Consolidation des valeurs du vivre-ensemble La consécration du pluralisme et du dialogue interreligieux a fait du Maroc un modèle en matière de consolidation des valeurs de tolérance et du vivre-ensemble, ont souligné, mardi à Rabat, les participants à la 5ème édition des « Rencontres Internationales de Toumliline ». Les intervenants à la séance d'ouverture de cette édition, organisée jusqu'au 2 juin par la Rabita Mohammadia des oulémas sous le thème « Préserver et transmettre la mémoire pour ancrer l'altérité » ont relevé que le monastère de Toumliline, construit par les Frères Bénédictins en 1952 dans la région d'Azrou au Moyen-Atlas, a constitué un modèle de la diversité confessionnelle, culturelle et linguistique dans le Royaume. Lors de cette rencontre, initiée en collaboration avec la Fondation Mémoires pour l'Avenir en partenariat avec l'Institut Catholique de Toulouse et la Fondation Futur 21, ils ont insisté sur la nécessité de préserver la mémoire pour promouvoir le vivre-ensemble et l'ouverture sur l'Autre. A cet égard, Mme Aicha Haddou, Directrice du centre Ta'aruf relevant de la Rabita, a mis l'accent sur le riche héritage civilisationnel et culturel du Royaume grâce à l'identité marocaine plurielle, faisant savoir que cette rencontre vise à mettre en avant les valeurs de tolérance, de dialogue et d'ouverture, outre la préservation de la mémoire. Le Maroc est un pays riche par sa civilisation et son histoire, ainsi que par son patrimoine qui a ses racines aussi bien dans l'Afrique subsaharienne qu'en Andalousie et en Europe, a-t-elle ajouté. Elle a, dans ce sens, rappelé le message adressé par SM le Roi Mohammed VI aux participants au Congrès sur « Les droits des minorités religieuses en terre d'Islam: Le cadre juridique et l'appel à l'action », organisé en 2016 à Marrakech et dans lequel le Souverain avait souligné que « Le Maroc a été un pays précurseur en matière de dialogue interreligieux. En effet, au lendemain de l'indépendance obtenue en 1956, il se tenait, chaque été au monastère de Toumliline – situé sur une montagne de la région de Fès et occupé anciennement par des moines bénédictins- un rassemblement d'intellectuels et de penseurs, notamment musulmans et chrétiens, auquel prenaient part des personnalités d'envergure comme le célèbre penseur chrétien Louis Massignon ». De son côté, le représentant de la Fondation Mémoires pour l'avenir a mis l'accent sur l'importance de la mémoire collective pour consolider les valeurs de citoyenneté démocratique, insistant sur la nécessité de préserver la mémoire du monastère de Toumliline, en tant que modèle et source d'inspiration pour les générations futures. Cette rencontre est un moment historique pour promouvoir le dialogue sur le concept de l'autre en vue de permettre aux générations montantes de mieux connaître le patrimoine, a-t-il poursuivi. Pour sa part, le recteur de l'Institut Catholique de Toulouse, Christian Delarbre, a affirmé que cette rencontre internationale est une importante initiative pour promouvoir l'ouverture sur l'Autre et le dialogue interreligieux, mettant en évidence l'importance de la coexistence pacifique et de la défense des valeurs universelles pour consacrer le pluralisme et l'ouverture. Prenant la parole à son tour, la présidente de la Fondation Futur 21, la Baronne Martine Jonet-de Bassompierre, a souligné l'importance du dialogue avec l'Autre pour bâtir un avenir commun et contribuer au renforcement de la paix et la cohabitation, ajoutant que cette rencontre offre l'opportunité de se remémorer la place du monastère de Toumliline en tant que lieu de tolérance. Mgr. Vito Rallo, Nonce apostolique, Ambassadeur du Saint Siège au Maroc a, pour sa part, salué cette initiative qui consolide l'esprit de coexistence et de dialogue interreligieux, insistant sur le rôle de la culture, de la philosophie et des religions dans la promotion des valeurs de fraternité et de tolérance. Il a aussi rappelé que le Maroc a oeuvré à travers l'Histoire à promouvoir le vivre-ensemble et l'ouverture sur l'Autre, saluant le rôle de SM le Roi, Amir Al Mouminine, dans le renforcement du dialogue interreligieux et la protection des juifs marocains et des chrétiens établis au Maroc. Mgr. Cristobal Lopez Romero, Cardinal, Archevêque du Diocèse de Rabat, s'est félicité de l'attachement du peuple marocain aux valeurs d'ouverture, de tolérance, de dialogue et d'entente mutuelle. Il a aussi mis en avant l'importance de préserver la mémoire de Toumliline pour enrichir davantage l'identité plurielle du Royaume basée sur les valeurs humaines communes, l'ouverture sur l'Autre et le dialogue interreligieux et entre les peuples. Cette rencontre est l'approfondissement continu d'un travail de fond entamé en 2016 par la Rabita Mohammadia des oulémas via son Centre Ta'aruf « Interfaith & Peacebuilding Research and Training Center » et la Fondation Mémoires pour l'Avenir. Cette réflexion sur le long terme s'appuie sur une reconnexion volontaire avec un passé commun interreligieux, les « Rencontres Internationales » qui se sont tenues dans le Monastère bénédictin de Toumliline de 1956 à 1966.