Nabil El Bousaadi Son nom est sur toutes les lèvres depuis qu'en Avril dernier, il avait fait part de son intention de participer aux primaires démocrates qui se tiendront préalablement à l'élection présidentielle de 2024. Il s'agit de Robert F. Kennedy Jr, le neveu du président John Fitzgerald Kennedy, qui avait été assassiné en 1963 et le fils de Robert Kennedy, alias « Bobby » qui était tombé sous des balles assassines cinq années plus tard Personnage controversé, âgé de 69 ans et issu de l'une des dynasties les plus célèbres des Etats-Unis d'Amérique, RFK Jr. qui deviendra, ainsi, le quatrième Kennedy à se lancer dans la course à la présidentielle américaine, est un ancien avocat spécialisé en droit environnemental à qui il arrive, très souvent, d'adopter des positions opposées à celles du Parti Démocrate même s'il s'en revendique. Il est notamment connu, du grand public, pour tenir des propos anti-sémites et pour avoir été un fervent « antivax » qui avait commencé à propager, dès 2005, des théories « complotistes » sur les vaccins. Ainsi, dans un article intitulé « Deadly Immunity » (l'immunité mortelle) qu'il avait publié dans le magazine Rolling Stone, il avait relancé la vieille controverse afférente au rôle de la vaccination dans l'apparition des troubles de l'autisme (TSA) alors même que cette thèse avait été invalidée par plusieurs études. Et si, par ailleurs, il avait coproduit, en 2016, donc bien avant l'émergence de la pandémie du Covid-19, le film « Vaxxed » qui avait été dénoncé par la communauté scientifique pour avoir fallacieusement lié la mortalité infantile à la vaccination des enfants, il ne s'était pas empêché, pendant la crise sanitaire mondiale du coronavirus, d'assimiler à de « la propagande nazie » les interventions quotidiennes d'Anthony Faucy, qui a été le conseiller-en-chef pour la santé publique de huit présidents américains. Cette position particulièrement controversée figure dans l'ouvrage qu'il avait publié, en 2021, sous le titre : « The real Anthony Fauci : Bill Gates, Big Pharma and the Global War on Democraty and Public Health ». Le mois dernier, il avait affirmé, sans sourciller, lors d'un dîner avec la presse, que le Covid-19 visait « à attaquer les Caucasiens et les Noirs » mais à épargner « les Juifs ashkénazes et les Chinois » qui sont « les personnes les plus immunisées ». Ces propos qui avaient choqué plusieurs membres de sa famille, avaient conforté ceux qui, dès le départ, avaient refusé d'appuyer sa candidature aux primaires démocrates. La première à s'en écarter a été sa sœur Kerry Kennedy qui a écrit, dans un communiqué, qu'elle « condamne fermement (ses) mots déplorables et mensongers ». Elle a été, immédiatement, suivie par Joe Kennedy III, le neveu de l'intéressé, qui, après avoir affirmé que « les commentaires de (son) oncle étaient blessants et erronés » les a « condamnés sans équivoque ». C'est dire que, dès son entrée en lice, Robert F. Kennedy Jr. a suscité un malaise tellement profond au sein même de son propre camp que plusieurs de ses « proches » ont choisi, en toute logique, de soutenir Joe Biden, le président sortant, ami de longue date de la famille Kennedy. Ce fut le cas, notamment, du démocrate Gerry Connolly qui n'y est pas allé de main morte lorsqu'il a accusé RFK Jr. d'être « le tenant de croyances ignobles, nauséeuses, racistes, fanatiques, antisémites et antigay qui reposent sur la théorie du complot ». Enfin, en déclarant, lors d'un rassemblement qui a eu lieu, la semaine dernière, à Philadelphie, son « indépendance vis-à-vis du Parti Démocrate et de tous les autres partis », Robert F. Kennedy Jr. pourrait, fort bien, en tant que candidat indépendant, grignoter des voix aux représentants des deux principaux partis – qui pourraient fort bien être Joe Biden et Donald Trump – du fait même de son positionnement politique ambigu mais attendons pour voir...