Mohamed Nabil Benabdallah sur 2M M'Barek TAFSI Le positionnement du Parti du Progrès et du Socialisme sur l'échiquier politique à la veille des élections du 8 septembre 2021 et de là, l'impulsion que le parti a donné à la coordination entre les forces de l'opposition qu'il a rejoint après avoir quitté le gouvernement et l'usage massif de l'argent pour l'achat des électeurs et des candidats comme ce fut le cas lors des élections des chambres professionnelles ont été au centre du passage mardi soir du Secrétaire Général du PPS sur la chaine de télévision 2M dans le cadre des débats organisés par la chaîne de Ain Sebaâ à la veille du lancement de la campagne électorale. Mohammed Nabil Benabdallah devait aussi répondre, dans le cadre de cette émission, animée par le journaliste Jamaâ Goulahcen, à différentes questions posées par des représentants de la société civiles relatives notamment à l'enseignement, la santé et les affaires locales ainsi qu'à d'autres interrogations concernant les aspirations du parti au cours des prochaines échéances électorales à améliorer ses scores, sachant que le parti du Livre ne compte sur son sérieux, le vote massif des citoyennes et des citoyens et la mobilisation de ses militantes et de ses militants. Participation massive Tout en dénonçant fortement l'utilisation massive de l'argent pour l'achat des voix non seulement des électeurs mais également des candidats, le Secrétaire Général du PPS a appelé de nouveau les citoyennes et les citoyens à se rendre nombreux aux urnes le 8 septembre pour s'exprimer et choisir librement leurs candidats comme le veut la démocratie. C'est la seule manière de changer la situation et de contrer les pratiques malsaines auxquelles s'adonne en particulier un parti politique suivi par d'autres pour remporter ces élections à tout prix. L'achat des voix, un phénomène inquiétant Le phénomène n'est pas nouveau au Maroc, dont les élections ont été souvent falsifiées, sauf quelques rares exceptions. Le PPS a toujours combattu ces pratiques malsaines, qui ne l'ont jamais découragé à poursuivre son combat pour la démocratie, le progrès et la justice sociale. Pour falsifier les résultats, on remplaçait des urnes par d'autres remplies de bulletins d'une certaine couleur. Ou encore on achetait les voix. Et ainsi de suite. Ce qui est nouveau maintenant, c'est que le phénomène a pris des proportions démesurées tel que pratiqué par un parti politique qui piétine les règles de la démocratie. Ce qui a transformé les élections en une sorte de marché ou bourse où le prix de la voix est déterminé par la loi de l'offre et de la demande : une seule voix lors des élections des chambres professionnelles atteint quelque 100.000 DH, a indiqué le SG du PPS, selon lequel le prix d'une voix pour les autres élections va coûter encore plus cher, en particulier pour la présidence des instances élues. Cette pratique censitaire à laquelle recours un parti politique a contraint d'autres formations à en faire de même, a-t-il dit, soulignant qu'il s'agit d'une menace qui pèse sur l'ensemble du processus démocratique et institutionnel du pays. En agissant de la sorte, de telles forces violent les règles du jeu démocratique en refusant de respecter la volonté des électeurs, a-t-il dit. Les affairistes qui dépensent des sommes énormes pour l'achat d'un siège au sein des institutions élues n'ont aucun respect pour l'éthique de la démocratie participative ou représentative ou de la bonne gouvernance. Ils ne comptent que sur la bonne marche de leurs affaires pour tirer profit de leur position d'élu et amasser davantage de fortunes sans se soucier des attentes des masses du peuple marocain qui aspirent à un avenir meilleur pour elles et leurs enfants. La responsabilité des abstentionnistes Selon le Secrétaire Général du PPS, ceux qui se contentent de critiquer et de manifester leur mécontentement sur les réseaux sociaux au lieu de se rendre aux urnes pour voter facilitent la tâche aux affairistes et aux spéculateurs qui achètent les voix au prix fort. En effet, seuls quelque 6 millions de Marocains votent sur 18 millions d'inscrits. Si ceux qui boudent les élections se décident à aller voter, beaucoup de choses vont changer. Pour le PPS, un parti aussi sérieux que lui, fort de son histoire militante au service de la patrie, du peuple et des masses populaires, de son programme électoral et de la qualité de ses candidates et de ses candidats, seule une participation massive des électeurs (10 millions) est à même de changer le cours des élections et de donner une nouvelle impulsion au processus démocratique. Les candidats du PPS Tout au cours de sa participation aux élections organisées par le Maroc depuis son indépendance, le PPS n'a jamais admis l'utilisation de l'argent par un de ses candidats pour l'emporter, a rappelé Benabdallah. Jamais un cas de ce genre n'a été enregistré