Les forces israéliennes sont en état d'alerte au lendemain des raids qui ont impliqué la mort de quinze Palestiniens et suscité une violente réaction du mouvement radical Hamas. Juste après les tueries de mercredi quatre roquettes artisanales palestiniennes de type Qassam ont été tirées à partir de la bande de Gaza contre le territoire israélien. Elles n'ont pas fait de victime. Mais les forces israéliennes craignent le pire. La menace de Hamas semble sérieusement les perturber. « Nous avons mobilisé des effectifs supplémentaires, installé des barrages routiers et nous procédons à des contrôles surprises, notamment dans les secteurs sensibles, comme les centres commerciaux, les marchés ou aux abords des écoles », a déclaré un porte-parole de la police israélienne. Le trafic routier a été perturbé à cause des barrages routiers établis sur les axes donnant accès aux agglomérations israéliennes. Par ailleurs, plus de 15.000 personnes ont défilé à Gaza ainsi que dans les camps de réfugiés de Jabaliya, et de Rafah ont marché pour protester contre ces tueries. Des centaines d'hommes armés ont pris part aux funérailles et des coups de feu ont été tirés en l'air. Alors que les efforts sont déployés pour relancer le processus de paix, une tuerie a eu lieu mercredi dans la bande de Gaza. En effet, les soldats israéliens ont mené une incursion dans le quartier d'al-Shoujaiyeh, à l'est de la ville de Gaza. Cette opération a eu lieu après les attaques répétées contre la colonie juive de Netzarim, la route qui y mène et des colonies au nord de Gaza. Selon un porte-parole militaire israélien, les soldats se sont heurtés à une vive résistance et ont été visés par des tirs d'armes automatiques légères et de roquettes antichar. Ils ont donc riposté. Ahmed Qoreï, qui affirme être prêt à rencontrer Sharon, a mis en garde contre les conséquences des opérations militaires israéliennes « je désire une rencontre avec M. Sharon à la fin du mois ou au début mars, si tout va bien » a-t-il déclaré lors d'un entretien avec le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini. Le Jihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine ont demandé à M. Qoreï de ne pas rencontrer son homologue israélien Ariel Sharon après les incursions meurtrières. Hamas et le Jihad islamique ont perdu au moins six activistes armés parmi lesquels le fils du secrétaire général du principal mouvement palestinien, le Fatah, Ahmad Helless Mohammad. L'un des activistes du Hamas tués, Hani Abou Skheleh, était, selon les Israéliens, impliqué dans plusieurs attaques anti-israéliennes ainsi que dans l'attentat qui a coûté la vie à trois Américains dans la bande de Gaza le 15 octobre. Par ailleurs, un Palestinien a été tué et neuf autres ont été blessés à Rafah, une localité du sud de la bande de Gaza. Ils ont été touchés par les tirs d'un char israélien qui se déplaçait dans une zone sous contrôle palestinien, alors que l'armée israélienne déclare que ses troupes étaient engagées dans une zone israélienne. Les soldats cherchent à découvrir des supposés tunnels servant à la contrebande d'armes. Depuis l'Intifada, le nombre de personnes tuées est de 3.758 dont 2.815 Palestiniens et 875 Israéliens. Ces opérations meurtrières ont poussé la branche militaire du Hamas à appeler à une sanglante riposte. En effet, ils menacent Israël de représailles. « La direction des brigades appelle toutes ses cellules combattantes à Jérusalem, Hébron, Naplouse, Bethléem, Jénin, Tulkarem et Gaza et dans tous les villages et camps à riposter rapidement en frappant toutes les positions de l'ennemi qu'elles peuvent atteindre et en menant des opérations de grande ampleur », affirme la branche militaire du Hamas dans un communiqué. L'évacuation des colonies israéliennes de Gaza telle qu'annoncée par Sharon ne semble pas prochaine puisque les forces israéliennes ont commencé, cette semaine, des travaux pour renforcer la protection des dites colonies.