L'OCDE a révisé à la hausse ses projections de croissance des grandes économies mondiales, tablant désormais sur une croissance de 5,8 % du PIB mondial pour 2021 contre 4,2 % en décembre dernier. L'Organisation de coopération et développement économique, basée à Paris, explique cette révision par une reprise tirée par le plan de relance public des Etats‐Unis. Si l'économie mondiale a désormais retrouvé ses niveaux d'activité d'avant la pandémie, le revenu réel mondial sera malgré cela, fin 2022, toujours inférieur d'environ 3 000 milliards USD à ce qu'il aurait été en l'absence de crise, note l'OCDE qui a dévoilé lundi ses Perspectives économiques. Pour 2022, année qui devrait voir la plupart des économies retrouver leur niveau de 2019, l'organisation internationale, qui compte 38 pays représentant 60% du PIB mondial, s'attend à une croissance de 4,4 % en contre 3,7 % en décembre dernier. Selon les dernières Perspectives économiques publiées par l'OCDE, si les perspectives de l'économie mondiale se sont éclaircies, la reprise va sans doute rester inégale et, surtout, subordonnée à l'efficacité des mesures de santé publique et de l'aide publique. La croissance projetée cette année est de 8,5% en Chine et de 6,9% aux Etats-Unis, deux pays qui ont déjà retrouvé leur niveau pré-pandémique, mais de seulement 2,6% au Japon ou de 3,3% en Allemagne. La France devrait connaître un rebond de 5,8% en 2021, selon l'OCDE, supérieur à la prévision du gouvernement (5%), après une chute de 8% de son PIB en 2020. Dans nombre d'économies avancées, de plus en plus de personnes se font vacciner, les plans de relance aident à stimuler la demande et les entreprises s'adaptent de mieux en mieux aux restrictions visant à mettre fin à la propagation du virus, note l'OCDE dans une synthèse de ses Perspectives économiques. Ailleurs toutefois, relève l'organisation internationale, notamment dans beaucoup d'économies de marché émergentes dans lesquelles l'accès aux vaccins et l'ampleur du soutien public sont limités, la reprise économique sera « modeste » compte tenu d'une « incertitude considérable » qui entoure les projections, même si les risques sont devenus plus équilibrés entre les effets positifs et négatifs potentiels. Dans les pays où la vaccination n'est pas généralisée, le risque de nouvelles vagues reste très élevé en raison de la possible apparition de nouveaux variants résistant aux vaccins, prévient l'OCDE, faisant observer que cette situation déclencherait de nouvelles mesures de freinage et retarderait le redressement économique. Dans le scénario favorable, l'épargne élevée des ménages qui s'est accumulée pendant la crise pourrait être libérée à mesure de la réouverture des économies, portant la consommation et la croissance à des niveaux supérieurs aux anticipations, en particulier dans les économies avancées, explique-t-on. Lors de la présentation des Perspectives économiques, le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría, qui quitte son poste ce mardi, a souligné que « grâce à l'efficacité des programmes de vaccination dans de nombreux pays, les perspectives économiques sont plus prometteuses désormais qu'à n'importe quel moment depuis le début de cette pandémie dévastatrice. Mais pour des millions de personnes dans le monde, se faire vacciner reste une perspective lointaine". Il a souligné à cet égard « l'urgence » d'intensifier la production et la distribution équitable des vaccins. La cheffe économiste de l'OCDE, Laurence Boone, a de son côté estimé que les dernières projections permettent d'espérer que dans de nombreux pays, les personnes durement touchées par la pandémie pourront bientôt reprendre le travail et le cours normal de leur vie. "Nous nous trouvons pourtant à un stade crucial de la reprise. La production et la distribution de vaccins doivent s'accélérer partout dans le monde et être soutenues par des stratégies efficaces de santé publique", a-t-elle ajouté.