Karim Ben Amar Alors que la Covid-19 n'a pas encore dit son dernier mot, voilà qu'apparait la variole du singe. Cette maladie virale fait parler d'elle depuis quelques jours. La propagation de cette maladie est à prendre très au sérieux puisque de nombreux pays européens, notamment le voisin espagnol, ont recensé des cas de contamination. Le Maroc, jusque-là épargné, a identifié, ce lundi 23 mai, 3 cas suspects de variole du singe, d'après le ministère de la Santé. D'ailleurs face à la propagation de cette maladie, et à l'approche de l'opération « Marhaba 2022 » le Royaume a d'ores et déjà mis en place un plan de veille et d'alerte sanitaire, ainsi que de nombreuses mesures afin d'éviter toute propagation de cette variole. Les détails. Pendant que les Marocains commencent petit à petit à faire fi des mesures barrières liées à la Covid-19, une nouvelle maladie se propage dans les quatre coins du globe. Cette maladie qui se nomme la variole du singe est pourtant rare. Signalée dans plusieurs pays européens, mais aussi en Australie, au Canada et aux Etats-Unis, l'OMS affirme que la présence de cette maladie virale dans ces parties de la planète est inhabituelle. Selon la même source, Elle est présente en temps normal, et considérée comme «endémique», dans 11 pays d'Afrique. Mais vraisemblablement en raison de la grande mobilité dans le monde, plusieurs cas suspects sont détectés depuis ces derniers jours, et les pays du monde entier se mettent en état d'alerte. D'ailleurs, dès le dimanche 22 mai, le ministère marocain de la Santé et de la protection sociale avait dévoilé son plan national de veille et de riposte contre le Monkeypox. Un plan qui définit la maladie, décrit son mode de transmission et énumère ses symptômes. Il faut dire que le Royaume n'a pas été épargné bien longtemps puisque le ministère de la Santé et de la protection sociale a annoncé le lundi 23 mai, l'identification de 3 cas suspects de variole du singe. À cet effet, le Dr Mouad Mrabet, coordonnateur du Centre national des opérations d'urgence de santé publique au ministère de la Santé a déclaré que « les cas suspects sont en bonne santé et ont subi les examens et tests nécessaires en attendant les résultats ». Lors de cette annonce, le département de Khalid Aït Taleb a rappelé que le ministère a déployé un plan de surveillance et de riposte pour suivre la situation au monde et au Maroc. En effet, face à la propagation de la maladie de la variole du singe en Europe et dans le monde, et à l'approche de la saison estivale, le Maroc a opté pour l'anticipation, en mettant en place un plan de veille et d'alerte sanitaire. C'est dans cette optique que la Direction de l'épidémiologie et de la lutte contre les maladies coordonne avec les directions régionales du département de tutelle afin d'installer une veille. L'objectif de cette opération est d'éviter toute contamination en provenance des pays européens, surtout avec l'approche de l'opération « Marhaba 2022 », dont les préparatifs vont bon train. Dans ce même sillage, les autorités de la ville ocre ont contacté tous les « saltimbanques » de la place Jamaâ El Fna, en leur demandant de vacciner les singes et surveiller leur état de santé. Ils sont aussi sommés de tenir les singes loin des visiteurs de la place, avec l'interdiction formelle pour les touristes de toucher les animaux, autant dire que les photos avec les macaques sont désormais bannies. Dans cet élan de prévention, les autorités sanitaires du pays continuent de surveiller de près l'évolution de la variole du singe dans le monde. De plus, ils prennent les devants pour anticiper toute complication de la situation. Ainsi, le ministère de la Santé travaille sur la liste des laboratoires de référence spécialisés dans le diagnostic direct des maladies infectieuses via un test PCR. Le ministère vise également à suivre les recherches et études publiées au niveau mondial à travers un comité spécialisé dans les maladies infectieuses. De même, le département de Khalid Aït Taleb semble déterminé à prendre les mesures nécessaires pour renforcer le contrôle aux frontières maritimes, aériennes et terrestres des individus et des animaux. Selon le ministère de la Santé, un cas-suspect désigne toute personne présentant une éruption cutanée, vésiculeuse ou vésiculo-pustuleuse, avec fièvre supérieure à 38°C. D'après la même source, les symptômes sont similaires à ceux observés dans le passé chez les patients atteints de variole, bien qu'ils soient cliniquement moins sévères. Tout cas suspect ou probable doit être immédiatement déclaré à l'autorité sanitaire la plus proche. Découverte en 1958 chez les singes puis en 1970 chez l'humain, en République démocratique du Congo (RDC), la variole du singe est une zoonose virale qui sévit principalement dans les zones de forêt tropicale humide d'Afrique centrale et occidentale avec occasionnellement des cas exportés à l'étranger. «Le monkeypox est une maladie émergente, reconnue comme l'infection à orthopoxvirus la plus importante chez l'homme à l'ère post-éradication de la variole», précise la direction de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies du ministère de la Santé. En ce qui concerne la transmission de l'animal à l'homme, elle peut se produire par contact direct avec le sang, les fluides corporels ou les lésions cutanées ou les muqueuses d'animaux infectés: des écureuils à corde, des écureuils arboricoles, des rats braconnés de Gambie, des loirs, et différents types de singes. La transmission interhumaine peut résulter d'un contact étroit avec des sécrétions respiratoires ou des lésions cutanées d'une personne infectée ou encore des objets récemment contaminés. La transmission par gouttelettes respiratoires nécessite généralement un contact face à face prolongé, ce qui exposerait les agents de santé et les membres d'un même foyer.