Dans son exposé, Karim Tej, membre du bureau politique du PPS, a essayé de démontrer que le développement de la démocratie est intimement lié à celui de la presse, qui constitue le levier principal de tout débat public et sociétal. Selon lui, ce sont les observations et recommandations royales en la matière qui avaient donné le coup d'envoi d'un parcours prometteur de réformes, qui a été marqué par des actions réussies, mais également par des manquements qui menacent à présent les acquis réalisés, à l'heure des changements qui s'opèrent à travers le monde. Tej a rappelé dans ce cadre que le Souverain avait notamment souligné la nécessité pour le Maroc d'entreprendre les réformes requises pour le parachèvement du processus et l'accession au niveau des pays développés sur le plan démocratique. Il a fait savoir aussi que le PPS avait souligné dans sa contribution à l'initiative de dialogue, placé sous le thème « les médias et la société », que « la consécration d'une démocratie véritable est impossible sans médias forts et qu'il ne peut y avoir de presse forte en l'absence d'une démocratie avancée et ouverte ». Et c'est précisément cette corrélation organique qui fait dire au PPS que la consolidation de l'édifice démocratique repose plus particulièrement sur les médias, qui représentent un levier de taille dans le cadre de ce chantier, a-t-il expliqué. Il a par ailleurs indiqué que la principale menace contre le processus démocratique dans le pays trouve son explication dans la tentative de mettre en place une démocratie formelle, dans laquelle les citoyennes et les citoyens ne se reconnaissent pas. Quant à la presse écrite, a-t-il rappelé, elle a joué un rôle hautement positif, lors de la période d'ouverture, dans le cadre de l'élargissement de l'espace des libertés en faisant preuve d'audace et de créativité et en insistant sur la liberté responsable. Malheureusement, a-t-il dit, cet élan s'est estompé à l'heure actuelle, suite aux agissements d'aucuns désireux d'assujettir les médias et de saper leur rôle pour ne servir que leurs intérêts de classe. D'après Karim Tej, la situation a empiré depuis les dernières échéances électorales qui ont été dominées par une utilisation massive et sans précédent de l'argent. En dépit de cela, a-t-il estimé, une partie de l'élite éclairée résiste toujours à cette vague de droitisation totale de la société tout en aspirant à des jours meilleurs pour changer de cap et mettre fin à cette terreur latente qui règne. Au niveau médiatique, il a regretté que l'autocensure soit généralisée avant d'appeler à des réformes pour un Maroc démocratique qui permet à l'acteur politique et au journaliste de jouer pleinement leurs rôles respectifs. Toute réforme sérieuse dans le domaine doit viser au renforcement des libertés et à la promotion de la qualité de la production du service public, a-t-il dit, tout en appelant au développement de la presse de proximité et à l'encadrement du débat public et politique autour des questions sociétales fondamentales.