La guerre d'Ukraine a pris un nouveau tournant, ce vendredi, quand la Russie a commencé à organiser, dans les zones ukrainiennes placées sous son contrôle, des « référendums » que Kiev, Washington et les pays du G7 se sont, bien entendu, empressés de condamner. Ces votes qui devraient s'achever le 27 septembre ont lieu à Donetsk et Lougansk (à l'est de l'Ukraine) et dans les zones sous occupation russe dans les régions de Kherson et Zapporijjia (au sud). Des centaines de bureaux de vote ayant été ouverts dans les quatre territoires précités et même en Russie pour faire voter les déplacés, les autorités russes ont organisé à Moscou, Saint-Pétersbourg et dans d'autres villes du pays, des manifestations de soutien aux votes à grands renforts de drapeaux et de slogans. Mais, en dénonçant la tenue de ces « pseudo-référendums » d'annexion, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté, ce vendredi, la communauté internationale à réagir « avec la plus grande justesse » et, en lui emboîtant le pas et en considérant que ceux-ci « sont un simulacre, un prétexte fallacieux pour essayer d'annexer des parties de l'Ukraine par la force » le président américain, Joe Biden, a évoqué la mise en place de plusieurs sanctions économiques et financières contre le régime de Vladimir Poutine et averti la Russie que les Etats-Unis vont « travailler avec (leurs) alliés et partenaires pour lui infliger des mesures économiques supplémentaires rapides et sévères ». Lui faisant écho au motif que les « simulacres de référendum » que Moscou a pris pour « prétextes » pour « changer le statut » du territoire ukrainien constituent « un pas de plus vers son annexion » en les organisant « dans des zones » qui, en étant « placées de force sous (son) contrôle temporaire » ne représentent aucune « expression légitime de la volonté du peuple ukrainien qui a constamment résisté aux efforts russes visant à modifier les frontières par la force », l'Allemagne, qui assure, cette année, la présidence tournante du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) a appelé, dans un communiqué, « tous les pays à rejeter, sans équivoque, les simulacres de référendums » que la Russie organise car ils « n'ont ni effet juridique ni légitimité comme en témoignent (ses) méthodes d'organisation hâtives », « violent clairement la Charte des Nations-Unies et le droit international » et, enfin, « ne respectent en rien les normes démocratiques » dès lors qu'ils procèdent d'une « intimidation flagrante des populations locales » par Moscou. Aussi, dans le communiqué transmis par le porte-parole du gouvernement allemand, il est clairement affirmé que le G7, regroupant les sept pays les plus industrialisés du monde, « ne reconnaîtra jamais ces référendums qui semblent être une étape supplémentaire vers une annexion » qu'il ne reconnaîtra pas si elle venait à se produire et, à l'issue d'une rencontre en marge de l'Assemblée générale des Nations-Unies, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, a condamné, au nom de l'Union européenne, « l'escalade » de Moscou dans le conflit en Ukraine. Mais au moment où la Russie qui, en faisant la sourde-oreille aux critiques internationales, poursuit ses plans de référendum en Ukraine, entreprend la mobilisation de centaines de milliers de réservistes pour contrecarrer l'avancée de l'armée ukrainienne, le président Zelensky qui a appelé ses compatriotes se trouvant dans les territoires occupés à « se cacher pour échapper à la mobilisation russe » et, s'ils se trouvent dans l'incapacité de le faire, à « saboter toute activité de l'ennemi », a revendiqué la libération de nouveaux territoires ukrainiens à la suite des nouvelles livraisons d'armes occidentales ; ce qui a été confirmé par un responsable séparatiste pro-russe lorsqu'il a fait état de bombardements des forces ukrainiennes qui prouvent que ces dernières « veulent tout faire pour faire dérailler le référendum ». Y parviendront-elles ? Attendons pour voir...