Coupe d'Afrique des Nations L'Algérie, championne d'Afrique en titre, est à terre, dernière de son groupe en Coupe d'Afrique des Nations et au bord de l'élimination après s'être laissé surprendre par la Guinée équatoriale (1-0), dimanche à Douala. Le héros du « Nzalang Nacional » s'appelle Esteban Orozco Fernández Obiang Obono, mais EOFO Obono convient aussi. Il a surgi au second poteau sur un corner dévié pour surprendre le grand favori algérien (70e). La série d'invincibilité de l'Algérie s'arrête à 35 matches, elle ne battra pas les 37 matches de l'Italie. Mais il y a plus grave pour les hommes de Djamel Belmadi, très agité tout au long du match. Avec un seul point en deux matches, et zéro but marqué, ils sont derniers de leur groupe, avant une troisième rencontre contre un autre favori, la Côte d'Ivoire. Les Eléphants auront l'occasion de bouter hors de la compétition le tenant du titre, déjà piégé au premier match par la Sierra Leone (0-0). L'Algérie est dernière d'un groupe plein de surprises: la Côte d'Ivoire compte 4 points, la Guinée équatoriale 3, et la Sierra Leone 2, après avoir égalisé à la dernière seconde contre les Eléphants sur une erreur du gardien ivoirien (2-2). Avec un seul petit point, l'Algérie est obligée de battre la Côte d'Ivoire, sinon, elle rentre à Alger bien plus tôt que prévu. « Avoir un point sur six, ce n'est évidemment pas ce qu'on avait envisagé. Bien sûr nous n'envisageons pas de quitter cette compétition. On va tout donner » contre les Eléphants, veut croire le sélectionneur Djamel Belmadi. Les champions d'Afrique peuvent s'en vouloir, ils ont manqué beaucoup d'occasions, comme ces trois frappes d'affilée repoussées par Jesus Owono, le portier remplaçant du Deportivo Alaves (22e). Parmi toutes les opportunités que l'Algérie a laissé passer, on peut citer un tir de Youcef Atal (42e), un coup franc de Youcef Belaïli détourné (69e), une tête de Ramy Bensebaïni (70e). Jusqu'au bout les Verts ont poussé, mais en vain. « On peut dominer outrageusement un match et en sortir avec 0 point, 0 but. (…) Le ballon ne voulait pas entrer au fond. On s'est créé de nombreuses situations, mais on n'a pas concrétisé, que ce soit sur coup franc ou sur corner. Que voulez-vous? On est dans le dur, on est dans la difficulté, on a de grosses difficultés », a déploré le sélectionneur algérien. Mais la Guinée équatoriale, qui participe à sa troisième CAN – la première pour laquelle elle se qualifie, après en avoir organisé ou co-organisé deux -, n'a pas volé sa victoire. Elle doit beaucoup au charisme d'Iban Edu Salvador, avec ses cheveux teints en rose. Elu homme du match, le joueur de L'Hospitalet de Llobregat, dans une division inférieure espagnole, a passé beaucoup de temps à réclamer des cartons jaunes à l'arbitre. Mais le guerrier, sorte de Thiago Motta équato-guinéen, est aussi le meilleur élément technique du Nzalang (Antilope), comme le montre sa belle passe pour Luis Nlavo, qui a frappé sur Mbholi (50e). Iban Edu a aussi frappé un coup franc, sauvé au ras du poteau par Mbholi (37e), a stimulé, simulé, harangué, couru et joué jusqu'au dernier instant du match. Il est le cauchemar de l'Algérie.