Invité jeudi 26 aout de «Face à l'info de «Le Matin TV» Fidèle à sa franchise, à son sérieux et à son honnêteté, le Secrétaire Général du Parti du Progrès et du socialisme, Mohammed Nabil Benabdallah a dénoncé l'utilisation massive et sans précédent de l'argent, qui marque à présent la campagne électoral pour les scrutins du 8 septembre prochain. Le SG du PPS, qui était l'invité jeudi 26 aout de l'émission de «Le Matin TV», a souligné qu'il s'agit d'une «dérive inquiétante pour le processus démocratique», notant que cette intervention massive de l'argent et la nature des candidats montrent la gravité du phénomène. C'est pour cela qu'il faut qu'on se réveille et que les bonnes consciences et les forces vives du pays comprennent que participer, voter et faire le bon choix est nécessaire aujourd'hui plus que jamais pour la démocratie. C'est ainsi qu'on a un peu partout aujourd'hui dans le pays un certain nombre de candidatures fortes de leur argent lié souvent à l'économie informelle, à l'économie de rente et à l'exploitation de carrières. Certains candidats ont reçu 3 à 4 millions dirhams pour changer de parti, a-t-il révélé. Le fait de noyer les circonscriptions d'argent est nouveau. Pour l'emporter en tant que tête de liste, un candidat doit financer d'autres candidats acquis au prix fort au «marché des transferts». Ce qui a fait entrer le processus dans une spirale mauvaise qui risque de déboucher sur l'élection d'un type de personnes qui sont souvent liées à des intérêts occultes, pour ne pas dire autre chose, à une économie parallèle. APPEL AUX ABSTENTIONNISTES A VOTER POUR BARRER LA ROUTE AUX AFFAIRISTES SANS SCRUPULE On a 18 millions de personnes inscrites et 6 à 7 millions qui votent. Il reste un peu plus de 10 millions, qui sont interpellés pour pouvoir dire Non à cela en votant proprement et massivement et pour les partis qui se situent à l'encontre de ces dérives, a-t-il ajouté. Commentant sa candidature dans la circonscription de Rabat-Océan, après avoir longtemps hésité, il a indiqué qu'il s'agit d'un devoir de militant qui poursuit le combat pour la démocratie, la justice sociale et le bien être de ses concitoyens. Ce n'est point un combat personnel. Il s'agit donc pour lui de ne point reculer devant les candidats des autres partis politiques en particulier ceux du PJD, ce parti islamiste qui profite d'un vote d'adhésion et politique, un vote idéologique en somme. C'est pourquoi, il a appelé de nouveau les citoyennes et les citoyennes à se rendre nombreux aux urnes pour inverser la tendance, faire face à ce vote idéologique islamiste et à ce vote lié au monde de l'argent en particulier de l'argent sale de forces occultes. Tous les abstentionnistes, ces personnes de probité et d'honnêteté qui veulent un autre Maroc sont appelés à assumer leur responsabilité et à voter pour les candidats du Parti du Livre, le parti du sérieux et du respect des engagements et des promesses. Selon lui, le PPS compte en effet sur le vote massif des déçus de la politique et des partis de gauche pour améliorer ses scores, lui qui entend se positionner en tant que force motrice de cette gauche d'action et de principes, engagé sur les plans démocratique, économique et politique. LA COVID-19 A CONTRAINT L'ETAT A AGIR POUR REDRESSER LA SITUATION Même sur le plan international, a-t-il rappelé, la gauche a reculé. Partout, on est passé par une phase populiste marquée par la montée de l'extrême droite, même aux Etats Unis. Mais il faudra s'attendre à un sursaut, en particulier après la Covid-19 qui a montré la nécessité pour l'Etat de prendre les choses en main pour assurer la sécurité du pays et orienter et soutenir l'économie (Etats Unis, France, Europe). Partout dans ces pays, ce sont les Etats qui interviennent pour sauver leur économie et soutenir l'entreprise. Et là, ce sont des valeurs de gauche pour lesquelles le PPS mène le combat. Avant, on parlait du capital régulateur, de la libre initiative, a-t-il dit, affirmant que le monde de l'entreprise au Maroc développe aujourd'hui de la sympathie à l'égard du PPS pour son soutien de l'espace des libertés et du social et de l'entreprise marocaine, pour qu'elle ait un rôle important dans l'économie. Il s'agit de l'entreprise formelle et citoyenne. LE PPS UNE FORCE DE PROPOSITION SERIEUSE QUI HONORE SES ENGAGEMENTS Revenant sur la décision du parti d'avoir quitté le gouvernement Al Othmani, il a souligné que quand on s'est aperçu qu'il n'y a pas grand-chose à attendre de ce gouvernement, qui manque d'homogénéité et de souffle réformateur, le PPS a eu le courage de claquer la porte. Au-delà du nombre de ses sièges que le PPS va remporter, le parti dispose d'une crédibilité politique, a-t-il dit, notant que le parti ne tient pas à participer coute que coute au prochain gouvernement. Le PPS est une force sérieuse et de combat, un parti porteur de valeurs qui œuvre pour que l'Etat puisse soutenir l'entreprise citoyenne. Ce n'est pas une force de bric et de broc, mais un parti de militants qui défendent les valeurs auxquelles ils croient, les libertés et la paix sociale pour que le social soit mis en avant comme dans le nouveau modèle de développement. AU RNI, UNE BONNE PARTIE DE LA DIRECTION NE SE REMEMORE POINT LES RELATIONS HISTORIQUES AVEC LE PPS Avec le RNI, le PPS a eu des relations historiques que même une bonne partie de la direction actuelle de ce parti