Nabil EL BOUSAADI Alors que de très violents combats font rage dans le nord de la bande de Gaza qui a été coupée en deux, par le régime de Tel Aviv, officiellement pour détruire le centre de commandement du Hamas, lorsqu'il a été interrogé, par la chaîne de télévision américaine ABC News, ce lundi 6 Novembre, presqu'un mois jour pour jour après le déclenchement de la « guerre de Gaza » opposant le mouvement palestinien à l'Etat hébreu, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, a déclaré qu'« il n'y aura pas de cessez-le-feu global à Gaza sans la libération des otages » détenus par le Hamas même si, le jour-même, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait appelé à mettre fin « au cauchemar humanitaire à Gaza » et qu'en déplorant qu'au fil des heures, l'enclave palestinienne soit devenue un « cimetière pour enfants » et le théâtre non seulement d'une « crise humanitaire » mais d'une « crise de l'humanité », le dirigeant onusien avait fustigé l'utilisation, par le Hamas, « des civils comme boucliers humains ». C'est à ce titre qu'en déplorant que « des milliers et des milliers de civils », parmi lesquels figurent un grand nombre de volontaires du Croissant Rouge palestinien, aient été tués lors des bombardements de Tsahal, Younès Al-Khatib, le chef du Croissant Rouge palestinien, a dénoncé les « crimes contre l'humanité » qui ont lieu quotidiennement depuis le déclenchement du conflit. Mais, tout en privilégiant « la pression militaire » qui, à ses yeux, constitue « la seule chose qui fonctionne avec les criminels du Hamas » et en rejetant un cessez-le-feu qui « entraverait l'effort de guerre (et) les efforts pour faire sortir les otages », le Premier ministre israélien a, néanmoins, laissé la porte ouverte à « des pauses tactiques », comme cela avait été évoqué par le président américain, Joe Biden, lors de sa venue à Tel Aviv, et ce, afin de « fournir aux civils des opportunités de quitter en sécurité les zones de combat, de s'assurer que l'aide parvienne à ceux qui sont dans le besoin et de permettre la potentielle libération des otages ». Benyamin Netanyahou qui a fait cette déclaration après que, la veille, Tsahal ait annoncé l'intensification de sa campagne de bombardement, a, également affirmé, que l'Etat hébreu – et c'est là où le bât blesse ! – prendra « pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité » dans l'enclave palestinienne après la guerre afin de contrecarrer toute éventuelle « éruption de la terreur du Hamas ». Autant dire que Benyamin Netanyahou, qui reste, au demeurant, le plus extrémiste des chefs de gouvernement qu'a connu l'Etat d'Israël depuis sa création, déclare ouvertement qu'après cette guerre, l'enclave de Gaza perdra la relative « indépendance » dont elle jouissait jusqu'à présent et sera, en conséquence, officiellement rattachée à l'Etat hébreu. En ajoutant à cela le comportement irrespectueux du représentant d'Israël tant vis-à-vis du Secrétaire général de l'Organisation des Nations-Unies qu'à l'égard même de l'Assemblée générale, il semble donc que l'Etat hébreu, qui a toujours fait fi des résolutions du Conseil de Sécurité, est en train de narguer le monde entier et de lui confirmer qu'il n'a jamais adhéré à la « solution à deux Etats » même s'il s'était acharné à vouloir lui faire croire le contraire. Quel sera le prix à payer, par la communauté internationale, pour cette forfaiture, et quel sera son impact, à la fois sur le devenir de la région et sur celui des relations internationales ? Attendons pour voir... Nabil EL BOUSAADI