Une nouvelle flambée de violences s'est déclarée à la bande de Gaza. En représailles à une série d'attaques de roquettes, l'armée israélienne a bouclé la Cisjordanie et Gaza. Attaques aux lance-roquettes, raids aériens, assassinats ciblés, incursion terrestre, arrestations en masse,… la bande de Gaza est à la merci, depuis le week-end dernier, d'une flambée de violences sans précédent depuis le retrait israélien. Un cercle vicieux d'agressions entre le Hamas et Israël déclenché suite à une exposition qui s'est produite vendredi lors d'une parade militaire du Mouvement de la résistance islamique dans la bande de Gaza. La déflagration a coûté la vie à 15 membres du Hamas. Accusant Israël d'être derrière cette explosion, le mouvement à juger de se venger. «Une frappe aérienne d'Israël a pris pour cible un rassemblement du Hamas,» a déclaré Sami Abou Souhri, porte-parole de l'organisation palestinienne. L'armée israélienne a nié toute implication dans cette déflagration dans laquelle ont péri au moins deux enfants et plusieurs hommes armés. Les médecins font état d'une soixantaine de blessés. L'Autorité palestinienne a, quant à elle, attribué la responsabilité au Hamas lui-même. Elle a accusé le mouvement d'un "massacre", tout en lui reprochant de transporter des explosifs au milieu d'une foule de civils. Le Hamas, qui observait de facto la trêve conclue en février, a jugé qu'il était désormais temps de frapper avec toutes forces. Scandant des appels à la vengeance, des milliers de Palestiniens ont défilé dans le camp de Djabalia pour les funérailles des victimes de l'explosion de vendredi, parmi lesquelles figurent au moins quatre activistes. Chose dite, chose faite. Le mouvement du Hamas est vite passé à l'action en lançant, depuis vendredi, une quarantaine de roquettes artisanales sur le territoire israélien. En guise de représailles, l'Etat hébreu a frappé fort : douze raids aériens son abattu sur la bande de Gaza dans la nuit de samedi à dimanche. Ce qui constitue la première liquidation ciblée depuis le retrait historique du territoire palestinien après 38 ans d'occupation. Lors de ces raids, deux activistes du groupe radical Hamas ont été tués. Des sources médicales et du Hamas ont confirmé la mort de ces deux activistes, membres des Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste. Les forces israéliennes ont lancé aussi une vaste opération d'incursion en Cisjordanie arrêtant 207 activistes palestiniens. «À diverses reprises, ces arrestations se sont accompagnées d'échanges de tirs,» a déclaré une porte-parole de l'armée israélienne. Selon une source militaire, une bonne douzaine de dirigeants politiques ou militaires du Hamas figurent parmi les personnes appréhendées. La radio publique israélienne a fait état de l'arrestation du Cheikh Hassan Youssouf, considéré comme un des principaux dirigeants du Hamas en Cisjordanie. Les opérations israéliennes contre les mouvements islamistes radicaux palestiniens dans la bande de Gaza sont d'une durée "illimitée", a indiqué dimanche matin le général Israël Ziv, chef des opérations au quartier général de l'armée israélienne. «Nous opérons dans la bande de Gaza de manière continue contre un nombre illimité d'objectifs et visons le Hamas et les autres organisations terroristes,» a indiqué à la radio publique israélienne le général Ziv. «Ces opérations ne sont pas limitées dans le temps. Nous voulons stopper les tirs de roquettes Qassam contre Israël et pour cela, nous utiliserons tous les moyens à notre disposition», a-t-il ajouté.