Le bombardement par l'armée des forces de l'occupation du plus grand camp de réfugiés de la bande de Gaza, pour « éliminer » un dirigeant du Hamas, a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés, malgré les appels à épargner les civils. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, qui contrôle Gaza depuis 2007, le bombardement mardi du camp de Jabaliya (116.000 réfugiés), dans le nord du territoire, a fait « plus de 50 » morts et des centaines de blessés. Il est à souligner qur le sud est aussi régulièrement soumis aux bombardements israéliens depuis le début du conflit, ne laissant « aucun endroit sûr » où se réfugier, ont dénoncé l'ONU et les organisations humanitaires. L'Arabie saoudite a condamné mercredi « avec la plus grande fermeté » le bombardement sur Jabaliya, qui « a tué et blessé un grand nombre de civils innocents ». Le Qatar, impliqué dans les tentatives de résolution de la crise des otages aux mains du Hamas, a condamné « un nouveau massacre », et mis en garde contre des opérations susceptible de « saper les efforts de médiation ». Mardi soir, la Bolivie a annoncé rompre ses relations diplomatiques avec Israël, pour dénoncer « son offensive (…) disproportionnée », selon elle. Le Chili et la Colombie ont eux annoncé rappeler leurs ambassadeurs à Tel-Aviv. La bande de Gaza, où selon le Hamas 3.542 enfants sont décédés, est devenue « un cimetière pour des milliers d'enfants », ont déploré les Nations unies. Depuis ce week-end, l'armée de l'entité sioniste déploie progressivement des troupes au sol à Gaza, où des « combats féroces » les opposent au Hamas, et intensifie ses frappes aériennes sur Gaza. Elle a affirmé mardi que des dizaines de combattants palestiniens avaient été tués au cours des dernières heures et annoncé mercredi la mort de neuf de ses soldats, après deux morts annoncées mardi. De son côté, la branche militaire du Hamas a affirmé avoir ciblé « deux blindés » avec des obus antichars, menaçant de faire de la bande de Gaza « un cimetière et un bourbier » pour les soldats israéliens. La branche militaire du Hamas a assuré mardi qu'elle se tenait prête à libérer « un certain nombre d'étrangers dans les prochains jours ». Près d'un mois après le début de la guerre, les appels à une « trêve humanitaire » pour soulager les souffrances des 2,4 millions d'habitants de Gaza, soumis à un siège qui les prive de livraisons d'eau, de nourriture et d'électricité, restent sans suite. L'opérateur télécom palestinien Paltel a annoncé mercredi par ailleurs une coupure « totale » des lignes téléphoniques et d'internet. Le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, a imploré mardi le Conseil de sécurité de « surmonter » ses fractures afin d' »exiger » un cessez-le-feu ». La situation des hôpitaux inquiète également les ONG, alors que les patients manquent de médicaments. Les autorités égyptiennes ont annoncé qu'elles étaient prêtes à accueillir mercredi 81 blessés palestiniens via le point de passage de Rafah. La guerre a également exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée, où deux Palestiniens, dont un septuagénaire, ont été tués mardi par des tirs de l'armée israélienne, selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne. Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a « fermement » condamné mardi les attaques commises « par des colons israéliens contre des Palestiniens ».