Après l'apparition de la variole du singe (Monkeypox) en Europe, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a d'ores et déjà pris les précautions nécessaires pour se préparer à un éventuel développement de l'épidémie. Le Département de Khalid Ait Taleb a mis en place un Plan national de surveillance et de riposte. En voici les principaux détails. Le Monkeypox, rappelons-le, est une maladie émergente, qui sévit principalement dans les zones de forêt tropicale humide d'Afrique centrale et occidentale, avec occasionnellement des cas exportés à l'étranger et notamment en Europe. Une source au sein de la Direction de l'Epidémiologie et de lutte contre les maladies infectieuses nous a indiqué qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour le moment. Le Département de Khalid Ait Taleb a élaboré un document qui établit une feuille de route pour surveiller cette maladie émergente avec toutes les informations disponibles. Concernant les symptômes, ils sont nombreux et ressemblent à ceux observés dans le passé chez les patients atteints de variole, bien qu'ils soient cliniquement moins sévères. Les cas graves surviennent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l'étendue de l'exposition au virus, à l'état de santé du patient et à la nature des complications. Le ministère de la Santé a fixé quelques indices qui montrent qu'un patient est atteint de cette maladie. Un cas suspect est reconnu comme tel lorsqu'une personne présente une éruption cutanée, vésiculeuse ou vésiculo-pustuleuse, avec une fièvre supérieure à 38°C. La période d'incubation varie de 6 à 13 jours en général mais peut aller de 5 à 21 jours. L'infection passe par deux périodes, à savoir celle d'invasion, qui dure jusqu'à 5 jours où le patient peut ressentir une fièvre, des céphalées intenses, des adénopathies, des dorsalgies, ainsi qu'une asthénie intense. Les cas probables correspondent aux personnes ayant eu un contact avec un cas confirmé dans les 21 jours précédant l'apparition des symptômes. Tout cas suspect ou probable doit être immédiatement déclaré à l'autorité sanitaire provinciale/préfectorale dont relève la structure sanitaire (publique ou privée) où le médecin a évoqué le diagnostic. Ceci donne lieu à une investigation épidémiologique menée par les délégations provinciales ou régionales du ministère de la Santé. Le ministère a fixé un protocole de prise en charge aussi bien des cas suspects que des cas confirmés. Les cas suspects doivent subir une consultation médicale en plus d'un interrogatoire et un examen clinique poussé. Même si le cas est suspect, il est soumis automatiquement à l'auto-isolement pour une durée de deux semaines, avec respect rigoureux des mesures d'hygiène. Par contre, les cas confirmés sont systématiquement hospitalisés en isolement dans une salle dédiée, pour une durée de 3 semaines à partir de la date d'apparition des premiers symptômes. S'agissant du diagnostic, le ministère recommande le test PCR. Le dépistage s'effectue sur des échantillons des lésions cutanées. Les tests sérologiques et antigéniques ne sont pas de mise, lit-on sur le document, qui souligne que ce genre de tests n'est pas recommandé par l'OMS. Pour ce qui est du traitement, les patients reçoivent un agent antiviral connu sous le nom de TECOVIRIMAT. Ce médicament a été développé pour la variole sachant qu'il a été autorisé par l'Association médicale européenne (EMA) pour le Monkeypox en 2022 sur la base de données d'études animales et humaines. Il convient de rappeler ici que ce traitement n'est pas encore largement disponible. Contrairement à ce qui fut le cas pour la Covid-19 qui a nécessité un nouveau vaccin, il en existe déjà pour la variole des singes. La vaccination contre la variole a été démontrée par plusieurs études observationnelles comme étant efficace à environ 85 %. Cependant, à l'heure actuelle, les vaccins antivarioliques originaux (première génération) ne sont plus disponibles pour le grand public, souligne le document, ajoutant qu'un vaccin encore plus récent basé sur un virus de la vaccine atténué a été approuvé pour la prévention du Monkeypox en 2019. Il s'agit d'un vaccin à deux doses dont la disponibilité reste limitée Concernant la transmission interhumaine de cette maladie, le document précise qu'elle peut résulter d'un contact étroit avec des sécrétions respiratoires ou des lésions cutanées d'une personne infectée, ou encore des objets récemment contaminés. "La transmission par gouttelettes respiratoires nécessite généralement un contact face à face prolongé, ce qui exposerait davantage les agents de santé et les membres du même ménage", rappelle le document.