A presque deux mois de la fin de l'année 2021, aucune introduction en bourse n'a été réalisée à la place casablancaise. Comment expliquer cette absence d'IPO? «Malgré la forte progression des cours et du MASI, la Bourse ne semble pas soulever les foules et attirer les masses. Ainsi, les introductions en bourse (IPO) se font rares même au niveau du vivier de la centaine d'entreprises du programme ELITE. De même, le nombre de souscripteurs dans les dernières IPO, est resté assez faible», nous déclare Farid Mezouar, expert des marchés financiers et directeur exécutif de FL Markets ». Et de poursuivre: «cette situation peut s'expliquer par l'insuffisance des mesures audacieuses et/ou innovantes. Ainsi, le marché boursier semble peiner à séduire au-delà de son public traditionnel. Les meilleurs exemples sont ceux de la dernière OPV d'Aradei, où seuls 83 fonctionnaires y ont participé tandis qu'aucune des 94 entreprises du programme ELITE au Maroc depuis 2016, n'a franchi le pas de la cotation». Ainsi, même avec un potentiel important d'entreprises qui répondent aux critères d'introduction en Bourse et que la place casablancaise est classée cinquième dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) selon l'importance de capitalisation boursière et 3ème en termes de volumes des transactions au niveau du continent, les opérations d'IPO restent encore rares. De plus, dans le cas d'une bourse dont la dynamique était déjà équivoque avant même la crise, l'avènement de la rupture engendrée par la Covid n'a fait qu'aggraver le doute et la méfiance des acteurs potentiels. Toutefois, selon plusieurs médias de place, les dirigeants de la Bourse de Casablanca, et ceux d'une grande banque d'affaires de la place, sont fortement mobilisés actuellement afin de faire aboutir un projet d'introduction en Bourse avant la fin de cette année 2021.cette IPO concernerait la société Travaux Généraux de Construction de Casablanca (TGCC), fondée et dirigée par Mohamed Bouzoubâa et qui est devenue aujourd'hui un des plus gros acteurs du secteur marocain du BTP. Le dossier serait actuellement à l'étude chez l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC). Pour rappel, TGCC avait déjà ouvert son capital, en 2018, au fonds Mediterrania Capital Partners (MCP) qui avait investi 550 millions de DH. Ainsi, la place casablancaise devrait être dans l'espoir de réaliser cette introduction afin de maintenir au moins le rythme d'une introduction en bourse par an. A rappeler que la dernière recrue de la cote casablancaise, à savoir Aradei Capital, a eu lieu en décembre 2020.