Le Centre Ta'aruf affilié à la Rabita Mohammedia des Oulémas, organise un webinaire international sous le thème : « Préserver et transmettre la mémoire pour ancrer l'Altérité » du 25 au 28 Janvier 2021 (séminaires et ateliers). L'évènement est organisé en partenariat avec la Fondation Mémoires pour l'Avenir (FMA) et Archives du Maroc et avec le soutien de l'ambassade des Etats-Unis au Maroc. Aussi à travers ce webinaire unique en son genre on a cherché à réfléchir à la problématique de la mémoire, de sa préservation et de sa transmission aux nouvelles générations, repenser la mémoire des « Rencontres Internationales » qui se sont tenues dans le Monastère bénédictin de Toumliline, de 1956 à 1966 (ou Tioumliline Azrou Maroc), construire une réflexion globale sur le rôle de la mémoire en tant qu'élément central permettant l'ouverture à l'altérité, notamment spirituelle, à travers le cas d'école « Toumliline », permettre aux jeunes de s'approprier la notion d'altérité et de construire une citoyenneté ouverte, mettre l'accent sur des approches innovantes et créatives, afin de donner la possibilité aux générations montantes de dégager les enjeux contemporains qui les concernent et dont ils souhaitent se saisir pour réinventer un débat citoyen responsable. Cette réflexion sur les modalités de dénouement de certaines crispations qui ont figé le dialogue entre les cultures et les religions mais qui ont permis également le vivre ensemble culturel, religieux et civilisationnel a été décortiqué lors de l'ouverture en sa première journée avec l'objectif de renouer avec l'esprit de Toumiline mais aussi d'Essaouira a regroupé autour de ce sujet passionné et passionnant un parterre d'éminence des religions monothéistes et autres savants, chercheurs, intellectuels et autres. Le Webinaire magistralement modéré par Aïcha Haddou Directrice du Centre Ta'aruf -« Centre de recherche et de formation sur les questions interconvictionnelles et la consolidation de la Paix » a vu la participation de personnalités à l'instar de Ahmed Abbadi Secrétaire Général de la Rabita Mohammedia des Oulémas à qui est revenu d'ouvrir cet évènement, d'André Azoulay Conseiller du Roi Mohammed VI qui a fait le lien entre l'esprit de Toumliline et celui d'Essaouira, le Dr Salim M. AlMalik, directeur Général de l'Organisation du Monde Islamique pour l'Education, les Sciences et la Culture – ICESCO, Mme Amina Bouayach Présidente du Conseil National des Droits de l'Homme au Maroc, Serge Berdugo, Secrétaire général du Conseil de la Communauté Israélite du Maroc, Ambassadeur itinérant qui d'un exposé exceptionnel a fait la présentation de l'état des lieux de la communauté juive du Maroc. Des sorties remarquées on retiendra également celles de Monseigneur Vito Rallo, Nonce apostolique, Ambassadeur du Saint Siège au Royaume du Maroc, Mme Catherine Foster Directrice des programmes du Groupe de travail sur les antiquités culturelles (CATF, au Cultural Heritage Center) du Département d'Etat américain de Firmin Edouard Makoto Sous-directeur général du Secteur pour la Priorité Afrique et les Relations extérieures de l'UNESCO – L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture ou encore d'Amine Bensaid Président de l'Université Al Akhaway, Mme Lamia Radi Présidente de la Fondation Mémoires pour l'Avenir, Jamaa Baida Directeur des Archives du Maroc et Kathy Eagen. De part sa vocation, le centre Ta'aruf de la Rabita Mohammedia des Oulémas est aussi attentif aux déclinaisons opérationnelles de cette problématique et aux initiatives de la société civile marocaine dans ce domaine. C'est pourquoi il a souhaité associer à sa réflexion la Fondation Mémoires pour l'Avenir (FMA) et une institution marocaine, "Archives du Maroc", pour repenser ensemble la mémoire des « Rencontres Internationales » qui se sont tenues dans le Monastère bénédictin de Tioumliline, de 1956 à 1966. Ces Rencontres, lieux de débats œcuméniques et inter-religieux, constituèrent les premiers espaces de débat, de dialogue et de formation citoyenne dans une Afrique alors en voie de décolonisation. Ayant constaté le décalage entre l'importance de cette expérience d'ouverture et l'oubli collectif dont ces rencontres ont fait l'objet, le Centre Ta'aruf a choisi de s'appuyer sur ce cas d'école de non-transmission d'une histoire comme point de départ d'une réflexion globale sur le rôle de la mémoire comme élément central permettant l'ouverture à l'altérité. A partir de la redécouverte et de la reconstitution des trajectoires de ces milliers de personnes, d'horizons, de croyances, de philosophies et d'opinions politiques diverses, rassemblées dans un lieu éminemment chrétien, dans un Maroc pluriel dont l'identité « s'est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen », le Centre Ta'aruf, affilié à la Rabita Mohammedia des Oulémas, étudie, avec ses partenaires, les conditions favorables aux processus d'ouverture d'un débat constructif et à une démarche formatrice fondés sur la préservation et la transmission d'une mémoire collective. Le Centre Ta'aruf de la Rabita Mohammedia des Oulémas, la Fondation Mémoires pour l'Avenir et Archives du Maroc sont convaincus que cette initiative inter-religieuse pionnière, aujourd'hui tombée en déshérence mais expérience sans équivalent historique en Afrique peut constituer un exemple inspirant pour mobiliser positivement des jeunes souvent en quête de repères.