législatives, en novembre dernier, en prônant un anti-islamisme qui avait suscité une onde de choc, aussi bien aux Pays-Bas qu'au-delà, peine à former et à diriger une coalition gouvernementale car même s'il a entamé des négociations avec trois autres partis, il est dans l'incapacité de former un gouvernement majoritaire sans l'appui des 20 sièges du NSC dans un Parlement qui en compte 150. En cause, certaines parties du programme du PVV, notamment celles qui sont ouvertement islamophobes et celles qui prévoient le « Nexit », donc la sortie des Pays-Bas de l'Union Européenne et qui ont été jugées inconstitutionnelles. Il n'en fallait pas plus pour faire sortir de ses gonds le leader du PVV qui, après avoir considéré comme étant « incroyablement décevant » le comportement de Pieter Omtzigt, a sommé l'ancien ministre Ronald Plasterk, qui était chargé de superviser les négociations, de rendre compte au Parlement, au plus tard ce lundi, de l'avancement des discussions. Mais, si l'on en croit l'Agence de presse néerlandaise ANP, ce dernier s'était déclaré « un peu surpris » par la décision du NSC qui lui a été communiquée par le biais d'un simple message sur son téléphone portable après qu'il ait envoyé, mardi soir, un courriel aux journalistes les informant du fait que les quatre partis avaient prévu de se retrouver le lendemain, mercredi, autour de la table des négociations. En considérant, enfin, que les néerlandais sont habitués à ce que les discussions portant sur la formation d'un gouvernement durent assez longtemps du moment que les dernières ont nécessité 271 jours et que Mark Rutte reste Premier ministre jusqu'à un éventuel accord, Geert Wilders n'a pas hésité à évoquer l'organisation de nouvelles élections si les pourparlers venaient à échouer mais attendons pour voir...