Clap de fin à cinq décennies de règne du parti Baas, dimanche dernier, Bachar al-Assad a pris la fuite et la capitale Damas est désormais libre. A cet événement "heureux", a récemment réagi le Parti de la Justice et du Développement (PJD). Le 10 décembre 2024, lors d'une réunion spéciale, le PJD a examiné plusieurs questions, y compris la situation en Syrie et l'intention du Maroc de voter en faveur de l'abolition de la peine de mort. Sous la houlette du Secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, le parti a adopté des positions fermes mais équilibrées sur ces questions critiques. Considérant le PJD comme un ardent défenseur des causes nationales, il a accordé une grande attention aux événements en Syrie, à la révolution syrienne et au peuple syrien qui a surmonté des décennies d'oppression. Le PJD a noté dans un communiqué : « Nous partageons la joie du peuple syrien pour sa lutte et sa liberté ainsi que l'emploi de son peuple après des décennies d'oppression brutale. » Le parti a en outre appelé les dirigeants de la révolution à poursuivre la transition, avec prudence ainsi qu'une collaboration nationale, et a apprécié leur position responsable vis-à-vis de toutes les sections de la société syrienne. Le parti de la lampe a également déclaré : « L'unité du pays et de son peuple est d'une nécessité absolue pour la reconstruction d'une Syrie libre, démocratique et souveraine. » Dans un contexte marqué par les attaques répétées déclenchées par Israël sur le territoire syrien, le PJD a vivement condamné ces violations flagrantes de la souveraineté nationale syrienne. Le parti a également critiqué le silence de la communauté internationale et de la Ligue arabe face à ces agressions. Ainsi , il a exhorté les États arabes, y compris le Maroc, à intensifier leurs efforts pour apporter une aide concrète au peuple syrien et à recourir à tous les moyens disponibles pour mettre fin à ces agressions. "Toute atteinte à la Syrie constitue une atteinte à l'ensemble des nations arabes, comme stipulé par le Pacte de défense arabe commun", a rappelé le parti. Le PJD a appelé à un consensus national syrien regroupant toutes les sensibilités et orientations afin de restaurer l'indépendance de la décision syrienne et de bâtir un État moderne, respectueux de la dignité de ses citoyens. Le parti a également réitéré son engagement en faveur des grandes causes arabes, notamment la question palestinienne, et appelé à contrer les ingérences étrangères et les mouvements contre-révolutionnaires. En ce qui concerne l'intention du Maroc de voter en faveur de la suspension de l'application de la peine de mort lors de l'Assemblée générale des Nations Unies, le PJD a adopté une position nuancée. Le parti a réaffirmé son attachement au principe de la peine capitale dans les cas de crimes graves, comme les meurtres avec préméditation, en vertu des préceptes du Coran. Cependant, il a salué les efforts du Maroc pour réduire le champ d'application de cette peine depuis 1993, en introduisant des réformes majeures, notamment la limitation des cas passibles de la peine de mort. Le PJD a insisté sur la nécessité de maintenir un équilibre entre la justice pour les victimes et la prévention des erreurs judiciaires ou des abus. Le parti a conclu que ce vote, attendu lors de l'Assemblée générale, reflète une continuité des choix stratégiques du Maroc et ne peut être considéré comme un pas vers l'abolition totale de la peine de mort.