Par Mohamed Nayate L'échec scolaire c'est l'incapacité de l'élève à acquérir les apprentissages associés au niveau scolaire où il est situé. C'est la cause principale de la déperdition scolaire qui a causé l'abandon de 5.3 % des élèves Marocains durant l'année scolaire 2020/2021 soit 331 milles élèves, tout en signalant que l'enseignement primaire a enregistré à lui seul, un taux de 3 %. Les évaluations nationales et internationales confirment que seulement un tiers des élèves Marocains du primaire maîtrisent les compétences de base en mathématiques, en lecture et en écriture, ce qui mène à conclure que les deux autres tiers sont confronté à l'échec scolaire, et c'est justement pourquoi 3 % seulement des élèves réussissent leur baccalauréat avec un parcours sans redoublement parmi les 13% qui le décrochent. Le taux de la déperdition scolaire au sein de notre système éducatif est catastrophique ; vu que 87% de nos élèves abandonnent en cours de route, et quittent le système éducatif sans consolider les compétences dont ils auraient besoin pour mener leur vie d'adulte. Une école telle est sa performance est institution futile. L'école qui est conçue comme ascenseur social et qui doit garantir par conséquence la promotion sociale surtout pour les plus démunis, s'est transformée à une institution d'exclusion et de marginalisation où on expulse les enfants les moins performants vers l'inconnu. L'échec scolaire pénalise l'enfant à vie ; car lui juger de l'incompétence dès son premier âge ; c'est détruire sa confiance en soi et sa motivation à jamais. L'échec scolaire a un coût très élevé pour la société ; puisque que l'enseignement a été toujours la clef déterminante du développement. Jamais une patrie n'a réalisé du progrès sans avoir un système éducatif performant. Notre école rejette totalement sa responsabilité envers ce dilemme, en le collant sur le dos de l'enfant et sa famille. Pour la grande majorité des enseignants, ce sont bien les potentiels cognitifs et les compétences intellectuelles de l'élève, et la négligence des familles qui expliquent les difficultés scolaires. Les différences intellectuelles entre les élèves est une réalité qu'on ne peut pas nier ; les enfants ne sont pas dans le même niveau d'intelligence. Et si cette différenciation nous explique pourquoi leurs performances scolaires ne sont pas identiques, elle ne peut en aucun cas justifier l'échec scolaire sauf pour une minorité des enfants qui soufrent des déficiences mentales avérées et qui ne présente qu'environ 2 % de la population totale des enfants. « Les autres ont pu apprendre à marcher, à parler, à communiquer, à gérer leurs émotions, à adapter leur comportement, etc. Il n'y a donc aucune raison qu'ils n'apprennent pas à lire, à écrire et à calculer. »(P.Vianin : « De l'échec scolaire à la réussite » page 19) Il faut reconnaître que l'échec scolaire n'est autre qu'un échec du système éducatif, et que les élèves ne sont que ses victimes et pas les coupables. L'incapacité d'un système éducatif à atteindre ses objectifs doit être considérée comme une problématique primordiale et une priorité qu'on doit résoudre efficacement et sans retardement. Selon une étude ; 77 % des élèves Marocains de la cinquième année primaire ne maîtrisent pas les compétences de base, tels que la lecture, l'écriture et le calcul, et un élève qui ne possède pas ces acquis fondamentaux est condamné à abandonner l'école avant la ligne d'arrivée. Une réforme parait indispensable au cycle primaire précisément, où plusieurs contraintes sont à résoudre sans retardement tels que : * Surnombre des élèves dans nos classes scolaires ; * Condensation du programme scolaire ; * Absence des enseignants spécialisés en mathématique. Pour cela ; cinq axes fondamentaux doivent être révisés d'urgence : * Réduire le nombre des élèves par classe dont la mesure où l'enseignant peut superviser convenablement tous ses élèves et corriger sur place leurs difficultés d'apprentissage ; * Alléger le programme scolaire en favorisant les matières qui consolident la maîtrise des apprentissages fondamentaux ; * Former des professeurs spécialisés en mathématique tout en élargissant son volume horaire ; * Activer la vie scolaire au sein de nos établissements scolaires en ciblant les activités qui servent à la consolidation des apprentissages fondamentaux (théâtre – chorale – ateliers de lecture et d'écriture...) * Encourager les bonnes pratiques en motivant les intervenants qui réalisent les meilleures performances. Un seul objectif doit être ciblé pour le cycle primaire ; c'est avoir des licenciés maitrisant les apprentissages de base dont ils auront besoin, pour réussir leur parcours scolaire, sans contraintes ni difficultés. Cibler les apprentissages de base au primaire, parait le noyau dur de n'importe quelle réforme au sein de l'école Marocaine. Sans maitriser les acquis fondamentaux, nos élèves seront condamnés à quitter l'école avant la ligne d'arrivée, et seront par conséquence victimes de déperdition scolaire et d'un système éducatif futile.