Le Maroc pourrait se retrouver au centre de la rivalité grandissante entre les Etats-Unis et la Chine, alors que les deux superpuissances se livrent à une bataille pour le contrôle des minéraux critiques, notamment les terres rares. Ces ressources, essentielles à la fabrication des véhicules électriques (VE), des batteries et de divers produits électroniques utilisés à la fois dans le secteur civil et militaire, sont désormais au cœur de la stratégie économique mondiale. Au cours des derniers mois, la Chine a intensifié ses efforts pour sécuriser l'approvisionnement en minéraux rares, en particulier en Afrique et en Asie, avec des pays comme le Maroc, le Myanmar, le Vietnam et le Congo devenant des points d'ancrage pour ses entreprises. Ce renforcement de la position chinoise dans ces régions pourrait avoir des répercussions directes sur le Maroc, qui, grâce à sa proximité avec l'Europe et ses ressources naturelles, se retrouve stratégiquement positionné. L'une des implications majeures de cette situation est que le Maroc pourrait se retrouver dans une position délicate, pris entre la pression croissante des Etats-Unis et de la Chine. Si la guerre commerciale entre Washington et Pékin s'intensifie, surtout avec la réélection de Donald Trump, le Maroc pourrait devenir un terrain de compétition pour l'accès à ces ressources clés, particulièrement dans le cadre de sa coopération avec la Chine, notamment dans les secteurs minier et industriel. Alors que Pékin a récemment resserré ses contrôles sur l'exportation de terres rares vers les Etats-Unis, ce type de tensions pourrait inciter Rabat à jouer un rôle crucial dans cette dynamique géopolitique, en naviguant habilement entre les intérêts contradictoires des deux grandes puissances mondiales. Le royaume, déjà partie prenante de nombreux partenariats stratégiques avec les acteurs mondiaux, pourrait se voir confronté à des choix difficiles en 2025, dans un contexte de forte incertitude commerciale et économique.