Ouardirhi Abdelaziz Ces derniers temps, pour ne pas dire pratiquement tous les jours, les medias ne parlent plus que de santé, de couverture sanitaire universelle, d'accès aux soins, de politique de santé, de médicaments. Bref, le secteur de la santé occupe le devant de la scène. La santé est au menu de toutes les discussions en famille, entre amis, collègues. Personnellement, j'ai envie de dire tant mieux, ça prouve que c'est un secteur vivant, qui bouge, qui intéresse, qui ne laisse pas indifférent. Il est indéniable que les questions qui touchent de près ou de loin à la santé nous concernent tous, car après tout, il s'agit de la santé de chacun de nous, de celle de nos enfants, de nos familles, dès lors on comprend mieux les raisons de cet intérêt constant pour notre santé et celle de ceux qui nous sont chers. Cet engouement, cet intérêt pour la santé et partant pour le secteur de la santé est compréhensif puisque la santé, c'est ce que nous avons de plus précieux, de plus cher, de plus important, et personne ne souhaite tomber malade. Au-delà du constat, il y a les enjeux que suscite la santé. La santé : un droit fondamental Dans le débat animé que suscite la santé, il y a lieu de relever un double constat. Il y a le droit à la santé pour tous et il y a la place qu'occupe aujourd'hui la santé dans la politique gouvernementale. La santé est une priorité du gouvernement, c'est en tout cas la doctrine, en tant que telle, elle doit bénéficier de tous les éléments nécessaires à la réalisation des différents chantiers. Ce qui hier encore s'apparentait à une utopie est désormais une réalité. Il y a de grands efforts, il y a des avancées, et nos citoyens sont mieux soignés, mieux pris en charge, mieux accueillis. Les hôpitaux sont mieux adaptés, plus ouverts sur le monde extérieur, les différents services hospitaliers sont des lieux de vie où le malade est au centre des intérêts de l'équipe médicale et infirmière. Les soins s'humanisent, ils sont de moins en moins douloureux. C'est une réalité qui ne peut souffrir d'aucune équivoque. Il est vrai que toutes les structures sanitaires de soins de santé primaires ou établissements hospitaliers, ne pourront jamais fonctionner à la satisfaction de toute notre population, il y aura toujours des insatisfaits, des mécontents. Mais aujourd'hui, le chemin est tracé grâce aux orientations royales qui visent à permettre à tous les citoyens d'avoir accès aux soins de qualité dans le secteur public ou privé selon leur choix. Pour une meilleure qualité des soins La qualité des soins est le maitre mot et tout est entrepris pour améliorer sans cesse ce grand chantier et pour que nos citoyens malades soient pleinement satisfaits. Tout cela est fort appréciable, réjouissant et on ne peut que regarder l'avenir avec optimisme. Mais, il faut être réaliste, objectif car qui dit qualité des soins, satisfaction des malades et de leurs familles, dit aussi critères et donc évaluation. Dans ce cadre et pour permettre aux uns et aux autres de mieux cerner la question de la qualité des soins et de la satisfaction des usagers de nos structures de santé, il y a lieu de poser la question suivante : Quels sont les critères qui permettent aujourd'hui de porter un jugement objectif concernant la satisfaction ou non des usagers par rapport aux prestations dont ils bénéficient au sein des établissements hospitaliers publics ? C'est le genre de question que tout un chacun est en droit légitimement de se poser. Pourquoi me direz-vous ? Suis-je tenté de répondre, toujours est il que c'est parce que nous payons des impôts. Nous sommes taxés sur tout ce que nous achetons, même quand il s'agit de la maladie, des médicaments, la fameuse TVA est toujours présente sur la facture. Nous payons et nous repayons. Dans ces conditions, il est légitime de savoir, de comprendre particulièrement quand il est question de soins au niveau des hôpitaux. Soulever la question des soins et plus exactement la qualité des soins dont bénéficient les patients en milieu hospitalier n'est pas pénalisant. Au contraire, c'est tout à fait légitime, eu égard aux réels enjeux que représentent d'une part l'état de santé de la population et d'autre part le rôle central que sont appelés à jouer les hôpitaux publics dans le système de santé. Concernant l'état de santé de la population et plus particulièrement les citoyens qui sont malades, celles et ceux qui souffrent d'affections et dont l'état de santé nécessite une prise en charge en milieu hospitalier, il est normal de tenter de savoir si les soins qui leurs sont prodigués obéissent aux critères et règles de bonnes pratiques qu'exigent la profession médicale et infirmière. Sur ce point précis, il ne fait aucun doute que la qualité des soins est une affaire de professionnels de santé, elle est en grande partie inhérente aux compétences des médecins et des infirmiers, à une bonne connaissance générale, du patient, et de sa pathologie, ainsi qu'à la maîtrise technique du geste, mais elle est aussi tributaire de l'accueil, de l'écoute, du soutien qui seront réservés aux malades et à sa famille. Des professionnels de santé dévoués Procéder au bon diagnostic de la maladie : soulager le malade, traiter