Le tribunal correctionnel de première instance de Casablanca a condamné, hier soir, mardi 10 décembre, l'activiste de la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), Ismail Ghazaoui, à une peine d'un an de prison ferme et à une amende de 5.000 dirhams. Ce jugement a été rendu à l'encontre d'Ismail Ghazaoui suite à des poursuites engagées contre lui pour "incitation à commettre des crimes et délits par des moyens électroniques". L'Instance marocaine de soutien aux prisonniers politiques (Hemm) a dénoncé cette condamnation, la qualifiant de "nouvelle décision arbitraire visant à réprimer la liberté d'expression", et a attribué cette peine aux "positions anti-normalisation de Ghazaoui". De son côté, l'association "Attac Maroc" a également condamné ce qu'elle a appelé un "jugement injuste", affirmant qu'il vise à "criminaliser l'action solidaire avec le peuple palestinien et à faire taire toutes les voix libres opposées à la normalisation sous toutes ses formes avec l'occupation qui continue de commettre des crimes de génocide contre le peuple palestinien". Plus tôt, Ghazaoui avait pris part, aux côtés d'autres activistes, à une manifestation devant le port Tanger Med, dénonçant l'autorisation d'accostage des navires de la société "Maersk Line", soupçonnés de transporter des cargaisons militaires destinées à Israël. Il participait également à des campagnes sur les réseaux sociaux en réponse aux appels de la campagne BDS, en plus d'appeler à des sit-in devant les ambassades des pays soutenant l'armée israélienne sous le hashtag #Siège_des_ambassades. Ismail Ghazaoui avait été convoqué par la Brigade Nationale de la Police Judiciaire de Casablanca en novembre 2024. Il avait alors été placé en garde à vue en attendant d'être présenté au parquet. Le tribunal correctionnel de Casablanca avait rejeté la demande de mise en liberté provisoire formulée par la défense de l'activiste de la campagne BDS, lors de la séance du jeudi 21 novembre 2024. Le tribunal avait annoncé le report de son procès au mardi 26 novembre. Par la suite, la même juridiction a, pour la deuxième fois consécutive, refusé d'accorder la liberté provisoire à Ghazaoui et a ajourné son dossier à la séance du mardi 3 décembre 2024, afin de permettre à la défense de préparer ses arguments. Finalement, le verdict a été rendu lors de l'audience d'hier.