A cause des erreurs commises dans la gestion politique du dossier des enseignants, l'école publique qui souffrait depuis une longue date de sa maladie est actuellement menacée d'un accident vasculaire cérébral, a indiqué lundi 8 janvier courant la députée Meryem Ouahssate, membre du groupe du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants. Réagissant à une réponse à sa question orale du ministre de l'éducation nationale, du préscolaire et des sports Chakib Benmoussa, la députée lui a rappelé que le gouvernement avait pourtant fait état dans son programme de prévisions très ambitieuses, qui avaient créé de grandes attentes chez tout le monde qui n'ont rien à voir avec le cauchemar actuel que vivent les familles marocaines du fait de la perte de perspectives de leurs enfants scolarisés. Depuis des mois, rappelle-t-on, les enseignants sont en grève pour diverses revendications à caractère statutaire et salarial, privant ainsi les élèves de leur droit à l'enseignement et faisant planer le spectre d'une année blanche. Selon la députée, les mesures prises jusqu'à présent et les annonces faites n'ont pas permis la reprise des cours pour la simple raison que le ministère a tergiversé pendant des mois avant de prendre en main la gestion politique du dossier, a-t-elle estimé. En fait c'est ce retard qui est à l'origine de cette situation inquiétante, a-t-elle martelé. Au lieu de réagir à temps pour résoudre les problèmes, le ministère a en effet compliqué davantage la situation en prenant des décisions, rejetées par les grévistes. Il en est ainsi des suspensions et des retenues sur salaire. Outre les ratages des cours qui avaient marqué la période du coronavirus, le ministère ne se préoccupe plus pour l'instant que de l'achèvement coute que coute des programmes scolaires au détriment de la qualité de l'enseignement dispensé. L'élève n'est plus suffisamment préparé et outillé pour pouvoir poursuivre correctement ses études durant les années à venir. C'est ainsi que la bassesse des niveaux des élèves n'étonne plus personne, a noté la députée qui s'est interrogée au sujet de la possibilité de trouver ou non à l'avenir parmi les cadres qui occupent des postes de responsabilité dans le pays, des Marocains sortis de l'école publique. OU s'agit-il d'un plan visant à laisser le champ libre ou à évacuer la place aux enfants des familles nanties au détriment bien sûr des enfants du peuple et du principe de l'égalité des chances, s'est-elle encore interrogée.