le mal dont il souffre, l'écouter, le soutenir, l'accompagner tout en veillant à ne point le blesser en faisant preuve de tact, d'humanisme et d'altruisme, sont autant de qualités et de critères qui contribuent à valoriser l'image du médecin, à assurer l'essor de la médecine et partant à donner tout son sens à la qualité des soins. Ceci étant dit, et concernant nos hôpitaux, il convient d'insister sur une réalité qui ne saurait souffrir d'aucune ambiguïté: la grande majorité des praticiens qui exercent en milieu hospitalier sont très compétents, expérimentés, intègres, serviables, proches des malades et de leurs familles. Tous ces éléments contribuent à assurer un climat favorable pour instaurer une grande confiance entre soignants et soignés, entre médecins et malades. C'est cette confiance des malades alliée à la conscience des médecins qui contribuent toutes les deux à asseoir sur des bases solides la pratique de la qualité des soins. Mais pas seulement. En effet, si les médecins hospitaliers s'investissent dans la promotion de la qualité des soins, il faut dire que cette même qualité des soins est aussi le fruit d'une implication constante des personnels infirmiers qui sont en contact permanent aux côtés des malades, de jour, comme de nuit, jours fériés, week-end . Des infirmières, des infirmiers, des femmes, mais aussi des hommes qui sont en permanence aux chevets des malades, pour les soutenir, les aider, les soigner et parfois même les accompagner dans les derniers moments de la vie. Le plus bel exemple s'il en fallait, c'est celui de la mobilisation constante des infirmières et des infirmiers lors de la pandémie du Covid-19. Des professionnels de santé compétents Les soins de santé dont bénéficient les malades au sein des hôpitaux publics ont de tous temps été au centre des préoccupations des différents décideurs. Tantôt critiqués, parfois décriés, souvent dénigrés, les soins ont souffert de maux divers : mauvais accueil, personnel non qualifié, manque de moyens, pratiques peu voyantes ...... Mais il faut rendre hommage aux professionnels de santé qui ont su surmonter ces écueils en s'impliquant plus, en devenant plus qualifiés, plus performants en étant plus disponibles, à l'écoute des malades. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que la qualité des soins est constamment placée au centre des préoccupations des professionnels de santé (médecins è infirmiers) Bien plus, aujourd'hui l'assurance qualité des soins avec la mise en place de la couverture sanitaire universelle est devenue l'une des orientations stratégiques d'avenir, nécessitant la mise en place et l'application des programmes d'assurance qualité dans tous les services hospitaliers. Au niveau de tous les services hospitaliers, l'Assurance qualité des soins est désormais inscrite en tant que priorité à laquelle tous les professionnels de la santé se doivent de contribuer afin de rehausser la promotion de la santé de nos concitoyens et ce conformément aux directives et objectifs du ministre de la Santé. Tous les moyens tant humains que matériels sont mis à contribution pour atteindre ces objectifs (plateaux techniques, imagerie médicale de pointe, blocs opératoires haut de gamme, laboratoires de haute technologie ... On a à faire à de bons médecins, les infirmiers sont de plus en plus qualifiés, plus performants. Dans le même ordre d'idée, la politique du médicament a été revue en profondeur tant en ce qui concerne la quantité, la qualité, que l'accès aux médicaments. Plaidoyer pour une égalité des chances Au-delà des critères énoncés, des objectifs tracés pour garantir l'amélioration de la qualité des soins au niveau de nos hôpitaux, il convient tout de suite d'insister et de rappeler ici, si besoin est, que la qualité des soins et son amélioration est une responsabilité partagée entre tous les acteurs (personnel médical, paramédical et technique), et ce, en se basant sur les valeurs suivantes: la mission noble de l'hôpital afin d'assurer l'amélioration continue des soins, la vision plus ambitieuse des structures de santé et enfin la mise en application des principes visant la garantie de la qualité des soins (sécurité, continuité, formation, sensibilisation, exploitation plus judicieuse des ressources existantes ). Bien plus, il s'agit d'assurer une répartition équitable de tous les moyens ( humains , établissements sanitaires , matériels , financements , médicaments ...) sur l'ensemble de notre territoire national , de Tanger à Lagouira, afin de permettre à chaque Marocain là où il se trouve indépendamment de son lieu de résidence, de ses moyens financiers, de pouvoir accéder facilement sans aucune contrainte ou condition aux meilleurs soins possibles . Il s'agit d'être juste, équitable, de garantir les mêmes prestations à tous, de n'exclure personne, de ne pénaliser aucun citoyen sous aucun prétexte. Pour conclure, il s'agit de donner à tous les Marocains les mêmes chances quand la maladie les rattrape, quand ils sont diminués physiquement et psychologiquement. Il faut que tous soient soignés équitablement et qu'ils puissent avoir droit à la même qualité des soins. C'est là la plus belle preuve de la véritable démocratie.