M'Barek Tafsi Le gel des pensions de retraite ignorées par tous, tout au long du dialogue social qui a débouché sur des augmentations salariales au profit notamment des fonctionnaires et des employés du secteur privé, va se traduire sans doute par une nouvelle baisse du pouvoir d'achat pour les retraités. Dans des questions écrites aux départements ministériels concernés (économie et finances, inclusion économique, petite entreprise, emploi et compétences), Nadia Touhami et Ahmed Abbadi, membres du groupe du progrès et du socialisme à la Chambre des Représentants (GPS : PPS), sont montés au créneau pour interpeller les ministres concernés et, à travers eux, le chef du gouvernement. Les deux députés attirent l'attention sur la gravité de cet oubli et de cette injustice dont sont victimes les retraités en général et ceux qui ne perçoivent que de maigres pensions en particulier. Tout en saluant l'accord social auquel le gouvernement et les centrales syndicales sont parvenus le 29 avril 2024 et en appelant à la mise en œuvre de ses dispositions, les députés du PPS rappellent que de larges couches sociales ne sont pas concernées par les mesures prévues visant à la protection du pouvoir d'achat dont en premier lieu les retraités. Pour la députée Nadia Touhami, « le gouvernement continue d'ignorer les maigres pensions perçues par un très grand nombre de retraités, après avoir passé leur vie au service de la fonction publique ou d'unités de production privées ». Selon elle, «une grande partie des retraités » est prise dans « le cycle de la pauvreté et de la fragilité » aggravé par les « maladies chroniques au traitement très couteux» vivent dans une situation misérable. Selon certaines statistiques, « deux tiers des retraités n'ont pas de logement particulier et vivent dans des locaux loués ». Quant à la pension de retraite d'un grand nombre d'entre eux, elle ne dépasse pas les 1000 DH par mois. Compte tenu de toutes ces considérations, les députés du PPS appellent à rendre justice aux retraités à travers une augmentation de leurs pensions dans le but de leur permettre de faire face à la détérioration de leur pouvoir d'achat et de leur assurer le minimum de dignité. Selon la députée Nadia Touhami, il est également nécessaire de se pencher sur le règlement des dossiers des personnes ayant droit aux pensions des conjoints afin d'assurer leur dignité et de tenir compte de leur situation sociale.