La Russie a commencé, vendredi, à faire voter les populations des territoires ukrainiens qu'elle occupe, dans le cadre d'un référendum dénoncé par les Occidentaux comme un «simulacre». Kiev a demandé, samedi, une "réunion d'urgence" du Conseil de sécurité de l'ONU mardi prochain, pour discuter "des référendums d'annexion par la Russie dans quatre régions ukrainiennes". Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, l'ambassadeur ukrainien auprès des Nations Unies a appelé à la tenue d'une réunion d'urgence du conseil. Les référendums d'annexion par la Russie ont débuté, vendredi, dans quatre régions de l'est de l'Ukraine, une mesure condamnée par les pays occidentaux qui ont déclaré qu'ils ne reconnaîtront pas les résultats de ces scrutins. La chaîne Russia Today a rapporté que les votes ont débuté à 05h00 GMT dans les régions séparatistes pro-russes de Donetsk et Lougansk (est), et dans les zones sous occupation russe situées dans les régions de Kherson et Zaporijia (sud). Le vote se déroulera sur cinq jours, soit jusqu'au 27 septembre. Pour des raisons de sécurité, le scrutin se fera durant les quatre premiers jours par porte-à-porte (à domicile) avec des urnes mobiles pour faire voter la population et seulement le dernier jour dans les bureaux de vote. À Zaporijia et Kherson, la question posée aux électeurs est la suivante : "Voulez-vous faire sécession de l'Ukraine, créer des Etats indépendants et faire partie de la Russie ?". Quant aux régions séparatistes pro-russes de Donetsk et Lougansk, la question était formulée ainsi : "Êtes-vous favorable à l'adhésion à la Russie en tant que composante de l'Union (russe) ?", indique la même source.
Des « simulacres de référendums illégitimes »
Mardi, les représentants des autorités administratives installées par Moscou dans les régions ukrainiennes de Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporijia, ont annoncé la tenue de "référendums", du 23 au 27 septembre, pour intégrer la Russie. Moscou a salué cette décision, tandis que Kiev a accusé la Russie de mener une "guerre hybride" pour annexer des territoires ukrainiens. Pour le G7, «ces simulacres de référendums (...) n'ont ni effet juridique ni légitimité, comme en témoignent les méthodes d'organisation hâtives de la Russie, qui ne respectent en rien les normes démocratiques, et son intimidation flagrante des populations locales». «Ces référendums dans des zones placées de force sous le contrôle temporaire de la Russie ne représentent en aucun cas une expression légitime de la volonté du peuple ukrainien, qui a constamment résisté aux efforts russes visant à modifier les frontières par la force», ont encore dénoncé les leaders du G7. Le 24 février dernier, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, ce qui a provoqué une colère et de multiples réactions à l'échelle internationale, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques inédites et des plus sévères à l'endroit de Moscou.