DNES à Marrakech Khalid Darfaf Reportage photos Ahmed Akil Macao Ils sont venus nombreux pour faire entendre leurs voix et dénoncer les politiques économiques du groupe de la banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) par rapport aux véritables problématiques qui préoccupent la planète, notamment les effets du changement climatique et la question des dettes en ce qui concerne les Etats pauvres et les peuples marginalisés. Ainsi, des dizaines d'activistes et des militants écologistes, représentant les mouvements citoyens pour l'action climatique et l'annulation de la dette souveraine, se sont donné rendez-vous à Marrakech à l'occasion de la tenue des assemblées annuelles de la (BM) et du (FMI) dont les travaux ont pris fin dimanche 15 octobre 2022. Jeudi 12 octobre, les militants se sont rassemblés à la place Bab Doukkala pour constituer ce qu'ils ont désigné par un « Contre sommet de Marrakech ». Le coup d'envoie de la marche de protestation a été donné à 10h00 du matin pour poursuivre jusqu'à la mosquée de Koutoubia et ce en présence d'un important dispositif sécuritaire mis en place pour le maintien de l'ordre. En provenance de plusieurs coins du monde, notamment de l'Amérique Latine, l'Asie, l'Afrique et l'Europe, les protestataires ont scandés au cours de la marche des slogans contre le diktat des dirigeants des institutions de Bretton Woods. Des pancartes et des banderoles ont été érigées durant tout le parcours de la marche, sur lesquelles peut-on lire : « La dignité, non aux dettes », « Cancel de debt now », ou encore « Les pollueurs doivent payer le prix ». « Aujourd'hui, l'urgence recommande de nouvelles politiques économiques. On est en train d'assister à un colonialisme sous un nouveau visage. Il s'agit un colonialisme pur jus », déclare un activiste tunisien à Al Bayane. La marche fut une occasion pour les participants pour dénoncer l'accroissement des phénomènes liées à l'injustice sociale et climatique, les inégalités liées au pouvoir du néocolonialisme et de la dictature financière, ainsi que le pillage des richesses des pays du Sud tout en exigeant l'annulation de ce qu'ils ont qualifié de dettes illégales. Contenir le réchauffement à 1,5°C Dans une déclaration à Al Bayane, Andrew Nazdin, directeur du « Glasgow Action Team », a souligné que « le nouveau président de la BM est tenu de joindre la parole aux actes. Nous exigeons à ce qu'il respecte ses promesses en commençant par l'arrêt immédiat de tout financement des projets d'énergie fossile. « L'objectif étant de contenir le réchauffement à 1,5°C », a-t-il martelé. Même son de cloche chez Lorena Lozza, militante italienne et membre de l'association « The Coalition for Human Rights in Development », qui a déclaré de son côté, que les militants en faveur du développement durable « se sont lassés de l'inactivité des institutions financières internationales face aux risques qui guettent l'humanité, à savoir la pauvreté, les inégalités et le changement climatique... » Et d'ajouter: « Nous revendiquons des solutions innovantes et durables qui s'inscrivent aux antipodes aux modes actuels de gouvernance. » Notons par ailleurs que lors des Assemblées annuelles, Ajay Banga, parton de la BM, a annoncé que son institution financière va se contenter d'un financement très limité dans les énergies fossiles, tout en mettant en garde contre les donneurs de leçons. A l'en croire, la BM a mobilisé une enveloppe budgétaire s'élevant à 50 milliards de dollars pour promouvoir la transition énergique. Pour rappel, les chiffres publiés par le FMI, indiquent «qu'il faudrait la mobilisation d'au moins 400 milliards de dollars par an d'ici à 2030 pour atteindre l'objectif zéro carbone net.