Egalité des chances en matière de santé Aucun secteur n'est médiatisé comme celui de la santé, certains médias en parlent en bien, d'autres par contre ne relatent que ce qui est négatif. Quoiqu'il en soit, il faut dire et reconnaître que la santé occupe le devant de la scène, pour s'en rendre bien compte il suffit de lire la presse quotidienne toutes tendances confondues, de suivre les différentes émissions de radio et de TV. Cet engouement, cet intérêt pour le secteur de la santé est compréhensif puisque la santé, c'est ce que nous avons de plus précieux, de plus cher, de plus important. Au-delà du constat, il y a les enjeux que suscite la santé. Entre enjeux économiques et politiques, la santé c'est aussi des femmes et des hommes qui sont mobilisés 24/H sur 24 /H aux chevets des malades pour apporter des soins de qualité, du confort et du réconfort tout en maintenant une dimension humaine. La qualité des soins est le maitre mot Dans le débat animé, qu'elle suscite, il y a lieu de relever un double constat. Il y a le droit à la santé pour tous et il y a la place qu'occupe aujourd'hui la santé dans la politique gouvernementale. La santé est une priorité du gouvernement et, en tant que tell, elle doit bénéficier de tous les éléments nécessaires à la réalisation des différents chantiers. Ce qui hier encore s'apparentait à une utopie est désormais une réalité. Nos citoyens sont mieux soignés, mieux pris en charge, mieux accueillis. Les hôpitaux sont mieux adaptés, plus ouverts sur le monde extérieur, les différents services hospitaliers sont des lieux de vie ou le malade est au centre des intérêts de l'équipe médicale et infirmière. La qualité des soins est le maitre mot et tout est entrepris pour améliorer sans cesse ce grand chantier et pour que nos citoyens malades soient pleinement satisfaits. Tout cela est fort appréciable, réjouissant et on ne peut que regarder l'avenir avec optimisme. Mais, il faut être réaliste, objectif car qui dit qualité des soins, satisfaction des malades et de leurs familles, dit aussi critères et donc évaluation. Dans ce cadre et pour permettre aux uns et aux autres de mieux cerner la question de la qualité des soins et de la satisfaction des usagers de nos structures de santé, il y a lieu de poser la question suivante : Quels sont les critères qui permettent aujourd'hui de porter un jugement objectif concernant la satisfaction ou non des usagers par rapport aux prestations dont ils bénéficient au sein des établissements hospitaliers publics ? Un constat en demi - teinte C'est le genre de question que tout un chacun est en droit légitimement de se poser. Pourquoi me direz-vous ? Elémentaire, suis-je tenté de répondre. Nous payons des impôts, nous sommes taxés sur tout ce que nous achetons, même quand il s'agit de la maladie, des médicaments, la fameuse TVA est toujours présente sur la facture, nous payons et nous repayons. On n'a pas le droit de contester, c'est ainsi. Nous acceptons la règle du jeu. Soit, mais que nous offre t- on en contre partie quand il s'agit des prestations de soins de santé ? De qualité des soins ? Il ne faut dire que tout va bien, que la qualité des soins est partout la même, et patati et patata .Ce n'est pas vrai du tout, et ce constat est valable aussi bien en ce qui concerne certaines cliniques privées qui sont une honte quant on voit l'état dans lequel elles se trouvent concernant l'hygiène, la propreté, la sécurité, la literie, les repas... C'est aussi vrai pour certains hôpitaux qui trainent la patte mais qui disposent souvent de tout ce qui est indispensable pour mener comme il se doit les missions qui sont les leurs niveau des hôpitaux. Soulever la question des soins et plus exactement la qualité des soins dont bénéficient les patients en milieu hospitalier est tout à fait légitime, eu égard aux réels enjeux que représentent d'une part l'état de santé de la population et d'autre part le rôle central que sont appelés à jouer les hôpitaux publics dans le système de santé. Concernant l'état de santé de la population et plus particulièrement les citoyens qui sont malades, celles et ceux qui souffrent d'affections et dont l'état de santé nécessite une prise en charge en milieu hospitalier, il est normal de tenter de savoir si les soins qui leurs sont prodigués obéissent aux critères et règles de bonnes pratiques qu'exigent la