de la part d'un candidat du Livre durant toutes les participations du parti aux élections, a-t-il martelé, qui a appelé les forces de la démocratie, du progrès et du changement à prendre conscience de la gravité de la situation et à agir en conséquence. Celles-ci doivent en effet se réveiller et prendre les choses en main pour remettre le train de la démocratie sur les bons rails, a-t-il estimé. Le pays s'apprête à lancer de grands chantiers visant à façonner le visage de la société et de l'économie en application du nouveau modèle de développement, dont la mise en œuvre requiert notamment un gouvernement fort et doté des capacités requises pour s'acquitter de sa tâche, a-t-il expliqué. Il est donc indispensable pour le Maroc de disposer de fortes institutions élues jouissant de la pleine crédibilité et de la confiance des citoyens pour pouvoir gérer les affaires du pays et former un gouvernement représentatif en remplacement de l'actuelle équipe gouvernementale qui a été incapable de faire avancer le pays, confrontée qu'elle l'était à son manque d'homogénéité et à son absence politique et communicationnelle. C'est la raison pour laquelle le PPS l'a quitté en 2019, a-t-il rappelé. Alliances : aucune ligne rouge pour le PPS S'agissant du RNI, a-t-il dit, le PPS a toujours eu des relations de respect avec ce parti. Toutefois, le PPS estime qu'il est de son devoir en l'état actuel des choses de ne pas se taire et de dénoncer l'utilisation de l'argent, pratique malsaine qui va à l'encontre de l'esprit de la démocratie. En attendant, le PPS est disposé à établir des alliances avec tous les partis politiques, y compris le RNI. Rien ne l'empêche de le faire, le parti n'ayant aucune ligne rouge en la matière. Au cours de ce débat, le SG a été invité aussi à s'exprimer sur diverses autres questions concernant notamment l'enseignement, la santé et les affaires locales. Enseignement : l'élément humain au cœur de la réforme Répondant à diverses questions en la matière, le Secrétaire Général du PPS a souligné que tout projet de réforme du secteur de l'enseignement est voué à l'échec si on n'accorde pas à l'élément humain l'intérêt qu'il mérite. Après avoir rendu hommage aux enseignants tous cycles confondus pour les efforts consentis en particulier au cours de la crise du Covid-19, il a insisté sur l'impératif de réhabiliter la fonction de l'enseignant et d'accorder à l'élément humain l'intérêt qu'il mérite pour pouvoir mener à son terme tout projet de réforme du secteur. Il faut améliorer les conditions matérielles et de travail des travailleurs du secteur y compris les enseignants contractuels, dont les salaires sont en fin de compte payés par l'Etat. Tout le monde en convient maintenant. Ils doivent bénéficier des mêmes avantages que les autres enseignants relevant de la fonction publique, a-t-il ajouté. L'amélioration du niveau de l'enseignement requiert de même une meilleure qualification de tous les enseignants, a-t-il souligné. Pour ce qui est de la langue d'enseignement, il a estimé qu'il ne faut pas en faire le grand problème du secteur, car pour d'aucuns, il s'agit d'un facteur identitaire et pour d'autres idéologique. Pour le PPS, a-t-il expliqué, la langue est un moyen et non une fin en soi. Il est nécessaire que la langue arabe, qui nous sert de support de communication soit enseignée. Il est nécessaire de promouvoir la langue amazighe qui est une langue officielle. A côté de ces langues, le Maroc se doit d'éviter toute sclérose. Au contraire il est appelé à faire preuve d'ouverture sur les langues étrangères d'apprentissage des sciences (anglais, français, chinois, etc...). Santé : le bilan du PPS est honorable Durant son mandat, l'ancien ministre de la santé du PPS Lhoussein Louardi a réalisé un bilan très honorable, malgré la faiblesse du budget du ministère, le déficit en moyens humains et les résistances. Des efforts colossaux ont été déployés pour combler les déficits dont souffre le secteur en ressources humaines et financières par l'ex-ministre, qui avait recommandé le recrutement de nouvelles capacités et la création d'un service national, au cours duquel les jeunes lauréats des facultés de médecine servent leur pays pendant une certaine période moyennant un salaire respectable. Affaires locales : un bilan catastrophique L'Etat dépense des sommes importantes pour la réalisation de projets locaux de développement (routes et autres), dont les marchés sont malheureusement confiés dans des conditions douteuses. Pour inverser la tendance, le pays a besoin d'élus sérieux à tous les niveaux local, national et professionnel pour combattre le secteur informel qu'il faut intégrer dans le secteur formel, créer de l'emploi et in fine promouvoir une économie inclusive, capable d'absorber tous les arrivants sur le marché du travail et permettre à tous les Marocains de vivre dans la dignité.