ne se remémore point, a affirmé Benabdallah. Depuis la fondation de ce parti, a-t-il rappelé, il y a eu des relations cordiales en particulier entre SSI Ahmed Osman et feu Si Ali Yata. Les deux partis ont mené ensemble des combats communs en matière des droits de l'homme et pour la mise en place de l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH) dans les années 80. Les deux partis ont également participé à des gouvernements communs et ils ont eu toujours des relations cordiales. Mais ce qui pose aujourd'hui problème au PPS, ce n'est pas de travailler avec le RNI par rapport à son programme et à certaines idées qu'il véhicule, mais c'est le fait de voir certaines pratiques malsaines utilisées au niveau électoral, dans les circonscriptions de manière concrète. Le PPS le dit haut et fort car ce n'est pas bien pour la démocratie. Et ce sont des partis qui en assument une large responsabilité et que celui qui a initié le plus ce mouvement c'est le RNI. Il en est responsable qu'on le veille on non et tout le monde le dit, a-t-il affirmé, précisant que d'autres partis ont été obligés de suivre. Ce qui a noyé les circonscriptions d'argent et c'est ce qui représente une mauvaise chose pour la démocratie, a expliqué le SG du PPS. LE PROGRAMME AMBITIEUX DU PPS: Compte tenu de la nature du système politique au Maroc, le PPS est obligé de s'y adapter et de s'allier à d'autres forces pour faire passer ses idées relatives à la mise en œuvre de la démocratie et à l'émergence d'un gouvernement fort et soudé capable de porter ses idées et en particulier le nouveau modèle de développement. Le programme du parti traite de la démocratie, de l'économie et préconise une réforme fiscale pour doubler les recettes fiscales (de 150 à 300 milliards de dirhams). Il appelle aussi à un Etat de droit économique pour combattre l'économie de rente et la connivence entre le monde des affaires et la politique et à la promotion du social, de la justice sociale et spatiale tout en plaçant l'homme au cœur de l'œuvre de développement du pays dans son ensemble. M'barek Tafsi **** La décision du pouvoir algérien de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc Benabdallah: une vrai folie et «une fuite en avant» La décision unilatérale du pouvoir algérien, contesté à l'intérieur et en difficulté aux niveaux politique, économique et social avec le Hirak, de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc est «une vraie folie» et «une fuite en avant» à travers la création d'un ennemi extérieur imaginaire, a affirmé le Secrétaire Général du Parti du Progrès et du Socialisme. Mohammed Nabil Benabdallah, qui était l'invité jeudi 26 aout de l'émission de «Le Matin TV» l'info en face avec Rachid Hallaouy a estimé que la rupture par l'Algérie de ses relations avec le Maroc est «une vraie folie» de la part d'un régime aux crispations permanentes et lié à l'armé depuis l'obtention de l'indépendance du pays. En effet comme l'a souvent soutenu un diplomate marocain, tant qu'il n'y a pas de changement de régime en Algérie, cette crispation demeurera. Pour le régime algérien, a-t-il expliqué, cette décision représente «une fuite en avant, lui qui se sent contesté à l'intérieur, en difficulté politiquement sur la scène de la revendication démocratique et d'un point de vue économique avec des résultats peu probants de l'économie algérienne. Il est également en difficulté sur le plan social avec la Hirak, ce mouvement social qui se développe dans le pays». Et pour soit disant s'en sortir, il avance encore une fois la thèse de l'ennemi extérieur pour régler les problèmes intérieurs et orienter l'opinion publique vers le Maroc. C'est ainsi qu'on a maintenant, d'une part cette main marocaine tendue matérialisée en particulier par le discours du Trône, dans lequel Sa Majesté le Roi appelle encore une fois à l'ouverture des frontières et au renforcement des relations (un signe d'apaisement et d'entente) et d'autre part la réponse négative du pouvoir algérien et l'accusation fallacieuse, complètement incongrue, selon laquelle la Maroc serait derrière les feux de forêt en Algérie et en Kabylie. C'est «une dérive totale», a-t-il martelé, selon lequel le Maroc, comme l'a rappelé le communiqué du ministère des Affaires étrangères, doit rester serein et sur la même ligne d'ouverture et de recherche de coopération fructueuse avec l'Algérie jusqu'à ce que l'intérieur algérien puisse changer et donner une nouvelle situation. Et il est certain que cette décision algérienne va plomber durablement l'évolution de la dynamique maghrébine, a-t-il affirmé, rappelant qu'au niveau maghrébin, les relations sont déjà plombées du fait de cette tension créée et entretenue par l'Algérie, qui semble oublier que c'est elle qui conteste l'autre et agit partout sur les plans international, régional et africain depuis 45 ans contre l'intégrité territoriale du Maroc. C'est l'Algérie qui a fait du Maroc un ennemi extérieur et elle persiste dans cette voie, a-t-il dit. Et c'est précisément en ce moment précis où le Maroc aspire à ce que les frontières soient ouvertes, la coopération économique reprenne et les relations entre les deux peuples puissent s'élargir à tous les niveaux, voilà qu'il y a cette décision qui va encore retarder et plomber l'avenir aussi bien des peuples algérien et marocain que des autres peuples maghrébins, a-t-il expliqué avec regret.