profession médicale et infirmière. Instaurer une grande confiance entre soignants et soignés De tous temps les médecins ont cherché à améliorer sans cesse la pratique de leur art. Procéder au bon diagnostic de la maladie, soulager le malade , traiter le mal dont il souffre, l'écouter, le soutenir, l'accompagner tout en veillant a ne point le blesser en faisant preuve de tact, d'humanisme et d'altruisme , sont autant de qualités et de critères qui contribuent à valoriser l'image du médecin, à assurer l'essor de la médecine et partant à donner tout son sens à la qualité des soins . Ceci étant dit, et concernant nos hôpitaux, il convient d'insister sur une réalité qui ne saurait souffrir d'aucune ambiguïté : la grande majorité des praticiens qui exercent en milieu hospitalier sont très compétents, expérimentés, intègres, serviables, proches des malades et de leurs familles. Tous ces éléments contribuent a assurer un climat favorable pour instaurer une grande confiance entre soignants et soignés, entre médecins et malades. C'est cette confiance des malades alliée à la conscience des médecins qui contribuent toutes les deux a asseoir sur des bases solides la pratique de la qualité des soins. Mais pas seulement. Rehausser la promotion de la santé Au niveau de tous les services hospitaliers, l'Assurance-qualité des soins est désormais inscrite en tant que priorité a laquelle tous les professionnels de la santé se doivent de contribuer afin de rehausser la promotion de la santé de nos concitoyens et ce conformément aux directives et objectifs du ministre de la santé. Tous les moyens tant humains que matériels sont aujourd'hui mis a contribution pour atteindre les objectifs assignés (plateaux techniques, imagerie médicale de pointe, blocs opératoires haut de gamme, laboratoires de haute technologie...) on a à faire a de bons médecins, les infirmiers sont de plus en plus qualifiés, plus performants. Dans le même ordre d'idée la politique du médicament a été revue et le ministère consacre une enveloppe de plus de 2 Milliards pour l'achat des médicaments, la motivation des professionnels est vécue au quotidien , sans oublier le système LMD qui va permettre aux infirmiers de réaliser un vieux rêve , les conditions de travail sont plus agréable , la répartition des médecins et des infirmiers sur l'ensemble du territoire est plus harmonieuse afin de couvrir toutes les régions et zones du pays. Mais, il y a un mais , une sorte de fausse note qui malheureusement porte atteinte au travail accompli jusque là, à savoir l'incompétence de certaines responsables qui avaient été parachutés aux postes sensibles au moment ou certaines de ces mêmes personnes n'ont ni le profil , ni les compétences ou les formations indispensables pour gérer les structures hospitalières ou plus grave encore les délégations du ministère de la santé. Il est vrai que des actions sont régulièrement entreprises pour remédier un tant soi peu a cette incohérence, mais il faut dire que parallèlement le temps est notre principal ennemi et plus les jours, les mois et les années passent plus ces personne excellent dans la médiocrité. C'est regrettable. Egalité des chances en matière de santé Nous le répéterons jamais assez, l'état de santé de notre population ne peut s'améliorer et chacun de nous ne pourra être en excellente santé que si nous veillons d'abord à assurer et a favorisent l'égalité des chances dans ce domaine par un accès équitable pour tous à la prévention, aux traitements, aux soins et à l'assistance. Il s'agit donc, de permettre a chaque Marocain là ou il se trouve indépendamment de son lieu de résidence, de ses moyens financiers, de pouvoir accéder facilement sans aucune contrainte ou condition aux meilleurs soins possibles. Il s'agit d'être juste, équitable, de garantir les mêmes prestations à tous, de n'exclure personne, de ne pénaliser aucun citoyen sous aucun prétexte. Il s'agit de donner a tous les Marocains les mêmes chances quand la maladie les rattrape, quand ils sont diminués physiquement et psychologiquement, il faut que tous soient soignés équitablement et qu'ils puissent avoir droit a la même qualité des soins. Il faut en finir avec la médecine a deux vitesse, celle réservée à ceux qui ont de quoi payer et qui peuvent se payer toutes les compétences, les médicaments et la médecine au rabais réservée aux pauvres.