Ouardirhi Abdelaziz Le droit à la santé suppose que les pouvoirs publics créent des conditions de telle sorte que chacun puisse jouir du meilleur état de santé possible, sans se préoccuper des moyens dont il dispose pour être correctement et dignement soigné. C'est ce que le Maroc est en train de réaliser grâce à la mise en place de la couverture médicale universelle. Le droit à la santé est un droit fondamental pour chaque citoyen, un droit que l'Etat a le devoir de protéger et de respecter. Il s'agit en premier, de bannir toute forme de discrimination. il ne faut laisser personne de côté, particulièrement les groupes vulnérables de la population, les personnes âgées sans soutien, les pauvres, les chômeurs, les sans domicile fixe, les personnes marginalisées, celles et ceux qui n'ont pas de moyens. En second lieu, le droit à la santé doit être effectif et concerné toutes les franges de la population. Nous devons nous atteler dés aujourd'hui, repenser nos comportements et nos agissements. Ce grand projet sociétal (couverture médicale universelle), voulu et défendu par sa Majesté le Roi Mohamed VI, c'est celui de toute la nation marocaine. De ce fait, des efforts sont indispensables pour garantir l'accès aux soins pour toutes et tous. Qu'est-ce que la couverture médicale universelle? La définition la plus consensuelle de la couverture médicale universelle a été donnée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il s'agit de faire en sorte que tous les individus aient accès à des services de santé essentiels sans se heurter à des difficultés financières. C'est-à-dire, d'éviter que les familles, confrontées à la maladie de l'un de leurs membres, ne soient obligées d'engloutir leurs économies ou d'emprunter de l'argent, au risque de sombrer dans la pauvreté, comme c'est encore trop souvent le cas. La couverture universelle est un enjeu moral lorsqu'on constate combien les inégalités se sont accrues ces trente dernières années et plus particulièrement pendant la pandémie de la Covid-19 où plusieurs citoyens ont dû s'endetter pour faire hospitaliser un des leurs au sein de certaines cliniques préoccuper par l'appât du gain, et qui exigeaient plusieurs millions de centimes avant de prendre en charge les malades. La contribution directe des ménages constitue 45,6% du total des dépenses totales de santé. C'est trop et beaucoup de foyers s'appauvrissent à cause des dépenses de santé exorbitantes. Pour pallier à ces anomalies insupportables pour nombre de nos concitoyens, Sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu l'Assiste, a fait du chantier de la généralisation de la couverture médicale l'une des grandes priorités pour renforcer la protection financière de la population et réduire davantage les paiements directs des ménages. Aujourd'hui, le droit à la santé pour tous est un droit inscrit dans la constitution Marocaine. Un droit constitutionnel L'article 31 de la nouvelle constitution est à ce propos on ne peut plus clair, puisqu'il spécifie que l'Etat, les établissements publics, et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l'égal accès des citoyennes et citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits : aux soins, à la protection sociale, à la couverture médicale ... Aborder le droit à la santé peut sembler quelque peu illusoire, une sorte de rêve, une idée séduisante. Surtout quand il est question de droit à la même santé pour tous. On comprend des lors mieux toute l'importance que revêt la couverture médicale universelle, un projet qui va permettre à chaque Marocaine, à chaque Marocain de pouvoir être dignement et correctement soigné, avec un accès facile, une médecine de qualité, et un prix raisonnable, qui tient compte des possibilités des uns et des autres. Il s'agit de ne laisser personne de coté, car le droit à la santé est un enjeu de justice. A l'évidence personne ne peut dire le contraire. Dans les plus grandes démocraties du monde, les prestations de santé mises à la disposition de l'ensemble des habitants sont les mêmes pour tous, sans distinction aucune, indépendamment des moyens des uns et des autres, du lieu où ils habitent. C'est un haut degré de civilisation que d'investir dans la santé des individus quels que soient leur statut social, leurs moyens ou lieu de résidence. C'est la plus belle leçon de justice sociale qui puisse exister. Répondre aux attentes légitimes des citoyens L'amélioration de la qualité des soins qui est un droit fondamental de la plupart des citoyens marocain a de tout temps été au centre des préoccupations de la plus haute autorité de notre pays. Sa majesté le roi Mohammed VI est très sensible à cette question et a toujours donné ses hautes instructions pour que la santé des citoyens soit une priorité du gouvernement. La lettre royale adressée aux participants aux travaux de la 2ème Conférence sur la santé tenue à Marrakech, les 1-2- 3 juillet 2013, est un bel exemple de la sollicitude royale sans cesse renouvelée pour la santé des citoyens. «...Nous mesurons l'ampleur des contraintes liées essentiellement à la modicité des ressources disponibles, par rapport aux attentes légitimes sans cesse croissantes des citoyennes et des citoyens. Pour autant, Nous sommes persuadés que la réflexion, aussi vaste que constructive, que nous attendons de votre importante conférence, sera à même d'aider à créer un large consensus autour des défis majeurs et des principales priorités sanitaires à définir. Il s'agit également d'apporter des réponses efficientes, notamment aux problématiques se rattachant à la mise en œuvre du droit constitutionnel aux soins, à l'attention, à la couverture médicale et à la sécurité sanitaire. Ainsi qu'à l'adoption d'une bonne gouvernance sanitaire et à l'amélioration de la santé psychique et mentale et la santé des personnes à besoins spécifiques et des personnes âgées. Il est question également d'explorer les moyens idoines pour assurer les financements nécessaires, aux niveaux national et international, de développer le régime de mutuelle et de réduire les disparités entre les régions pour garantir l'accès équitable aux soins...». Réduire les disparités entre les régions Dans son discours Sa Majesté le Roi Mohamed VI montre le chemin à suivre pour permettre une répartition équitable et harmonieuse des moyens humains et matériels. Il devient urgent de doter les régions où il y a un manque de médecins, d'infirmiers, là où le besoin est réel afin de mettre en place un système d'accès aux soins plus juste, plus équitable et donc plus humain. Il y a à l'évidence un besoin vital en matière de ressources humaines qualifiées (médecins, gynécologues, cardiologues, néphrologues, chirurgiens, anesthésistes, radiologues, infirmières, sages-femmes...), mais les moyens existants ne sont pas répartis équitablement afin de remédier à toutes les disparités existantes. Il devient urgent de procéder à un redéploiement et à une répartition plus juste, plus harmonieuse des professionnels de santé sur l'ensemble du territoire national. En guise de conclusion, on ne peut que saluer tous les efforts qui sont aujourd'hui entrepris à tous les niveaux pour asseoir sur des bases solides et pérennes, l'assurance maladie universelle. Sous la conduite éclairée de sa Majesté le Roi Mohamed VI, pour qui le droit à la santé de tous les citoyens sans distinction aucune, est un fondement essentiel de la dignité humaine au même titre que l'éducation, l'habitat et l'environnement , le Maroc entend mener à bien toutes les étapes vers la concrétisation et la mise en place de la couverture maladie universelle. C'est un défi à relever, nous avons les moyens.